Commentaire de Sren

Carrie est le premier roman de Stephen King, et je dois dire que cela se sent... Notamment au niveau de l'écriture.

Il n'y a pas de chapitres à proprement parler, seulement deux grandes parties et une troisième qui fait office d'épilogue. Des coupures de journal, des témoignages ou interviews à posteriori de l'action parsèment le récit, permettant les changements de points de vue entre personnages. C'est parfois compliqué de comprendre qui "parle" à quel moment ; le style d'écriture ne reflète pas les personnages différents. La petite frappe parle de la même manière que la première de classe ou que Carrie.

C'est dommage, mais pas réellement étonnant pour un premier roman.

Là où je suis un peu déçue, c'est que le roman ne m'a jamais fait ressentir d'angoisse ou d'inquiétude. En annonçant dès le départ la catastrophe, et en explorant la télékinésie à travers les témoignages divers, King casse le suspens. On sait qu'il va se passer quelque chose de terrible...Il annonce même le temps restant à vivre de certains personnages. Il n'y a pas vraiment de surprise dans le final du roman, même si la portée de Carrie est énorme.

Le harcèlement, très bien décrit dans le roman, est pourtant toujours d'actualité, malheureusement. Ses conséquences sont bien présentées, ainsi que l'impact qu'il peut avoir sur la personne harcelée. LE bon point, c'est l'attitude de la professeure et de la direction du collège, qui décident d'agir quand c'est (enfin) perçu.

Ca m'a fait du bien, dans un contexte où l'on a souvent l'impression que les appels à l'aide d'élèves en difficulté ne sont que rarement écoutés.

Le roman est court, et cependant il m'a paru long plusieurs fois. On voit la scène de la douche et ses répercussions chez toutes les parties, puis la préparation du fameux bal de fin d'année. Mais sans beaucoup d'action. Tout est condensé sur le final.

Enfin, cette manie de mettre les pensées des personnages entre parenthèses, au milieu de phrases et aussi d'actions, m'a franchement déplu. Ca coupe toute la rythmique de ces paragraphes, et en plus ces pensées sont sans ponctuation.

Le vocabulaire utilisé est aussi particulier... Peut être utilisé dans les années 70 aux USA, au moment de l'écriture de Carrie, il n'empêche que ça m'a juste paru grossier et déplacé à plusieurs reprises.

En bref, une histoire sympathique même si elle ne m'a pas touchée, et des personnages qui seront rapidement oubliés. C'est pour autant un des classiques de Stephen King, et je suis contente d'avoir pu le découvrir, malgré ma déception.