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– Tu ne connaîtras jamais la célébrité en tant qu’artiste, décréta le Chauve.
– Si, rétorqua Janina, elle sera célèbre un jour.
– Non, elle ne le sera jamais. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle n’est pas morte. Mais peut-être y a-t-il encore de l’espoir pour ça. L’Amérique, peuh !
Je le fixai des yeux.
– Ma poupée est morte, dit Janina.
Afficher en entier" C'était là les dernières nouvelles de Littuanie depuis des mois. Le moral de Mère remonta en flèche. En dépit de la faim qui la tenaillait et de ses mains couvertes d'ampoules, après le dur labeur dans les champs, elle était pleine d'entrain. Elle avait une démarche dansante.
L'espoir comme l'oxygène, la maintenait en vie, la faisant avancer. "
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Afficher en entier« Ils ont préféré l’espoir à la haine et montré au monde qu’une lumière veille toujours au fond de la nuit la plus noire. »
Afficher en entierJe fermai les yeux et eu l'impression qu'Andrius approchait.
"Je te retrouverai "-je le sens, je le sais.
Je glissai la main au fond de ma poche et serrai très fort la petite pierre.
Afficher en entier- Andrius, commençai-je soudain, j'ai... j'ai peur !
Il s'arrêta net et se tourna vers moi.
- Non, Lina. N'aie pas peur. Tu ne dois rien leur donner, même pas ta peur.
- Je ne peux pas m'en empêcher. Je ne suis même pas encore habituée à ce camp. La Lituanie me manque, la maison me manque, mon père me manque, mon école me manque, ma cousine me manque.
A mesure que je parlais, je sentais mon pouls battre plus vite.
- Chut ! souffla Andrius en m'attirant contre sa poitrine. Ne baisse jamais ta garde, c'est promis ? ajouta-t-il en refermant étroitement les bras sur moi.
- Je ne veux pas partir, dis-je.
Il ne répondit pas. Nous restâmes un moment serrés l'un contre l'autre sans parler.
Comment en étais-je arrivée là ? Que faisais-je là, dans les bras d'un garçon que je connaissais à peine mais que je ne voulais perdre à aucun prix ? Je me demandais ce que j'aurais pensé d'Andrius si je l'avais rencontré en Lituanie, dans les circonstances normales. L'aurais-je aimé ? Et lui ?
- Je ne veux pas que tu partes, finit-il par chuchoter d'une voix à peine audible.
Je fermai les yeux.
- Andrius, il faut qu'on rentre en Lituanie.
- Je sais, répondit-il. On rentrera chez nous.
Afficher en entier- Ta mère, dit-il.
Je m'arrêtai.
- C'était une femme bien. Et elle a dû être très jolie autrefois.
Je me retournai vivement.
- Elle a dû, elle a dû... Que voulez-vous dire ? Elle était toujours jolie ! C'est vous qui êtes hideux. Ça vous a empêché de voir sa beauté.
- Si, je l'ai vue - vraiment. Elle était jolie. "Krassivaïa".
Non, non. Pas ce mot. J'étais censée l'apprendre par moi-même. Non de la bouche de Kretzki.
- Ça veut dire "belle", mais avec de la force, expliqua-t-il d'une voix brouillée. Unique.
Afficher en entierMes bras tremblaient de fatigue, mes doigts souffraient de crampes, mon visage et mon cou étaient brûlés par le soleil du matin. Qui plus est, l’ourlet de ma robe était déchiré. Quand la pluie cessa, le garde nous reconduisit au camp. Nous étions couvertes de boue jusqu’à la taille. La faim me tordait le ventre. Nous nous traînions littéralement derrière Mme Rimas qui avait jeté sur son épaule le morceau de toile enveloppant nos pelles.
Afficher en entierAndrius ne m'avait toujours pas lâchée des yeux.
- C'est ça que tu veux? finit-il par demander. Faire sauter les Soviétiques?
- Je voudrais juste rentrer à la maison, dis-je en me tournant vers lui. Je voudrais voir mon père.
Il acquiesça d'un signe de tête.
Afficher en entierIl n'y avait pas de doute, nous étions en sécurité. En sécurité dans les bras de l'Enfer.
Afficher en entier"Notre sens de l'humour, déclara Mère dont les yeux étaient mouillés de larmes. Ils ne peuvent pas nous le prendre, n'est-ce pas ?"
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