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- L'horreur, dit Gabriella, est une idée confuse. On peut etre horrible en ecrasant une mouche et magnifique en tuant un homme.
Afficher en entierLes deux jeunes gens tuaient le temps dans la gare centrale de Rome.
- A quelle heure arrive son train ? demanda Néron.
- Dans une heure vingt, dit Tibère.
- Tu comptes rester comme ça longtemps ? Tu comptes rester à attendre cette femme sans bouger ?
- Oui,.
Afficher en entier- C'est vous, Néron ? Claude me parle de vous depuis des années, dit Laura.
- C'est une excellente chose, dit Néron. Je suis un sujet inépuisable.
Afficher en entier- Cette filature est la meilleure que j'ai subie de ma vie.
- On vous a déjà filé?
- Jamais.
Afficher en entierC'est beau, toute cette saleté.
Afficher en entier- (...) Tiens, Laura, je te présente notre ami Néron, la troisième pointe satanique de notre triangle démoniaque qui met la ville de Rome à feu et à sang... Lucius Domitius Nero Claudius, sixième César... Avance Néron ! Fais très attention lui, Laura... C'est un fou complet et définitif. C'est le fou le plus complet que Rome ait jamais abrité dans ses murs depuis longtemps... Mais Rome ne le sait pas encore. C'est ça, l'ennui.
Afficher en entierQuand Tibère rentra chez lui, Claude et Néron avaient déjà dîné, bien qu'il ne fût que sept heures. Il y avait de la musique, et Néron dansait doucement avec de grands gestes exagérés, en exécutant des cercles dans la pièce autour de Claude qui essayait d'écrire.
- Tu travailles ? lui demanda Tibère.
- Je conçois le livret d'un opéra lyrique sur mesure pour Néron, qui a décidé de devenir un prince des ballerines.
- Ça l'a pris quand ?
- Avant le dîner. Ça lui a donné faim.
- Quelle est l'histoire de l'opéra ? demanda Tibère.
- Je crois qu'elle te plaira, dit Néron, arrêtant un mouvement languissant. C'est la mutation d'un esprit simple et apathique, amoureux d'une étoile, en une crapaud homosexuel.
- Si vous êtes contents tous les deux... dit Tibère.
- Contents, pas tellement, dit Néron. Occupés, simplement. Tu disparais sans explication, et la Bibliothèque a été fermée toute la journée en mémoire de Sainte-Conscience-Egorgée-des-Archives. Alors, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre que danser ?
- En effet, dit Tibère.
- Tu t'es rendu utile aujourd'hui ? demanda Claude.
- Je n'ai pas lâché Richard Valence.
- Ce n'est pas propre, chantonna Néron.
Afficher en entier"La mort est une idée confuse. On peut être horrible en écrasant une mouche et magnifique en tuant un homme."
Afficher en entierDepuis deux heures, Richard Valence ne faisait plus rien, il avait classé ses notes, débarrassé sa table, et, assis sans bouger sur sa chaise, il regardait les toits de Rome par la fenêtre fermée. Le soir tomberait bientôt. Ce qu’avait à lui dire l’inspecteur Ruggieri et Mgr Vitelli ne l’intéressait pas. Il avait bouclé son rapport, il en remettrait un double à la police italienne, il en adresserait un autre à Edouard Valhubert, il en garderait l’original pour lui en souvenir, et il repartirait demain pour Milan. Ça exploserait derrière lui. C’était fini.
Afficher en entierRuggieri observait Laura Valhubert pendant qu’un homme repoussait le drap qui couvrait le corps de son mari. Lui, il l’avait déjà vu, et il savait que le mort avait gardé la bouche ouverte, et qu’il était très pénible à regarder. Laura Valhubert avait voulu rester debout. Elle serrait ses bras contre elle, le menton baissé, contractant sa résistance. Ruggieri l’avait laissée allumer une cigarette bien que ce fût absolument interdit par le règlement.
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