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Nous sommes les anciens de la neuvième, les cavaliers du froid, les chevauche-brumes.
Afficher en entierla mort est ma compagne de toujours,
Sur les plaines de Tance et à l'assaut des tours,
Sur les champs de bataille survolés de corbeaux,
Parmi les corps lardés et les mailles en lambeaux.
Je vous vois, mes aînées, filles de la guerre,
Nobles centaures bardés sur vos coursiers de fer,
Dans mes songes et aux portes du froid caveau,
Le vent des cavalcades gonflant vos longs manteaux.
Laissez-moi me jeter sur les lances dressées !
A moi, mes sœurs tombées ! Guide mes horions !
Et que dans mon tabard naissent les constellations.
Afficher en entier- m'en cogne ! rugit Durieux. Vos délires mystiques, c'est pas mon truc.Ce que je sais , c'est que vous serez toujours plus utile sur es murs qu'à chialer dans votre établi. Et si vous pouvez pas faire mieux que faire pousser des petites flammèches du bout des ongles, eh ben, vous leur roussirez le cul, aux bestioles. On y va !
Afficher en entier"J'ai gagné mon rang à la pointe de l'épée, je te rappelle, toujours à la tête de la bataille tel un héros des mythes anciens !
- C'est ça ... trois poils au cul, tu te prends pour un ours.
-ingrat."
Afficher en entierRegardez les soldats ! Ils chargent comme des brutes, ils crèveront comme des cons ! Serrez vos rangs ! Boucliers en position, lances pointe en avant !
Afficher en entierCagna réveilla ses camarades encore avachis à grand renfort de bourrades et les traîna derrière un épais buisson où il s'improvisa chef de guerre .
"Récupérez des marrons, mais mettez de côtés ceux en bogues pour les coups durs. On rassemble les munitions en petits tas !
Allez, plus vite que ça ! C'est bien ! En ligne, maintenant, et tir sur mon ordre ."
Le groupe se tapit derrière le masque végétal et attendit patiemment en piaffant .
"Choisissez vos cibles, que chaque tir compte. Prêts ? Feu !"
Les corps se détendirent, les bras décrivirent des arcs dans l'air, et cinq châtaignes volèrent en direction de la foule . Un cri outré leur répondit et Belon se mit à pouffer.
"C'est le mien !
- Que tu crois ! s'offusqua Tirelire. Je vise mieux !
- Ah oui ? On vas voir."
À travers une trouée de feuilles , le soigneur avisa un bourgeois qui brandissait une bannière sacerdotale. Sa panse le précédait d'un bon demi-mètre et cela suffit à le rendre antipathique.
"Le gros avec son étendard de curé ! Le premier qui le cartonne.
- Tenu !"
Belon ouvrit les hostilités mais manqua .
"T'en est content de tes deux mains gauche ? le houspilla Tirelire en jonglant avec ses projectiles. Allez, laisse faire l'homme."
Le trésorier fut plus près de réussir. Le fruit partit droit mais dévia au dernier moment et heurta le bras en bois d'un brancard de procession. Le bruit qui en résultat fut terrible et entraîna l'hilarité générale chez les auteurs de l'embuscade. De crainte de se faire détecter, ils plaquèrent leurs mains sur leurs bouches et tentèrent de se maîtriser. Mais plus on cherche à contrôler un rire, plus il se débat, se renforce et finit par se libérer. Grognements de cochons et hoquets s'élevèrent dans l'air et finirent par attirer l'attention.
"Vont nous repérer, les saltimbanques ! alerta Lansade. Faut se tirer en vitesse !"
Cagna ordonna un dernier tir de barrage et sonna la retraite . Dans un ultime geste de défi , se dressa de toute sa taille et hurla , les bras en croix , la trogne fripée :
" Vénérez - moi, tas d'gourres ! "
Il reçut invectives et menaces en retour, mais les ignora superbement. Habile malgré la fatigue et la liqueur qui mâtinait toujours son sang, la petite équipe se réfugia dans les méandres des ruelles.
Afficher en entierJ'ai compris que s'élever au dessus des siens ne se fait pas par l'exercice du pouvoir et l'usage de la violence, mais en apprenant à aimer les vicissitudes de son destin.
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