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l'échelle.
- Tu nous prends pour la Gestapo Roth.Mais on ne fait qu'encaisser. Personne ne sait ce qui va se passer la seconde suivante. Va te faire foutre
« Il est sur Éden, n’est-ce pas ? demanda l’officier.
— Oui. » Ce fut au tour de Donald de grimacer. « Ce n’est pas qu’on ne puisse pas se le permettre, mais je ne crois pas que ça lui fasse beaucoup de bien non plus. »
Roszak hocha la tête, compatissant. L’Habitat Éden était un centre gériatrique à faible gravité, en orbite géosynchrone autour de la planète Grenouille Fumante. Il fournissait les meilleurs soins médicaux – aussi bons que sur la Vieille Terre – ainsi que les quartiers les plus luxueux et le personnel le plus aimable qui se pût imaginer.
« Si vous emportez le fichier, allez-vous travailler beaucoup, de toute façon ? demanda le contre-amiral.
— Bien sûr… » commença Clarke, un peu...
— J’ignore combien de temps ça va durer, commandant, répondit Frinkelo Osborne, aussi calme et raisonnable que possible. J’aimerais le savoir. Et, puisque nous en sommes à la franchise, je préférerais moi aussi que vous ne soyez pas ici à faire ça. » Son expression était encore plus dégoûtée que celle de Venelli. « Ça revient à casser un œuf avec un marteau. Ou, peut-être encore mieux, à fesser un bébé avec une hache ! »
— Ma foi, ils ont maintenant eu la chance de mesurer la solidité de notre nouvelle doctrine, répondit-elle en s’adossant, les yeux toujours fixés sur son répétiteur tactique. Si j’étais eux, je commencerais à envisager une salve massive, assez grosse pour submerger nos défenses en nous faisant manquer de canaux de contrôle pour les antimissiles, quel que soit le nombre que nous puissions en avoir.
— Mais ils ne pourraient pas non plus maîtriser quelque chose d’aussi énorme, protesta Manfredi.
— Nous pensons qu’ils ne le pourraient pas, corrigea presque machinalement Michelle, tout en regardant la huitième et la neuvième vague de missiles se faire anéantir. Vous avez sans doute raison mais je n’ai aucun moyen d’en être sûre… pour l’instant.
C’est peut-être vrai en général, mais pas dans ce cas particulier, puisque la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a déjà enseigné à l’État français une leçon assez pénible: alors que toutes les procédures (enquêtes, expertises, référendum) qui caractérisaient un «État de droit» avaient conclu à la nécessité d’un aéroport, la décision finale a pourtant été de ne pas le construire. Les zadistes ont donc révélé un énorme trou dans les procédures de cet «État de droit»: l’alignement des formes de délibération et d’expertise ne prouve strictement rien sur la justesse d’une décision. La leçon est rude pour quelque gouvernement que ce soit, mais c’est une belle leçon de choses qui finit par une injonction finale: «Chers administrateurs et responsables des politiques de développement, il faut entièrement revoir la forme de toutes les procédures portant sur les aménagements fondés jusqu’ici sans trop de discussion sur les notions de “progrès” et de “développement”». On voit donc bien que cette victoire extraordinaire a déjà engagé les zadistes dans le rôle d’instituteurs de l’État: «Ne nous imposez pas vos solutions toutes faites, mais aidez-nous à concrétiser les leçons que nous tirons de notre expérience. Puisque vous ne savez pas vous-mêmes ce que veut dire “développer un territoire”, c’est à notre école qu’il faut accepter de vous mettre.»