Extraits

« Et lorsqu’elle l’avait murmuré dans la cour en lui recommandant la prudence, il en avait été bouleversé. Il avait dû lutter contre son instinct pour se retenir de la serrer dans ses bras et de l’emporter avec lui. »

Alinor était à lui ! Il ne supporterait pas de voir un autre homme la toucher, l'embrasser, vivre à ses côtés, lui faire des enfants. A cette idée, il eut des sueurs froides.

- Ne t'avise pas de la toucher, Laval ! Je protège ce qui est m'appartient et Alinor est mienne, ne l'oublie pas ! Si tu lui tournes autour, je te jure que je t'émascule !

Ne pouvant se résoudre à la quiter sans la toucher une dernière fois, il se pencha sur elle et caressa doucement ses cheveux avant de poser un baiser sur son front et de murmurer : « à bientôt, ma douce. Je te promets de revenir dès que possible. » Puis il mit sa cape fourrée, prit son casque sous son bras et se dirigea vers la porte. Après avoir ouvert le battant, il se figea et se ravissant subitement, il revient sur ses pas. Il s’approcha du lit et embrassa légèrement sa femme sur la bouche avant de souffler contre ses lèvres : « Prends soin de toi, mon amour. »

Pendant ce temps, Alinor cherchait désespérément une justification à sa présence dans la tente et dans le campement. Malédiction ! Non seulement elle n’avait pas trouvé Gautier, mais en plus, elle s’était fait surprendre par des Normands ! Nus, qui plus est ! Et quels Normands… Christian de Laval et Adam de Péronne en personne !!! S’ils découvraient son identité, ils allaient exiger des explications. Sans compter que cela pouvait mal finir pour elle. Les deux guerriers avaient déjà montré leur intérêt pour sa sœur et elle, lorsqu’ils étaient passés à Thurston. Ils pourraient être tentés de profiter de la situation… d’autant plus qu’ils étaient dévêtus ! Enfin… à condition qu’ils soient réellement attirés par les femmes, ce qui n’était pas certain… Après tout, elle les avait surpris nus et très proches l’un de l’autre… Peut-être les deux hommes étaient-ils sodomites et cachaient-ils leur inclination en faisant les jolis cœurs auprès de la gent féminine ? Un moyen comme un autre de détourner les soupçons. Mais si c’était le cas… ils pouvaient aussi être intéressés par un jouvenceau. Elle n’était donc pas à l’abri de leurs penchants de débauchés !