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Sirènes hurlantes, les policiers parvinrent rapidement sur les lieux, où le spectacle les stupéfia : deux hommes qui se tortillaient au sol tandis qu'une femme aux proportions inusuelles les tenait en joue, calmement adossée à une fourgonnette, avec quatre armes à ses pieds.

Adamsberg leur exposa la situation, le photographe prit des clichés de la scène et les flics embarquèrent les agresseurs, hurlant les pires insultes, menaces et obscénités à l'adresse de Retancourt, qui y demeurait aussi insensible que le menhir dressé en bord de route.

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— Voilà où nous en sommes par la faute du ministère, dit Matthieu, la voix rageuse et frappant du poing. S’ils avaient accepté, là-haut, de libérer les trois gars, on ne se retrouverait pas dans ce bourbier. Et ces gars, on a leurs photos et leurs empreintes. Avec un appel à témoins, ils auraient été repris dans les trois jours. Mais non, l’État fanfaronne : « L’État ne cède pas à la menace » et, résultat, nous sommes faits comme des rats.

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Dans deux jours, se dit Robic avec satisfaction, l’équipe d’Adamsberg ne serait plus qu’un tas de cendres fumantes et celle du commissaire Matthieu une loque désemparée et impotente

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— Tiens, dit-il, prends ça. La croix rouge, c’est sa baraque. Pas loin de chez toi. Tu vois qu’après avoir traversé la vieille voie ferrée et atteint la route, il y a deux chemins qui prennent sur la gauche.

— Oui.

— Ne prends pas le premier, il est boueux, ça se verrait sur les pneus. Prends le second, c’est une chaussée pavée. Vu ?

— Vu.

— La voiture maintenant. Tu as un garage ?

— Oui.

— C’est quoi ta voiture ? Toujours ta berline classique ? Grise ?

— Oui.

— Pas de signes particuliers ? Cabossage, phare cassé 

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— Et son avis sur Chateaubriand ?

— Neutre. Il le connaît peu et moins encore son fameux ancêtre, dont il n’a rien à foutre, a-t-il précisé.

— C’est noté, dit Mercadet. Encadré en rouge

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— Mais qu’est-ce que t’en as à faire, de ces puces, bon sang ?

— Beaucoup à faire. Au point que j’aimerais que tu demandes au légiste si ces piqûres étaient fraîches, et si Anaëlle portait des traces de piqûres anciennes. Même chose pour Gaël, s’il s’en souvient.

— Pour que le légiste se foute de ma gueule ?

— Et quand bien même ? Ce qui compte, c’est qu’on ait l’information.

— « On » ? C’est mon enquête, Adamsberg, ne viens pas y mettre le foutoir avec tes élucubrations. Et ces piqûres ne m’intéressent en rien.

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- Un bazar inextricable, résuma Adamsberg. Des ultimes paroles sans signification, des ombres sur lesquelles il ne faut à aucun prix marcher, des menaces, le son de la jambe de bois du fantôme de Combourg, censé annoncer un meurtre, la présence du sosie de Chateaubriand, sur lequel s'accumulent grossièrement tous les indices, l'absence de mobiles - sauf pour Joumot mais c'est très sujet à caution -, l'absence de lien entre les deux victimes, je plains ceux qui vont s'y coller. C'est-à-dire nous.

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- Tu reprends un dernier verre avant qu'on se sépare ?

- Je ne sais pas, dit Adamsberg avec un geste évasif.

- Fais comme tu l'entends, je ne te force pas.

- Ce n'est pas cela, corrigea Adamsberg avec un mouvement d'excuse. C'est simplement que je dis souvent "Je ne sais pas".

- Mais pourquoi ?

- Je ne sais pas, dit le commissaire en souriant. Va pour ce verre, Matthieu.

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La soirée dura longtemps dans l’auberge surchargée de Johan, comme tous les dimanches. Josselin s’éclipsa assez tôt et Adamsberg le complimenta longuement. Les huit flics savaient à présent qu’un lien existait très sûrement entre le tueur de Louviec et la bande de Robic. Et que, dès demain, ils auraient à épingler cet Hervé Pouliquen, 33, rue de la Verrerie, si c’était bien lui.

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- L'attaché et premier secrétaire du ministère de l'Intérieur en ligne, lui murmura-t-il. Ça urge, hâtez-vous.

- Qu'est-ce qu'on a pu faire comme connerie ? chuchota Adamsberg.

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