Ajouter un extrait
Liste des extraits
J'ai l'impression d'avoir effectué le parcours du combattant. Je pense que le shopping devrait figurer dans les risques cardio-vasculaires. Mon coeur ne bat jamais aussi fort que lorsque je vois un panneau "soldé à 50 %".
Afficher en entier(Rebecca & Luke).
- Eh bien, voilà.
- Merci pour le dîner, il était délicieux.
Nous nous conduisons comme de parfaits inconnus.
- Bon, dit Luke, en consultant sa montre. Il est tard. Vous avez sans doute envie de...
Il s'interrompt. Un silence pesant s'établit.
Je tords mes mains nerveusement, les yeux baissés.
- Je ferais mieux d'y aller, finit-il par déclarer. Je vous souhaite une bonne...
- Ne partez pas, dis-je en rougissant comme une pivoine. Ne partez pas tout de suite. Nous pourrions... parler un peu.
Je redresse la tête et croise son regard. Ses yeux sombres et décidés me rendent tout à coup craintive. Il me trouble et m'intimide à la fois. Il s'avance vers moi, à pas lents. Maintenant, il me fait face. Je sens le parfum de son after-shave et j'entends le bruissement de sa chemise accompagnant chacun de ses gestes. Je meurs d'envie de le toucher, mais je n'ose pas.
- Nous pourrions parler un peu, répète-t-il en prenant mon visage entre ses mains.
Et il m'embrasse.
Sa bouche ouvre mes lèvres en douceur et je frissonne de la tête aux pieds. Ses mains courent le long de mes reins, puis il m'attire contre lui.
Manifestement, nous n'allons pas beaucoup parler.
Afficher en entier"Parvenue à un carrefour, j'attends que le feu passe au rouge quand un taxi s'arrête à ma hauteur.
- Je sais que vous êtes une femme débordée.
Je redresse la tête, stupéfaite. Luke Brandon est penché à la fenêtre du taxi. Une lueur malicieuse éclaire ses yeux noirs.
- Mais si vous avez une demi-heure à perdre, ça vous dirait de faire un peu de shopping ?"
Afficher en entier-Mademoiselle Bloomwood...
-Le temps est merveilleux, vous ne trouvez pas ?
-Mademoiselle Bloomwood, notre rendez-vous.
Je pensais qu'il avait oublié.
-Notre rendez vous... C'est demain, si je ne m'abuse? dis-je, poussée par une inspiration subite.
j'ai l'impression qu'il va exploser.
Afficher en entier"Tout va bien. Pas de panique. Surtout pas de panique. A près tout, ce n'est qu'une facture de carte bancaire. Un bout de papier et quelques chiffres. C'est fou comme quelques chiffres peuvent vous fiche la trouille."
Afficher en entierJe sens un froid glacial m'envahir.
-ça va ? demande Luke en se retournant.
-Non, ça ne va pas. Vous ne m'aviez pas dit que cette valise etait pour votre petite amie. Vous n'aviez d'ailleurs la peine de m'informer que vous en aviez une.
Afficher en entier"Nous nous dirigeons vers le plateau en silence. Du coin de l’œil, je remarque que le visage de Luke s'est encore durci.
Pas de problème. Moi aussi, je peux la jouer coriace et impitoyable. Je redresse la tête et marche à grandes enjambées comme Alexis Carrington dans Dynasty.
- Vous vous connaissez ? demande Zelda.
- Oui, répond Luke d'un ton cassant.
- Dans un cadre strictement professionnel. Luke s'évertue à promouvoir des produits financiers minables et je m'évertue à éviter ses coups de fil, dis-je sur le même ton.
Zelda a un rire approbateur tandis que Luke me foudroie du regard. Je m'en fiche : plus il est en colère, mieux je me sens.
- L'article de Rebecca pour le Daily World n'a pas dû vous plaire.
- C'est exact
- Il m'a téléphoné pour se plaindre, incroyable, non ? Il est difficile d'affronter la vérité et de découvrir ce qui se cache sous le vernis des relations publiques, n'est-ce pas, Luke ? Vous devriez peut-être changer de boulot.
Je me retourne pour le regarder. Il a l'air si furieux que j'ai l'impression qu'il va me battre. Il se ressaisit et déclare d'une voix glaciale :
- Nous allons régler cette mascarade sur le plateau."
Afficher en entier"- Bonjour Rebecca.
Je redresse la tête. Luke Brandon se tient dans l'embrasure de la porte. Il est vêtu d'un costume sombre impeccable, ses cheveux brillent et son visage maquillé paraît bronzé. Sa mâchoire est contractée et ses yeux durs rencontrent les miens sans ciller. Je peux mettre une croix sur son amabilité.
Je sens mes joues s'enflammer sous le maquillage. Prenant mon courage à deux mains, je déclare d'une voix posée :
- Bonjour Luke."
Afficher en entier
Page 63, l'accro du shopping est chez ses parents:
Ravies de nos achats, nous décidons d'aller prendre une tasse de thé. En sortant, nous tombons sur un de ces stands sinistres auxquels on jette un bref coup d'œil avant de les dépasser rapidement. Le pauvre type qui s'en occupe est si pitoyable que je m'arrête pour regarder. Pas étonnant qu'il n'y ait personne! Il vend des coupes en bois de formes bizarres, avec les couverts assortis. A quoi servent des couverts en bois?
-C'est beau, dis-je enthousiaste, en prenant une des coupes.
-Bois de pommier fait à la main. Ca représente une semaine de travail.
Eh bien, si vous voulez mon avis, c'est une semaine gaspillée. Le résultat est informe, hideux et le bois a une désagréable couleur " marronnasse" Je suis sur le point de reposer la coupe mais l'air découragé du vendeur me fait pitié. Je la retourne pour voir l'étiquette. Si elle est à cinq livres, je l'achète. Elle coûte quatre-vingt livres! Je montre le prix à ma mère qui lève les yeux au ciel.
-Le mois dernier, ce modèle figurait dans "Elle Décoration", déclare le type mélancolique, en produisant un article découpé.
En entendant ça, je me fige. "Elle Décoration"? Il plaisante?
Il ne plaisante pas. L'article en question montre la photo d'une pièce vide à l'exception d'un fauteuil en cuir Sacco, d'une table basse et d'une coupe en bois. Je fixe la page, incrédule.
-Est-ce cette coupe là? dis-je en essayant de maîtriser mon excitation. Exactement la même?
Il acquiesce et mes doigts se resserrent sur la coupe. Je n'arrive pas à y croire. J'ai dans la main un objet de "Elle Décoration". N'est ce pas génial? Je me sens terriblement chic et branchée et regrette de ne pas porter un pantalon de lin blanc, avec mes cheveux tirés en arrière, comme Yasmine Le Bon, pour être dans la note. Cela prouve que j'ai bon goût. N'ai-je pas choisi cette coupe, excusez moi, cette pièce unique, toute seule? N'ai-je pas repéré sa singularité? J'imagine déjà notre salon réaménagé autour de cette coupe, dans un style clair et minimaliste. Quatre-vingt livre, ce n'est rien pour le style intemporel de cet objet.
-Je la prends, dis-je d'un ton résolu en cherchant mon chéquier dans mon sac.
Tout bien considéré, choisir des articles bon marché s'avère un mauvais calcul. Il vaut mieux dépenser un peu plus et effectuer un achat sérieux qui durera toute la vie. Cette coupe est un classique, c'est clair. Suze va être vraiment épatée.
Dans la dernière phrase, Suze ( Suzanne) est la colocataire de Rebec ca. Ou plutôt la personne qui finance le loyer de leur appartement londonien et, souvent, les factures de Rebecca.
Afficher en entierDepuis des années, je fonctionne selon un cycle informel de shopping. Un peu similaire au système de rotation des cultures agricoles. Mais au lieu de blé-maïs-orge- jachère, le mien correspond à vêtements-maquillage-chaussures-vêtements (en général, je fais l'impasse sur la jachère.) Le shopping ressemble beaucoup à l'exploitation d'un champ. Il est indispensable de varier ses achats, sinon l'ennui vous gagne et le plaisir n'est plus au rendez-vous.
Afficher en entier