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"Un homme courageux offre son aide. Un lâche se contente d'offrir des cadeaux."
Afficher en entierJe vous livre tous ces détails non pas parce qu'ils sont particulièrement intéressants, mais parce qu'ils constituaient une routine qui se poursuivit jusqu'à la fin du printemps et se prolongea presque tout l'été. Des mois agréables à certains égards. Je me sentais utile, indispensable même. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu une aussi bonne image de moi-même. Seule la fin fut horrible.
Afficher en entierJe voulus lui crier : 'Arrête ça !', mais ce qui sortit de ma bouche, ce fut : "Cesse donc ! Pourquoi importuner un compagnon d'infortune ?"
Ça ne ressemblait pas à du Charlie Reade. Un adolescent qui était plutôt du genre à balancer : 'Arrête de faire chier.'
Afficher en entierJe me demandai ce que contenait réellement ce médicament miracle, ce qu'il donnait d'un côté et reprenait de l'autre. Parmi les dictons préférés de mon père, il y avait celui-ci : Un déjeuner gratuit, ça n'existe pas."
Afficher en entierPapa disait : "Toutes les compagnies d'assurances utilisent des pubs humoristiques pour attirer l'attention, mais dès que l'assuré fait une demande d'indemnisation, il arrête de rire."
Afficher en entierQuand avait-elle mangé pour la dernière fois un épi de maïs ou une branche de céleri, ou un bol du savoureux ragoût de lapin de Dora ? Était-elle déjà privée de bouche lorsque Radar n’était qu’un chiot qui gambadait autour d’une Falada bien plus jeune elle aussi ? Cette beauté qui persistait en dépit d’une sous-alimentation que je devinais extrême était-elle une sorte de farce cruelle ? Leah était-elle condamnée à paraître séduisante et en bonne santé en dépit d’une faim permanente ?
Aide-la.
Afficher en entierLa jument broutait l’herbe non loin de là. Une fille à la peau grise et au visage salement déformé vint déposer un plateau devant nous. Dessus se trouvaient deux serviettes en tissu, un verre et deux pichets, un grand et un autre de la taille de ces petits pichets de crème et de lait qu’on vous apporte dans les diners. Le grand semblait contenir de la citronnade. Dans le petit, il y avait une sorte de matière visqueuse jaune qui aurait pu être de la purée de courge. La gardeuse d’oies me fit signe de remplir le verre avec le grand pichet et de boire. Ce que je fis, non sans une certaine gêne. Car j’avais une bouche pour boire.
Afficher en entierOn parla pendant une heure, surtout moi en définitive, mais ce fut suffisant pour me permettre de constater que ce n’était pas une fille de ferme ordinaire. En disant cela, je dois paraître snob, comme si je ne croyais pas qu’une fille de ferme puisse être intelligente, ou jolie, voire belle. Loin de moi cette idée. Je suis même sûr qu’il existe quelque part dans ce vaste monde une fille de ferme ventriloque. Mais il y avait autre chose chez elle, quelque chose en plus. Elle dégageait une certaine assurance, un air, comme si elle était habituée à ce que les gens – et pas uniquement les garçons de ferme – lui obéissent. Et son hésitation initiale passée, sans doute due à mon apparition soudaine, elle n’exprima plus aucune peur.
Afficher en entierD’après ce que je comprenais, l’auteur de ce chapitre expliquait qu’il existait en réalité deux histoires du haricot magique : l’histoire originale, sanglante, et la version édulcorée, destinée aux enfants, qu’on trouvait dans la collection des Petits Livres d’Or, approuvée par les mamans, et dans le dessin animé. Le récit original, sanglant, se scindait (exemple d’un mot pédant) en deux courants mythiques, l’un sombre, l’autre léger. Le courant sombre évoquait les plaisirs du pillage et du meurtre (lorsque Jack abat à la hache le haricot et que le géant se fait démolir). Le courant léger se rapprochait de ce que l’auteur appelait « l’épistémologie de la croyance religieuse wittgensteinienne », et si vous comprenez ce que signifie cette phrase (même en la triturant dans tous les sens), vous êtes plus fort que moi.
Afficher en entierLe dimanche, je montai chez M. Bowditch pour faire ce que j’étais censé faire la veille : commencer à remettre de l’ordre dans la maison. Il y avait certaines choses que je ne pouvais pas ranger, évidemment : les coussins éventrés et le papier peint lacéré devraient attendre. Pour tout le reste, je dus m’y reprendre à deux fois car le premier jour, je commis l’erreur d’emmener Radar avec moi.
Aussitôt entrée, elle passa d’une pièce à l’autre, à la recherche de M. Bowditch. Indifférente aux marques de vandalisme, elle aboya furieusement devant le canapé, s’interrompant uniquement pour me regarder de temps à autre, en ayant l’air de dire : Tu es stupide ou quoi ? Tu ne vois rien ? Le lit de son maître avait disparu !
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