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– Vous ne comptez pas me faciliter la tâche, hein ? souffle-t-il, alors que la même lueur que ce matin traverse ses yeux brillants.
– Je ne suis pas ce genre de filles.
– Ça tombe bien, je n’aime pas ce genre de filles.
Un ange passe entre nous. Tout mon corps est en émoi. Ses regards, ses sourires, la manière dont il s’adresse à moi, tout me trouble. Je me noie dans ses yeux, puis capitule avant de faire une connerie.
– Alors j’accepte. Merci, fais-je en tendant la main.
Afficher en entier– Tu es ce que j’ai de plus précieux au monde, Thelma. Je mourrais de te perdre…
Le sentiment de soulagement fait battre mon cœur un peu plus fort et je lui réponds, sans réfléchir :
– De toute façon, le jour où tu me quittes, je te tue.
Il rit doucement et lance le bolide à pleine vitesse. Je lâche un cri d’excitation dans la nuit froide.
Afficher en entier– C’est tellement cliché, nos corps nus dans l’eau brûlante, nos souffles qui font de la fumée dans l’air glacial, lâche-t-il, amusé, en me reposant au sol.
– Ça m’allait très bien, à partir du moment où tu as dit « nus »…
– J’ai une meilleure idée, me contredit-il en glissant mon manteau sur mes épaules et mon bonnet à pompon sur la tête.
– Une idée qui implique de faire l’exact opposé de me déshabiller ? Je crois qu’on ne s’est pas bien compris, protesté-je en riant.
– Patience, souffle mon amant à genoux devant moi, qui m’enfile mes Moon Boot alors que son visage est à la parfaite hauteur pour me faire bien d’autres choses.
– Dieux de la virilité, des panthères des neiges et des plaisirs terrestres, m’écrié-je à voix basse en invoquant le plafond du chalet, pourquoi ne m’avez-vous pas donné un amant normal, qui veut bien me faire l’amour ici et maintenant, sans se rebeller contre les astres, les vents et les jacuzzis qui nous tendent les bras sur la terrasse, pourquoi ?…
Il rit en se relevant et plaque mon corps emmitouflé au sien. Ses lèvres tout près des miennes murmurent d’une voix implacable :
– Parce que tes trois petits frères dorment en ce moment même dans ce chalet. Parce qu’Olga, Brett et Mikki ont des oreilles aussi et le droit de ne pas avoir à supporter nos ébats. Parce que tes pauvres « amants normaux » n’ont jamais tenu plus de trois jours dans ta vie. Parce que je déteste faire comme tout le monde. Et parce que je te veux rien qu’à moi, sans secret, sans interdit, juste une putain de nuit.
– Je t’aime… bredouillé-je, en me rappelant soudain pourquoi je suis folle amoureuse de lui.
Afficher en entierTrois minutes plus tard, alors que je me débats et crie toutes les insultes que je connais, on me balance comme un vulgaire paquet sur la banquette arrière d’une berline surchauffée, qui démarre déjà. Pendant que mon imprévisible se débarrasse de son nœud pap, sa pochette et défait les boutons de son gilet, il s’explique (sans jamais se départir de son horripilant sourire) :
– Ta foutue fierté n’aurait jamais accepté cette soirée Et je n’avais pas envie d’une Valentine en robe du soir, talons aiguilles et sarcasmes encore plus acérés.
– Alors qu’une fille boudeuse en poncho et chaussettes, là tout de suite, ça te fait rêver ! ironisé-je.
– Tes boots sont dans le coffre. Et je ne peux pas rêver mieux que Thelma Bellamy, dans toute sa splendeur, pour être mon anti-Valentine.
– Et les paparazzis ? Et Kenneth ? Et l’interdit ?
– Je suis peut-être un « rebelle », mais je ne joue avec ton avenir. J’ai trouvé le parfait endroit pour que personne ne nous voie…
Afficher en entier– Mon cœur s’est arrêté de battre quand je t’ai vue allongée, inconsciente, sur cette route, me susurre-t-il. J’ai réalisé que je n’étais plus un homme libre. Et que ça n’avait aucune importance parce que je ne veux plus être seul, Thelma. Je ne veux plus vivre pour moi. Je veux… tout ce que j’ai fui jusque-là. Je te veux, toi. Avec ton passé, tes bagages, ta tribu, ta grande gueule, tes sarcasmes, ton ambition, tes baskets et tes tatouages.
– Finn, pleuré-je de plus belle.
– J’ai besoin que tu l’acceptes, Thelma. Que tu acceptes que je t’aime du plus profond de moi. Que nos différences sont une richesse. Les difficultés qui nous attendent, une chance. Elles vont nous rendre plus forts…
– J’accepte, reniflé-je en l’embrassant. Mais à une condition…
– Laquelle ?
– Qu’on reste libres, ensemble.
Afficher en entierJe n’étais pas sûre de vouloir un enfant un jour. Mais ce n’est désormais plus un choix et cette simple idée me révolte. Je perds encore un peu plus le contrôle sur ma vie, mon avenir.
– Tu es toujours là, murmure l’homme que j’aime. Tu respires. C’est tout ce qui compte.
– Je viens de perdre une partie de moi, sangloté-je.
– Alors accepte la partie de moi que je te donne, Thelma. Laisse-moi t’aider à te reconstruire.
Épuisée, déboussolée, j’acquiesce. Je lui chuchote en reniflant que je l’aime, que je regrette notre dernière conversation, il me fait taire d’un baiser tendre et léger comme une plume.
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