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En 1993 Christian Combaz écrit à un ami littérateur hongrois pour le sommer de promouvoir un projet de Parlement européen de la Culture, qui serait installé dans les locaux du parlement hongrois à Budapest, et qui témoignerait que l'Europe, la vraie, est autre chose que celle du marché. C'est aussi celle d'un passé commun, d'une histoire, d'une religion qui ont dû se défendre contre plusieurs tentatives de submersion.
La Hongrie a payé très cher ( un siècle d'occupation ottomane, grossièrement un peu plus que le règne de Louis XIV), son appartenance à l'Europe. Elle est particulièrement bien placée pour témoigner que le débat qui s'annonce, celui de l'identité, n'est pas une fantaisie démagogique sans origine ni justification. La destruction des églises, les écoles coraniques, la submersion, voilà une pièce de théâtre, une tragédie qu'elle a déjà jouée, elle est donc l'une des premières à comprendre, sur notre continent, qu'un million d'immigrants économiques n'est pas neutre pour l'âme d'un peuple et sa permanence.
C'est tout le mérite de ce petit livre aux accents prophétiques, publié il y a plus de vingt ans, que d'annoncer l'urgence de redéfinir l'Europe autour de ce qu'elle est vraiment, contre toutes les invasions marchandes ou religieuses : le règne d'une civilisation verticale, celle de l'humanisme et des cathédrales, contre la tentation de l'horizontalité, qui du communisme au libéralisme, ne voit que le produit humain sans morale, le travailleur interchangeable d'un pays à l'autre, la religion comme élément secondaire dans la vie sociale alors qu'il devient premier presque partout .
Désormais, nous voyons bien que certaines religions ne jouent pas le jeu du libéralisme, que la main d'oeuvre exportable à merci ne fabrique que des esclaves, que la culture européenne est menacée, avec la morale, l'esthétique et la définition du bonheur qu'elle avait réussi à dégager de son histoire.
Tableau effrayé de l'ouverture d'un gouffre, ce livre comporte des phrases qui s'appliquent à la période que nous vivons de manière assez troublante, comme celle-ci par exemple : "tout le monde sent bien que la ligne de front psychologique, entre le Nord et le Sud, va du Maroc à l'Indonésie en passant par
Kosovo et le Caucase et que c'est devant l'Islam qu'il faudra nous justifier un jour ou l'autre de ce que nous sommes".
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