Extraits

Je me sens si misérable que je hoche la tête, je refuse de lui avouer que je ne tiens plus sur mes jambes. Il pose une serviette et un peignoir à côté de la douche, puis sort de la pièce. Une fois seule, je laisse éclater mon chagrin, je pleure une averse de pluie. J'essaie de me mettre debout pour me déshabiller  ; heureusement que j'ai mis une petite robe, c'est plus facile à retirer. Après quelques minutes de galère, je suis nue et je me tiens au mur pour avancer, un pas après l'autre, vers la douche. Je ne maîtrise plus mes gestes et je ne tiens plus debout, alors je m'assois au sol sous l'eau chaude. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et je pose mon front contre mes genoux. Je ne peux plus bouger, je suis exténuée et complètement détruite par cette vie que je mène. J'en peux plus de cumuler les déceptions et les désillusions  ! Depuis la mort de mes parents, je mène une vie de merde, il faut le dire, je n'ai jamais eu de chance  ! Je ne sais pas depuis combien de temps je suis figée ainsi, quand je remarque que l'eau se coupe et je sens deux mains m'attraper sous les bras pour me mettre debout et m'enrouler dans une serviette. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux alors je me laisse faire, comme une poupée de chiffon, peut-être que c'est ce que je suis devenue… Une poupée de chiffon  !

On me porte et on m'allonge sur un lit qui sent bon le propre. On me couvre avec une couverture bien chaude. Je crois que je me suis endormie instantanément, ma tête étant déjà partie très loin depuis un moment...

Quand nos langues se rencontrent je réponds avec fougue à son baiser, je suis presque brutale, sous l'effet de la colère et de la culpabilité. Il recule son visage pour me dévisager et je ne sais pas s'il voit mon désarroi, mais il pose sa joue sur mes cheveux, en me serrant très fort. Il murmure d'une voix rauque :

- Si tu savais... Depuis combien de temps, j'avais envie de t'embrasser...