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Quel récit…quelle poésie ! L’horreur à chaque page et pourtant c’est si beau. Une grande lecture

Je ne m'attendais pas à lire une histoire qui part du poème de la charogne de baudelaire pour nous faire prendre un tout autre point de vue. J'ai adoré le concept !

Les thèmes abordés sont lourds et important, mais attention : violent. Réaliste.

Le tout en prose.

J'ai eu un peu de mal avec le rythme au départ mais je conseil de le lire a haute voix. Une fois qu'on a capté la mélodie, ça coule tout seul !

C'est court mais ça impacte !

Petit coup de coeur.

J'ai été surpris et conquis.

L'histoire de cette charogne que raconte Baudelaire se promenant avec son amante. C'est l'histoire que reprend Clémentine Beauvais. Le point de vue de la charogne sur Baudelaire, sa compagne, le monde et surtout les hommes. Cette femme est une couturière, une avorteuse et elle se retrouve seule sur le chemin. J'ai pensé à "j'étais morte pour la beauté" d'Emily Dickinson, ce dialogue éternel de la mort et des vivants. C'est un texte rude et très beau sur la condition de la femme au XIXe siècle. C'est un poème, une nouvelle et tant de choses à la fois.

Un livre déroutant mais assez intéressant sur le principe. On y découvre l’histoire de la tristement célèbre charogne de Baudelaire. Le format ne m’a pas toujours convaincue et à voir qui était qui. Ça reste cependant une lecture agréable.

Je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir les romans jeunesses de Clémentine Beauvais, mais j’avais beaucoup apprécié sa traduction du recueil de poèmes « Chasseurs de lumière » de Tyler Knott Gregson aux éditions Presses de la Cité.

DÉCOMPOSÉE est singulier, atypique. Une beauté extravagante et éblouissante. L’exercice au départ n’est pas évident, mais le rythme s’installe doucement pour te prouver que la poésie n’a rien de ringard.

Ni poème ni roman, ce récit fusionne l’ancien et le futur avec habilité. Tableau alambiqué de vérités dérangeantes aux prises avec des thématiques fortes. Elle décompose la vie d’une héroïne banale épuisée par la vie. Des montagnes à la vie close parisienne, de l’émancipation à faiseuse d’anges, d’amoureuse à tueuse. Chaque note compose cette vie à la fois sauvage et revendicative, décharnée et réelle.

Son corps, dans le fossé, exultant un dernier souffle, déversant ses derniers espoirs, ses derniers rêves, se délitant, chairs arrachées putréfiées, berceau de la vie et de la mort.

Roman intransigeant, dérangeant, peignant l’horreur et la beauté du geste et des maux. Osé et généreux, il emporte, recompose la poésie sur cette musique attractive, battu par les mots qui choquent et s’entrechoquent. Un roman inspirant, réconciliateur, captivant aux multiples couleurs où seul le noir serait banni.

Un très joli coup de cœur pour une histoire aussi passionnante qu’audacieuse.

Ce titre de ma queen, Clémentine Beauvais, me tentait depuis sa sortie et voilà que ... je gagne le livre dans le cadre d'un concours ! Imaginez mes cris de joie ! Ma mère est carrément montée dans ma chambre tellement j'étais au bord de l'extase. Une fois le livre reçu, je me suis immédiatement plongée dans cette lecture, les yeux fermés.

Décomposée nous narre en vers libres l'histoire de la charogne de Baudelaire. Pour préparer ma lecture, j'ai relu le poème original avec attention pour ensuite bien mesurer le travail de réécriture. Je dois dire que l'audace de Clémentine Beauvais est absolument bluffante. Elle reprend les thèmes abordés à sa manière. Le récit qui en découle, est original.

J'ai aimé suivre ce dialogue de narration : le point de vue interne de Grâce et externe de Jeanne. L'autrice le manie habilement afiin de ne pas perdre l'attention du lecteur. Pour ma part, je n'en ai pas été génée. Au contraire, je trouvais que cet aspect dynamisait davantage le récit.

Le choix d'écrire cette histoire en vers libres accélère encore plus la cadence. Le livre se lit d'une traite. On a envie de savoir ce qui va advenir de notre protagoniste. On se doute de son destin tragique qui nous est présenté dés la première page. La question que l'on se pose, est : comment ? L'évolution de Grâce est surprenante. Pour le coup, je ne pensais pas que nous allons dériver vers la folie meurtrière. J'ai adoré cela. Ainsi, la dernière partie du livre m'a littéralement tenue en haleine. Au final, la chute m'a laissée un peu sur ma faim même si elle reste cohérente quant au contenu du livre.

Le récit est vraiment très loufoque et burlesque. Un style digne de Clémentine Beauvais. J'ai tout de suite adhéré à cette ambiance. Ce qui fait surtout la force de cet ouvrage, est vraiment cette représentation de la femme qui se veut libre et engagée malgré les mentalités traditionnelles de l'époque. Un sujet qui est amené subtilement et qui me tient à coeur.

Subtil est vraiment le mot pour décrire la plume envoutante de l'autrice. Les mots coulent d'une telle finesse et délicatesse qu'on ne peut qu'être séduits par l'écriture. Clémentine Beauvais a clairement un don pour les jeux de mots et de sonorités. Par moment, je me suis amusée à lire certains passages à voix haute. De cette manière, le texte a une toute autre saveur. Je serais très intéréssée d'écouter la version audio.

Si cet ouvrage ne tient que quelques pages, le texte n'en est pas moins poignant et percutant. J'ai carrément eu cette envie de le relire pour mieux m'en imprégner. Cependant, la durée courte du livre ne m'a pas permis le coup de coeur. Les sentiments sont présents mais brefs. Cela n'empêche pas que Décomposée est une excellente lecture. Une pépite à découvrir !

Je la conseille vivement pour ceux et celles qui idolatrent autant que moi l'autrice mais aussi à ceux et celles qui sont intéressé(e)s par ce type de livres. Selon moi, Décomposée est à mettre entre toutes les mains. Ce serait génial qu'il puisse être intégré dans les lectures du BAC. En effet, il correspond aux thématiques du programme de français à savoir : Réécritures et Poésie. Alors, lisez-le tous sans plus attendre !

Un livre qui me laisse toujours songeuse une semaine après l'avoir lu. Absolument pas négativement, mais il m'arrive toujours d'y penser et d'avoir envie de le relire, de le redécouvrir.

Une histoire très touchante sur les invisibles de la vie du XIXe siècle; avec le lot de la souffrance des femmes, différentes dans leur point communs.

j'ai lu ce livre pour le lycée, en plus de la plume magnifique de l'autrice, il nous permet bien de comprendre le poème de Baudelaire et de mettre en lumière les zones d'ombres de l'histoire

Pour être franche, ça fait des jours (voir des semaines) que je repousse la publication de cet article. Ce n’est pas que je ne prends pas le temps de l’écrire, non, parce que crois-moi : j’essaie. J’essaie vraiment. Mais je n’arrive pas à trouver les mots qui correspondraient parfaitement à mon ressenti pour Décomposée. C’est pour te dire à quel point c’est difficile.

Mais ça te permettra peut-être de comprendre mon degré d’attachement à ce petit roman en vers. Parce que ne dit-on pas que les livres qui nous ont procuré le plus d’émotions sont les plus difficiles à présenter ?

Clémentine Beauvais est donc partie d’un principe assez simple : renverser les points de vue du poème original. Elle se penche donc sur le sujet central, cette charogne, qui n’a pourtant pas voix au chapitre entre les vers de Baudelaire. Et elle se pose une question simple et évidente : Qu’est-il arrivé à ce corps pour qu’il finisse ainsi ? Quelle est son histoire ?

C’est cette histoire que Clémentine Beauvais va nous raconter. Toute l’histoire. Toute la vie, de ses prémices à sa conclusion que l’on connaît si bien, de cette femme nommée Grâce. Ou plutôt, c’est Grâce elle-même qui va nous raconter son histoire.

Et c’était magnifique.

Parce que le récit de cette vie est surtout le cri de douleur d’une personne qui a toujours vécue en étant considérée de par son genre. Pas un humain. Mais une femme. Une femme qui a depuis toujours été contrainte de subir la violence des hommes. D’abord par fatalité. Et ensuite pour protéger. Protéger ses sœurs, mais aussi ses « amies qui étaient comme des sœurs ». Mais faire rempart ne suffit pas toujours, car on ne peut pas gagner seule contre tous.

Alors Grâce va vouloir agir. D’abord en allant soigner les femmes ayant subi des sévices physiques. Puis en tentant d’empêcher l’essence des hommes de se développer au sein des femmes qu’ils touchent. Elle va donc créer des anges. Devenir avorteuse, devenir résistante. Contre le système et la fatalité, Grâce va montrer qu’elle refuse de croire qu’il n’y a pas d’issue. Jusqu’à ce qu’elle choisisse une voie plus radicale encore, un chemin de non-retour.

Au fond, Décomposée est une histoire de corps. De corps qui ne veut pas être simplement considéré comme une enveloppe, mais comme une véritable entité.

Le truc, c’est que cette histoire aurait pu être assez plate, des récits comme on en entend de plus en plus et prônent tous le même message, souvent de la même façon. Mais pas ici. Parce qu’il ne faut pas oublier qui se cache derrière ces pages. Clémentine Beauvais, ma nouvelle idole. Je savais déjà qu’elle était une excellente romancière. Je sais désormais qu’elle est aussi une incroyable poétesse ! Ses mots sont fous de beauté et de pureté. C’est percutant d’émotions et de vérité, de violence et de résilience. L’autrice à cette façon tout à fait unique d’allier les mots et d’en faire un petit chef d’œuvre.

Je sais que cette chronique n’est ni bien construite ni bien fournie, mais ça ne doit pas t’empêcher de te tourner vers Décomposée. Je ne doute pas une seconde que tu seras hypnotisé dès les premiers vers, et entrainé vers le destin de cette femme si représentative.

À lire absolument !

En bref, Décomposée de Clémentine Beauvais est un magnifique récit sur le féminisme, la sororité et la rébellion. À travers une plume dont le talent n’est plus à prouver, l’autrice dresse un manifeste d’une modernité et d’un universalisme sans fard.

https://desrevesdanslamarge.com/clementine-beauvais-decomposee/