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Sam ne fesait pas exprès d'être impertinent, il estimait simplement que son opinion comptait autant que celle des adultes. A seize ans, il considérait que le monde lui appartenait autant qu'aux autres, sinon plus.
Afficher en entierLa scène était spectaculaire : l’eau déferlait dans l'escalier de marbre en un flot abondant et régulier, transformant chaque marche en minicascade. La cage d’escalier était devenue une véritable patinoire. Arrivée en bas, l’eau formait un lac qui s’étendait petit à petit en direction de la porte d’entrée.
Pendant quelques instants, ils se figèrent tous sur le seuil, muets de stupéfaction. Au bout d’un moment, Chloe se tourna vers son fils.
« Sam, dit-elle d’un ton accusateur, c’est un robinet qui est resté ouvert, non ?
Afficher en entierEn entendant les enfants dans le hall, Hugh émergea tout à coup de sa rêverie. Cela faisait longtemps qu’il était là, dans la pénombre du bureau, à boire du whisky. Bientôt, le bavardage des enfants, mêlé de récriminations et des ordres fermes de Jenna s’estompa. Alors, d’un air résolu, Hugh se leva, posa son verre et sortit de la pièce.
Quand il arriva en haut de l’escalier, Jenna et les enfants étaient dans la chambre des filles. Dans la salle de bains, l’eau coulait dans la baignoire. Assise devant la glace, Octavia se brossait les cheveux avec une brosse en forme d’ours, pendant que Jenna déshabillait Beatrice. Le cœur battant, Hugh examina ses filles comme s’il les voyait pour la première fois : Octavia, qui chantonnait d’un air rêveur en se contemplant dans la glace, Beatrice, qui fronçait le nez tandis que Jenna lui enlevait son tee-shirt.
Afficher en entierEt, au-dessous, une formule banale mentionnant que ce fax était confidentiel et destiné au seul usage de la personne ou du service à qui il était adressé.
Hugh n’avait pas encore lu la suite, mais ce que contenait le rapport concernant Philip était évident. Mon Dieu, se répéta-t-il, à quoi pensait Délia ? Le fait qu'un employé de la National Southern apprenne de première main le contenu du rapport était un désastre sar le plan de la communication de l’entreprise. Surtout si l’employé en question était ce type, devant lui en short et pieds nus - cet homme qu’il connaissait sans le connaître et dont il avait déjà voulu perturber mais d’une tout autre manière...
Afficher en entierHugh s’éloigna, en proie à un sentiment d’irréalité, de vertige presque. Ayant contourné la piscine, il pénétra dans la fraîcheur et la pénombre de la villa et tenta de stopper le tourbillon de ses pensées. Philip Murray travaillait à la National Southern Bank. Hugh passait ses vacances en compagnie d’un employé de la National Southern ! C’était incroyable, épouvantable. Pourquoi n’en avait-il rien su ? Pourquoi personne ne l’avait-il averti ?
Entendant un bruit à l’étage, Hugh se précipita dans le bureau de Gérard ; il referma la porte derrière lui et poussa un soupir de soulagement. Dans l’immédiat, il ne voulait voir personne, il lui fallait d’abord se renseigner. Il se sentait pareil à un renard traqué par les chasseurs ; d’un instant à l’autre, on le découvrirait et on le capturerait. Ça n’a aucun sens, se raisonna-t-il. Ça n’a vraiment aucun...
Afficher en entierCette phrase résonnait dans sa tête, si fort qu’elle se demanda si elle ne l’avait pas répétée à voix haute. Je ne sais pas ce que je vais faire.
Elle resta immobile, le temps que les mots s’estompent et que son esprit s’apaise. Puis elle crut entendre des bruits de pas qui - elle le comprit trop tard - se dirigeaient vers le bureau. Affolée, elle chercha des yeux un endroit où se cacher. Inutile. Figée par la peur, le cœur battant, les mains moites, elle attendit.
Afficher en entierDans la cour, la musique prit fin et l’on n’entendit plus aucun bruit. L’espace d’un instant, tout resta figé dans l’immobilité et le silence. Puis Hugh pressa sa bouche contre celle de Chloe, avec plus d’insistance, avec plus de passion. Cette fois, Chloe n’opposa aucune résistance. Tandis que la musique reprenait en bas, elle se livra tout entière aux baisers, aux caresses, aux souvenirs, au désir, à la découverte, à la redécouverte. À la fin, elle cria le nom de Hugh, sanglota et s’abandonna au plaisir, telle une plume qui tombe lentement et se pose sur le sol.
Afficher en entierLe tintement des clochettes s’éloigna, le silence retomba. Le soleil était brûlant. Sur une impulsion, Chloe ramassa une pierre et la lança de toutes ses forces vers le bas de la montagne. Elle en jeta une deuxième, puis une troisième, et crut qu’elle allait se démettre l’épaule. Chaque fois qu’une pierre dévalait la pente et disparaissait de sa vue, Chloe éprouvait un sentiment de délivrance, étrange et puissant. Alors qu’elle allait en ramasser une autre, elle se ravisa : trois, c’était suffisant.
Afficher en entierChloe entra dans la salle de bains et ouvrit le robinet de la douche. Tout à coup, elle se rappela le flacon de shampooing, dans la trousse de toilette offerte par la compagnie aérienne. Sans refermer le robinet, elle revint dans la chambre et, surprise, s’arrêta net. Philip était au téléphone. Il se tenait de biais, si bien qu’il ne pouvait pas la voir, et il parlait à voix basse. Quand elle comprit de quoi il s’agissait, Chloe sentit une violente colère l’envahir.
Afficher en entierAu bout de quelques instants, Octavia, hésitante, sortit de la piscine et entreprit de suivre son père. Hugh se dirigea rapidement vers la pelouse, tout en cherchant de l’inspiration. À quoi jouaient les enfants ? À quoi jouait-il quand il était gamin ? Au Meccano, et aussi au train électrique - un superbe train qu'on avait installé au grenier. J’en offrirai un aux filles, décida-t-il dans un élan d’enthousiasme. Pourquoi n’aimeraient-elles pas les trains électriques, elles aussi ? Sitôt de retour à Londres, il leur achèterait le plus beau train électrique qu’il pourrait trouver. Mais en attendant... pourquoi ne pas jouer tout simplement à chat ?
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