Extraits

Je me sens dérouté, perdu même. Écartelé entre la bienséance, le fait d'être ‹‹ normal ›› dans une société qui n'accepte pas la différence. Sans compter mes parents qui pensent que l'homosexualité est une maladie...

Je ne veux pas être différent ! Je ne suis pas malade !

Il se penche vers moi, son front presque collé au mien

– Ouais, toi qui crois qu’en faisant partie de l’élite, tu es libre, c’est faux. Regarde-toi, tu n’es même pas heureux.

Je déglutis, partagé entre l’agacement et le déni.

– Parce que toi, tu l’es ? lui demandé-je droit dans les yeux.

– Nope, mais, moi, je ne fais pas semblant.

– Je suis désolé de t’avoir blessé. C’est vrai que j’ai été lâche. Tu es entré dans ma vie comme un ouragan, faisant voler toutes mes certitudes. J’ai peut-être mal réagi, mais il faut me laisser du temps. Je ne peux pas t’affirmer que je ne vais pas encore flipper, mais je suis certain d’une chose, je veux être avec toi. Je veux juste être avec toi, Cyrus. Tu comptes pour moi et j’ai mis du temps à m’en rendre compte, pardon.

« – Bonjour à tous. Merci d’être venus pour cet important concours d’éloquence. Le sujet de cette année est la liberté. Qu’est-ce que la liberté ? Nous croyons tous, à tort, que nous sommes libres dans cette société, mais est-ce la réalité ? Et si nous nous posions les bonnes questions ? Faites-vous réellement ce que vous désirez dans la vie ? Qu’est-ce qui vous rend heureux ? N’avez-vous pas, à un moment ou un autre, pris des décisions pour faire plaisir à vos proches ? Assurément, oui.

(...)

– Personnellement, j’ai tellement voulu faire plaisir à ma famille que j’ai mis mon bonheur et ma liberté entre parenthèses. Je voulais m’inscrire dans une école d’Art, malheureusement mes parents ont refusé. Mon parcours professionnel semble déjà tout tracé, que ce soit pour mes études ou mon futur emploi. Où se trouve la liberté ? Où se trouve ma liberté ? Toi, et toi, et toi ? alpagué-je des jeunes dans l’assistance, te sens-tu libre ? 

(...)

– J’ai mis du temps à me défaire de mon carcan. Aujourd’hui, je veux être libre. Et pour être libre, je dois briser mes chaînes, avouer ce que je cache au fond de moi. Pour être libre, je dois être honnête. Alors, voilà ma vérité : je suis tombé amoureux. Ma famille n’accepte pas l’amour de ma vie parce qu’il dérange, parce qu’il n’est pas compatible avec leur religion. J’ai longtemps voulu leur plaire, mettant ma propre vie en retrait. Je me suis révolté et j’ai été rejeté, car je suis homosexuel.

(...)

– Je suis tombé amoureux d’un homme. Un mec aux antipodes de moi. Il aurait dû être présent à mes côtés, d’ailleurs. Malheureusement, il a été congédié à cause de son orientation sexuelle. Alors, aujourd’hui, je veux arrêter de me taire. Spoiler(cliquez pour révéler)Je t’aime, Cyrus. Et je suis désolé d’avoir laissé mon père exercer son chantage sur moi, sur toi, sur notre extraordinaire histoire, notre rencontre improbable. Je suis désolé d’avoir mis autant de temps à m’en rendre compte...

(...)

– La liberté existe, mais pour cela, il faut se battre. Oui, il faut se battre pour ce qu’on aime, pour ce qui est important dans notre vie... Et c’est ce que j’ai décidé de faire. Merci de m’avoir écouté. »

« (...) L’amour n’a pas de sexe. Il t’est tombé dessus comme ça. Sois honnête avec toi-même. Je ne te demande pas de faire ton coming out, seulement de laisser une chance à votre relation. Tu étais bien avec lui, non ?

– Oui ! Il me rendait heureux.

– Eh bah voilà, tu as la réponse à ta question ! Vivez votre histoire en emmerdant les autres... 

***

(...) La vie est fragile, alors il faut en profiter chaque seconde. »

« (...) Ce n’est pas une tare d’aimer les hommes. Pourquoi se refuser le bonheur parce qu’il ne rentre pas dans les cases de la société ? Tu veux être un mouton ? Comme les autres ?

– Je le suis déjà ! riposté-je, énervé.

– Il n’y a que toi pour changer le cours de ton existence, pour t’accepter tel que tu es. On n'a qu’une vie, je peux t’assurer qu’elle reste fragile. »

« – Pourquoi l’homosexualité est-elle si compliquée à gérer ?

– À cause de la société, de l’éducation qu’on reçoit. Dès que tu es différent, tu passes pour quelqu’un d’anormal. J’ai appris à m’en foutre. J’espère que tu arriveras un jour à passer au-dessus du regard des gens et accepteras de vivre pour toi. »

« L’amour est comme un cancer qui ronge et je refuse de me laisser submerger par toutes ces émotions débiles. Une fois dans mon lit, je tente d’ignorer l’horrible oppression qui envahit ma cage thoracique.

Je veux juste fermer les yeux pour m’endormir et oublier. »

Dans le quartier où j'ai grandi, t'as pas le choix pour te faire respecter. Soit t'es le prédateur, soit t'es la proie. Dans mon cas, j'ai vite choisi mon camp.