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Je me suis trompé. Aucune frontière n'est facile à franchir. il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s'arracher la peau pour quitter son pays. Et qu'il n'y ait ni fils barbelés ni poste frontière n'y change rien. J'ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l'on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passez sereinement. Elles blessent toutes.
Afficher en entier- Pourquoi lui ai-je donné mon arme ?
- Parce qu'elle le voulait, répondit simplement le vieux buraliste. Et comme Salvatore Piracci restait interdit, il ajouta : Elle le voulait. De tout son être. Combien de fois dans ta vie, Salvatore, as-tu vraiment demandé à quelque chose à quelqu'un ? Nous n'osons plus. Nous espérons. Nous rêvons que ceux qui nous entourent devinent nos désirs, que ce ne soit même pas la peine de les exprimer. Nous nous taisons. Par pudeur. Par crainte. Par habitude. Ou nous demandons mille choses que nous ne voulons pas mais qu'il nous faut, de façon urgente et vaine, pour remplir je ne sais quel vide. Combien de fois as-tu vraiment demandé à quelqu'un ce que tu voulais ?
Afficher en entierMais il ne fallait pas risquer de mécontenter la mer en méprisant ses cadeaux. Les hommes et les femmes passaient devant les étals avec le respect de celui qui reçoit. En ce jour encore la mer avait donné. ll serait peut-être un temps où elle refuserait d'ouvrir son ventre au pêcheur. Où les poissons seraient retrouvés morts dans les filets ou maigres ou avariées. Le cataclysme n'est jamais loin. L'homme à tant fauté et aucune punition n'est à exclure. La mer, un jour, les affamerait peut-être. Tantqu'elle offrait, il fallait honorer ses présents.
Afficher en entierC'est l'arme de ma colère. Que je tiens à bout de bras et qui fait de moi autre chose qu'une démunie que la vie renverse
Afficher en entierL'Eldorado. Il sut, à cet instant, que ce nom lointain allait régner sur chacune de ses nuits.
Afficher en entierL'herbe sera grasse, dit il, et les arbres chargés de fruits. De l'or coulera au fond des ruisseaux, et des carrières de diamants à ciel ouvert réverbèreront les rayons du soleil. Les forets frémiront de gibier et les lacs seront poissonneux. Tout sera doux la bas. Et la vie passera comme une caresse. L'eldorado commandant. Ils l'avaient au fond des yeux. Ils l'ont voulu jusqu'à ce que leur embarcation se retourne. En cela ils ont été plus riches que vous et moi. Nous avons le fond de l'œil sec nous autres et nos vies sont lentes.
Afficher en entierJe me suis trompé. Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s'arracher la peau pour quitter son pays. Et qu'il n'y ait ni fils barbelés ni poste frontière n'y change rien. J'ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l'on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes.
Afficher en entierIl m'a donné une réponse et elle m'a suffit. Il a suffit de sa voix pour que je comprenne. Il n'y a pas de but à la vie, sinon celui que l'on donne.
Afficher en entier- Je veux que tu te souviennes de moi, comme ça, comme nous sommes aujourd’hui. Je suis devant toi. Je suis fort, encore, pour un temps. Nous avons marchés côte à côte.
- Jamal…
- Et je suis libre. Tu m’entends, Soleiman. C’est pour cela. La dernière image que tu auras de moi, je veux que ce soit celle là. Celle d’un homme en terre libre qui a fait ce qu’il a voulu. Nous aurions pu, Soleiman. Ne l’oublie jamais. Nous aurions pu. Si la vie ne m’avait pas fait ce croche-pied.
Afficher en entierEn quinze minutes, à peine, nous avons traversé l'enfer. Il y avait mille périls, mille façons de se perdre mais nous avons tenu. J'ai couru. Comme les autres j'ai poussé du coude des corps pour me frayer un passage, mais je n'ai pas oublié Boubakar.
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