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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

Le temps, c'est ces minutes avec vous, ce n'est rien d'autre que ça.

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

C'est une lettre pour vous dire que je pense à vous et que vous me manquez. Quoi qu'on écrive, veut-on dire autre chose que cela, cette réalité toute simple et très jolie : je pense à vous, vous me manquez ?

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

J'aime l'idée du voyage des mots vers ceux pour qui ils ont été écrits.

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

Devenir adulte, est-ce cela ? Abandonner ces croyances qui nous tiennent et nous rassurent ?

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

Je regarde ce monde autour de nous, ce monde singulier des gens dans les cafés, ce monde qui est un instant, une réunion du hasard. Je pense que nous n'aurons plus jamais la compagnie qui est la nôtre en ce moment, que ceux qui sont ici, dans ce lieu, ne se connaissent pas entre eux, qu'ils se trouvent ensemble par coïncidence, qu'ils se disperseront sans éprouver un sentiment de perte, qu'ils ne se reverront pas, que cette assistance n'existe que le temps de boire un café, lire un journal, rédiger du courrier, raconter une enfance. Et c'est une idée qui m'intéresse, sans que je sache expliquer pourquoi. Vous dites : c'est la fugacité et le hasard qui vous intéressent. C'est l'instant présent, sa futilité, son essence mortelle, qui vous intéressent.

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

Je sais que ce silence est là, entre nous et je devine que, dans cet interminable silence, c'est autre chose qui se joue. C'est notre relation qui se met à exister, à prendre forme. C'est un lien qui s'invente. Et ce silence devient une intimité, un aveu. C'est, d'évidence, un merveilleux silence.

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Extrait ajouté par x-Key 2010-12-06T20:07:30+01:00

La guerre était un murmure, une vilaine rumeur, une irritation passagère, un remords vite surmonté, une mauvaise conscience avec laquelle on peut aisément s'arranger. (...)

Et voilà que tu débarques dans mon existence, Arthur, sans même prévenir, sans crier gare, avec ton cortège effroyable de cadavres, de bombes, de boue, ton expérience affreuse, inaudible de la douleur, de l'incompréhensible, de l'incommunicable, voilà que tu es là, tout à coup, debout devant moi, dans le costume de tes vingt ans, et que tu me regardes de tes yeux tristes, fatigués, à peine accusateurs, au point que je préfèrerais qu'ils soient pleinement accusateurs.

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