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Chapitre 3 :
Vitale
«… — C’est un gros travail, noté-je avec sarcasme, déterminé à lutter contre le feu par la glace. Avez-vous déjà…
Un claquement sec de la langue, rendu plus audible par l’écho de la pièce vide où nous nous trouvons, me coupe en pleine phrase. Je reste une seconde hébété par cette audace que peu osent m’opposer.
Mais, en vérité, je ne suis pas seulement décontenancé, je suis… séduit par cette impétuosité ?
— Vous avez quelque chose à dire, mademoiselle… grondé-je, hésitant entre un éclat de rire tonitruant et une évocation de nos positions respectives.
— Finnigan, Aeryn Finnigan, répliqua-t-elle avec un aplomb déconcertant. Je vous rappelle que vous avez mon CV. Si vous le consultez, ça nous permettra, à tous les deux, de gagner du temps. Et ça nous épargnera de commencer notre partenariat sur le pied de guerre, genre “je ne vous l’avoue pas ouvertement, mais je pense que vous êtes incompétente”, avec la réponse logique du type “parce que je suis censée en avoir quelque chose à faire? “.
— Et j’imagine que ça vous évitera de vous faire renvoyer dès votre premier jour de travail pour insolence caractérisée, riposté-je d’un ton ironique.
— Tout à fait ! Je vois que nous nous comprenons sur les notions de base d’un travail collaboratif de bonne qualité.
Pourquoi ma poitrine tressaute d’une envie de plus en plus forte de s’esclaffer ? Mon désir pour cette femme aussi sensuelle qu’Aeryn, je peux l’admettre, même s’il m’indispose, mais cette allégresse vibrante qui me parcourt la peau ? … »
Afficher en entierChapitre 1 :
Aeryn
«…Personne n’a le temps de répondre ou de réagir, la silhouette de Vitale disparaît déjà dans la foule.
— Eh ! Bah ! Merde ! gronde Silvano. Je sens qu’il va nous en faire baver, celui-là.
— Rien que pour le plaisir de la regarder, je suis prête à subir tout ce qu’il désire, soupire Renata, extatique.
— Reprends-toi, Renata ! tonne la voix, cette fois-ci empreinte de glace, de Giuseppe. Ce genre d’homme dévore les nanas comme toi au petit déjeuner et les oublie quand il tire la chasse d’eau des chiottes!
— Très poétique, vraiment, riposte-t-elle d’un air pincé.
— Je m’en voudrais, bébé, ajoute-t-il, sardonique, de te laisser croire au père Noël pour qu’ensuite tu sois déçue.
— J’aurais plutôt dit le Grinch, grommelé-je entre mes dents.
Je n’avais pas parlé assez bas ... »
Afficher en entierLorsque je relève les yeux, je croise les siens, empreints d’un sérieux qui me lèche l’épiderme et renforce mon excitation.
Je déglutis pour me donner une contenance, comme si ce simple geste pouvait dissimuler la rougeur sur mes pommettes.
– Nous sommes adultes, Aeryn, me lance-t-il en frôlant la courbe de ma joue. Quel mal y a-t-il à se désirer ?
– Vous êtes mon patron, évoqué-je avec un reproche muet dans la voix.
– Techniquement, je suis le boss de votre boss, ironise-t-il avec cet air énervant qui me rappelle qu’il vit dans une sphère inaccessible au commun des mortels.
Je recule d’un pas et le fusille du regard, irritée qu’il parvienne à m’émoustiller en dépit de tout ce qui m’exaspère chez lui.
– Vous jouez sur les mots ! Vous et moi, c’est tout sauf une bonne idée, d’autant que les aventures d’un soir, ce n’est pas mon truc. Je vais soigner votre cheville et rentrer à…
Je sursaute lorsque Vitale se rapproche de moi trop vite pour que je m’éloigne et qu’il m’accule contre la rambarde, les deux mains plaquées de chaque côté de mes hanches.
Je devrais me sentir coincée, mais c’est très loin de l’émotion qui danse dans mes veines. Excitation et volupté se mêlent avec une pointe de fièvre. Je n’ai jamais été aussi proche d’envoyer valser mes convictions pour céder au feu d’un désir interdit.
– Ma cheville va se remettre toute seule, murmure-t-il, son souffle s’échouant sur mes lèvres.
– Vitale…
– J’ai envie de goûter votre bouche, Aeryn, me coupe-t-il, son regard d’obsidienne braqué sur le mien.
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