Commentaire de Masa-le-loup

Ennemies à l’air d’une série qui ne s’annonce pas grandiose, mais qui fait tout de même passer un bon moment, même si l’histoire n’est pas vraiment des plus joyeuses avec un auteur qui n’hésite pas à faire souffrir ses personnages.

Le pitch de base n’a rien de très innovant : des enfants qui doivent se débrouiller sans adultes, c’est du déjà-vu (Gone, Les enfants de Timpelbach), mais tout est néanmoins bien traité avec l’idée de transformer les adultes en sortent de zombies.

Les événements s’enchaînent mais ne sont pas très mémorables car c’est du vu et revu. Le livre se voulant principalement addictif, l’auteur n’installe aucune réelle tension. Il ne laisse quasiment aucune situation traîner en longueur pour avoir du suspense. Les retournements de situation filent comme des éclairs. Bref, tout va très vite. Par contre l’auteur arrive à rendre une ambiance assez crasseuse, voire glauque, (je dirais donc que le livre n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains des adolescents.) De ce fait, l’histoire n’est pas forcément tendre avec ses personnages, ce qui est assez surprenant pour un livre de ce type. Il faut s’attendre à des situations dures et des morts surprenantes.

Les personnages sont un peu caricaturaux : l’ex-capitaine de foot qui devient le leader, les émos, le dur, (il manquerait presque l’ex-cheerleaders), mais en même temps, ces stéréotypes fonctionnent plutôt bien. Cependant, certains personnages se la jouent beaucoup trop pour des gamins entre 12 et 14 ans. (Comme Achille, Blue ou parfois le Kid.) Certes, ils sont passés par des moments difficiles, mais traiter une fille, qui plus est la chef, de « fillette », alors qu’elle a connu les mêmes problèmes, c’est faire preuve d’un paternaliste qui n’a pas lieu d’être. (Ils ont le même âge et le même statut.) Je n’ai pas vraiment aimé le personnage de Maxie non plus, qui laisse beaucoup trop ses émotions intervenir dans ses décisions, mais elle est plus supportable à la fin. Finalement, aucun des personnages n’est vraiment attachant, car ils ne sont pas assez approfondis pour qu’on puisse s’inquiéter de leur sort. Seul Sam se détache du lot de ce côté. Étant séparé des autres, on le retrouve beaucoup plus en introspection.

Les adultes étant devenu des sortes de zombies, j’ai quand même eu un peu de mal à discerner leur comportement. On a l’impression que l’auteur fait un peu ce qu’il veut avec eux. Parfois, ils font preuve d’une certaine intelligence (en kidnappant Sam dans un sac pour le manger plus tard), mais de l’autre côté, les enfants répètent constamment qu’ils sont stupides et les réactions des adultes m’ont l’air très instinctif. J’espèce qu’il y aura plus d’éclaircissement sur la maladie et son fonctionnement, (mais au vu de la situation, j’ai des doutes.)

Malgré tous ses défauts, ce premier tome se lit facilement. L’écriture est additive et si on ne cherche pas l’originalité, il peut parfaitement convenir. En somme, Ennemies est une série pas trop prise de tête qui sera nous faire passer le temps. Je suis quand même intrigué de ce qui peut arriver à Sam et comment il va retrouver le groupe. Je lirai probablement la suite.