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Je combattis de toutes mes forces la terre et l'inconscience qui me menaçaient, toussant et crachant. Je criai son nom, les noms de tout ceux que je connaissais, je tirai sur les cordes et j'utilisai toute mon énergie pour garder les yeux ouverts. La lumière au-dessus de moi se mit a onduler. J'avais de la poussière dans les yeux, un grand poids sur la poitrine et les jambes. Et je tombai en arrière, tournoyant, descendant, hurlant, plongeant.
Dans le néant.
Afficher en entier- Je sais que tu ne m'aimes pas, mais est-ce que tu accepterais de prendre un café avec moi un jour ? lançai-je.
- Non ,j'ai bien peur que non.
J'eus l'impression qu'on m'avait donné un coup de poing. Après tout ce qui s'était passé, ça allait finir comme ça. Mon sourire était comme collé à mon visage.
- Oh ! Okay.
Je me retournai pour partir mais sa main sur mon bras m'arrêta.
Il me retourna vers lui. Ses doigts et les miens s'entrelacèrent, son corps se pressa contre moi. J'eus la sensation que je tombais et que je volais à la fois.
- Je ne veux pas prendre un café avec toi. Je veux plus.
Ma gorge s'assécha, et ma langue sembla soudain énorme.
- Tu as dit que tu ne me comprendrais jamais, que je te rendais fou.
- Ce sont de bonnes choses.
Je me laissai un moment pour digérer ça. Je sentais son coeur battre contre ma poitrine. Quand ma voix sortit, ce n'était qu'un murmure.
- Et tu m'as dit ton nom.
Il me regarda de ses yeux bruns sans fond et répondit :
- Je te l'ai dit parce que je voulais te l'entendre prononcer.
Mon coeur s'arrêta.
- Napoléon, murmurai-je.
Un lent sourire se dessina sur son visage, comme le soleil apparaissant derrière une colline à l'aube.
- Aurora.
La chaleur me submergea.
- Quand tu dis « plus », tu veux dire comme ..?
- Comme ça. Aurora, murmura-t-il en approchant sa bouche de la mienne.
Afficher en entier« L'oubli est plus difficile que le souvenir »
Afficher en entierJe me tiens au milieu d'un labyrinthe de centaines de cabines téléphoniques, en rang, bien alignées. Alors que je cherche la sortie du regard, l'une d'elle se met à sonner.
Je sais instinctivement que je dois répondre, que c'est une question de vie ou de mort. Je retiens mon souffle pour essayer de définir laquelle c'est, ou au moins dans quelle direction elle se trouve. Je pense savoir et me dirige vers ce que je crois être le bon endroit, puis m'arrête, hésitante. Je me retourne, reviens sur mes pas.
Dring. Dring.
Maintenant, ca vient de la droite... non, de la gauche.
Dring, dring.
Je commence à paniquer. Une question de vie ou de mort, répète en boucle mon esprit, les mots s'alliant presque à la sonnerie, joueurs : vie ou mort, dring dring, vie ou mort, Liza, mort, Liza morte.
C'est une question de mort de Liza.
J'en perds le souffle et mon cœur s'emballe de plus belle. Je cours le long des rangées, toujours convaincue que le bon téléphone est juste devant. Ou derrière moi. Sur la gauche. Vers le bas. La sonnerie continue sans cesse, se transformant progressivement en battement, en injonction. Je vais arriver trop tard, me dis-je en passant de cabine en cabine.
J'arrive, tenté-je de crier, mais je découvre que ma bouche ne marche plus. Les mots sont comme des rochers devant être hissés hors de ma mâchoire rigide. J'essaye, grogné-je malgré la douleurs dans mes articulations. Pas... laisser. faire...mal... Vais trouver... je...
Mes yeux s'ouvrirent et je réalisai que le battement n'était pas un rêve. Et ce n'était pas non plus un battement. Plus le bruit des portes qu'on ouvre et qu'on ferme. Les portes le long du couloir de ma chambre.
Un frisson de peur remonta ma colonne vertébrale à mesure que le bruit se rapprochait. Ce n'était pas le vent. Ce n'était pas mon imagination.
Les claquements étaient à présent à deux portes de moi. Espérant les arrêter, je criai " Qui est-ce? Qui est là?"
Le silence se fit, plein et lourd, pendant un moment. Avais-je réussi à leur faire pe...
Ma porte se mit à trembler violemment, malmenant ses gonds et son verrou.
J'étais figée dans mon lit, ma respiration haletante, les larmes aux yeux. J'entendis un grognement, comme si ce qui secouait la porte faisait un énorme effort. Et puis, derrière le tremblement, j'entendis une voix chuchoter " Aurora".
Mon estomac se retourna.
- Qui êtes-vous? m'écriais-je.
- Aurora, murmura à nouveau la voix. Veux... Aurora.
- Allez-vous-ne! Vous ne pouvez pas entrer.
- Peux pas entrer, chantonna la voix, laissant échapper un léger soupir. Entrer, entrer!
Il y eu un bruit de grattement le long de la porte à côté du verrou, comme si on raclait le bois à la recherche d'un point faible.
Tu aurais dû répondre au téléphone, songeai-je. Elle vient te chercher parce que tu n'as pas répondu au téléphone.
- Je suis désolée, dis-je à la porte. Je suis désolée de ne pas avoir répondu.
Le bruit s'arrêta abruptement. C'était tout? C'était tout ce que j'avais à...
Le grattement recommença, cette fois à la base du battant, comme si ce qui était dehors allait creuser un passage en dessous.
Je restai assise, fascinée, remarquant des détails étranges: le ciel passant du noir au bleu à l'approche de l'aurore, la douleur dans ma main causée par mes ongles qui s'y enfonçaient, la faille d'ombre sans fond sous la porte. A tout instant, " ca " allait entrer. Chaque muscle de mon corps était tendu, je pouvais à peine respirer.
Et puis en un instant, d'un claquement de doigts, ce fut fini. La porte s'immobilisa, les bruits s'évanouirent, et le silence retomba comme une lourde couverture. C'était comme s'il ne s'était rien passé.
Mais c'était réel. C'était réel.
Sous les couvertures, mon menton posé sur mes genoux, je trouvai ca de plus en plus difficile à croire.
Ce n'était pas possible. Les fantômes n'existent pas. Ce n'était pas possible.
Afficher en entierNous avions à peine fait deux pas quand elle sourit gaiement et s'exclama:
- Grant. Salut. Qu'est-ce que tu en as pensé?
Le regard de Grant alla de l'une à l'autre avant de se poser sur moi.
- C'était un divertissement bon esprit, offrit-il, pince-sans-rire.
Bridgette lui fit un sourire tiède.
- Malin.
Grant se retourna vers moi.
- Est-ce que te faire rire est dans le spectre des possibles?
J'essayai d'avoir l'air sceptique.
- Peut-être, si tu continues à essayer.
Bridgette se détacha de mon bras.
- Je vous laisse tous les deux.
Elle hocha la tête discrètement pour m'encourager, comme pour indiquer qu'Aurora serait ravie de parler Grant.
Afficher en entierEn marchant à côté de la vieille dame, je réalisai qu'un autre test était sur le point de prendre place, portant sur ma connaissance de La Villa. Je révisai le plan en esprit, évaluant mes options. La chambre d'Aurora était au troisième étage, à l'angle sud-ouest. Depuis l'entrée, il y avait deux chemins possibles.
Althéa s'éclaircit la gorge.
- Ta chambre, m'ordonna-t-elle.
Je pouvais soit tourner à droite, vers l'escalier sculpté de formes élaborées, ou à gauche, et...
- Où vas-tu ? demandé Althéa.
Je me retournai vers elle. Derrière ses lunettes, ses yeux me défiaient.
- Dans ma chambre, répondis-je.
- Tu ne prends pas l'escalier ?
- Le chemin le plus court est de traverser la cour et de prendre l'escalier central, dis-je, et ses traits changèrent. Vous m'avez dit d'y aller directement, conclus-je, en essayant de ne pas avoir l'air trop contente de moi.
Debout, je faisais quinze centimètres de plus qu'elle, je voyais donc plus facilement à travers ses verres teintés. Je surpris une expression à mi-chemin entre surprise et confusion sur son visage.
- Effectivement. Je ne m'attendais pas à ce que tu sois si obéissante.
- J'ai changé, dis-je en l'embrassant sur la joue. Bonne nuit, Grand-Mère.
Elle recula comme si je l'avais brûlée.
- Ne m'appelle pas comme ça. Après ce que tu as fait, tu n'as pas le droit d'être si familière. Si tu dois t'adresser à moi, appelle-moi Althéa.
Afficher en entier- J'adorerais un thé.
- Noir ? Vert ? Blanc ? Aux perles ?
- Noir, je crois.
- Avec ?
- Du lait.
- Entier, écrémé, amande ou soja ?
Malgré tout, j'éclatai de rire. Il sourit et se tapa dans le dos.
- Tu prends ça sérieusement, remarquai-je.
- Le thé n'est pas matière à plaisanterie.
Afficher en entierAurora était une construction des souvenirs que les autres avaient d'elle, et je titubai dans sa vie comme un Frankenstein.
Afficher en entierUne partie inerte de moi-même s'enflamma soudainement,me remplissant de la joie et de l'émerveillement d'un enfant retrouvant dans une foule un jouet qu'il pensait avoir perdu pour toujours.
Afficher en entier- Elle est au coffre, répondit Blaine. Je ne veux pas risquer qu'il lui arrive quelque chose.
- Foutaises, les montres sont faites pour être montrées, c'est pour ça qu'on les appelle des montres, sinon on les appellerait des "ignores".
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