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Est-ce du doute que je perçois en toi, ou bien davantage ? Une certaine peur peut-être : Je te demande seulement de me prêter attention en oubliant un moment certitudes et préjugés; quand j'aurai terminé mon histoire, tu seras en mesure de juger par toi-même. A cette heure bien des choses me sont encore obscures et je sais qu'elles le resteront - dans cette existence tout au moins. Pourtant, je peux t'aider à comprendre un peu mieux ta vie. Et à avoir moins peur.
J'en étais donc resté au point où j'examinais ce qui m'entourait, de mes yeux si différents des tiens. Mais voici qu'on m'empoigne ma fourrure à la base du cou, et soudain mes pattes quittent ma litière de paille et s'agitent frénétiquement dans le vide. Une énorme main rude apparaît au-dessous de moi; on m'y pose et la prise qui me distendait la peau abandonne mon cou. Ces mains sont dures, et elles ont une odeur que je n'aime pas du tout. Une odeur dont les différents éléments, presque tous nouveaux pour moi, ne fusionnent pas en un seul parfum, mais restent distinct - chaque compo-santé gardant son identité tout en se combinant aux autres pour représenter l'homme.
Afficher en entierCHAPITRE 1
La chaleur du soleil sur mes paupières insiste doucement pour que j’ouvre les yeux. Le bruit s’insinue en moi et brusquement je prends conscience du brouhaha confus, entrecoupé d’éclats stridents.
Prudemment, comme à regret, je soulève à demi mes paupières si lourdes, tout engluées de sommeil. Dans un voile de brume, je distingue une forme sombre couverte de fourrure. Un corps de la même taille que moi, qui respire au rythme régulier d’un sommeil heureux. Je bâille à fendre l’âme et d’un seul coup, mes yeux s’ouvrent tout grands. D’autres corps sont allongés au-tour de moi, des noirs, des gris, des noirs et gris, au poil court et raide, ou long et bouclé. Quelque chose de blanc fond sur moi comme l’éclair, et des dents aiguës me mordillent l’oreille. Je m’écarte en geignant. Mais où suis-je, et qui suis-je? Qui… ou quoi?
Afficher en entierC'est alors qu'un souvenir me traverse. Un instant, je suis autre, plus haut que le sol, et la peur qui m'habite est identique à celle que j'éprouve à présent. Quelque chose se précipite vers moi, d'un blanc aveuglant. La lumière explore et devient douleur, et... et de nouveau je suis un chien qui s'enfuit droit au milieu des voitures et des autobus en pleine circulation.
Je pense que c'est à ce moment que tout s'est déclenché.
Quelque chose a remué en moi - souvenir, émotions, instinct, appelle cela comme tu veux-, quelque chose s'est éveillé, dissimulé encore, souterrain, mais déjà vivant, même si mon cerveau animal n'est pas prêt à recevoir cette information pour l'instant.
Afficher en entierEst-ce du doute que je perçois en toi, ou bien davantage ? Une certaine peur peut-être : Je te demande seulement de me prêter attention en oubliant un moment certitudes et préjugés; quand j'aurai terminé mon histoire, tu seras en mesure de juger par toi-même. A cette heure bien des choses me sont encore obscures et je sais qu'elles le resteront - dans cette existence tout au moins. Pourtant, je peux t'aider à comprendre un peu mieux ta vie. Et à avoir moins peur.
J'en étais donc resté au point où j'examinais ce qui m'entourait, de mes yeux si différents des tiens. Mais voici qu'on m'empoigne ma fourrure à la base du cou, et soudain mes pattes quittent ma litière de paille et s'agitent frénétiquement dans le vide. Une énorme main rude apparaît au-dessous de moi; on m'y pose et la prise qui me distendait la peau abandonne mon cou. Ces mains sont dures, et elles ont une odeur que je n'aime pas du tout. Une odeur dont les différents éléments, presque tous nouveaux pour moi, ne fusionnent pas en un seul parfum, mais restent distinct - chaque compo-santé gardant son identité tout en se combinant aux autres pour représenter l'homme.
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