Extraits

« _ Je suis heureuse. Papa n'a jamais été amoureux, déclare t-elle d'une voix gaie. Tu l'aimes vraiment ? De toutes tes forces ? Comme Mickey et Minnie ? Comme Anna et Christophe ? Et la Belle et la Bête ?

Sage le surprend en posant sa petite main sur sa bouche pour le faire taire. Dereck l'observe avec suspens, je les laisse se parler en restant témoin, mais en retrait.

_ Attention à ce que tu vas dire, eux, ils s'aiment éternellement. Même à la fin du film. C'est éternel. Si tu aimes papa comme eux, tu n'auras jamais le droit de le quitter. Et papa, il dit qu'on ne doit pas faire de fausses promesses. Réfléchis bien. Mais t'as le droit d'aimer papa différemment. Il paraît que l'amour est comme on le décide.

[…]

_ Je l'aime plus que j'aime le chocolat, plus que les câlins entre adultes, et plus que beaucoup de choses. Je ne sais pas si ça sera aussi éternel que dans tes dessins animés, si ça traversera le temps, mais c'est sincère. Je suis sérieux. Je ne compte pas faire de peine à ton père. Je veux qu'il soit heureux et si je peux participer à son bonheur, je veux le faire. Je n'avais pas prévu ça Sage et ton papa non plus. On s'est rencontrés pour le boulot, on est devenus amis et sans prévenir, les sentiments se sont transformés en un truc beaucoup plus fort. Je voulais plus que de l'amitié. Je le voulais lui. Je voulais qu'il soit à moi. »

« _ Ça me fait toujours autant flipper, parce que la dernière personne que j'ai aimée, elle m'a abandonné. Mais tu m'obsèdes. Quand je pense à toi, je me sens heureux. Même si ça me semble compliqué. Ça me rend dingue cette chaleur qui me gagne quand je suis près de toi. Mon cœur s'emballe à chaque fois qu'on se touche et une montagne de sensations m'envahit quand on se noie dans le sexe. Je souris comme un con quand tu fais de même. J'aime quand tu es avec ma fille, j'aime que tu l'adores et que sans t'en rendre compte, tu prennes soin d'elle. J'admire le combat que t'as dû mener, même si je ne sais pas tout et que je ne l'ai pas compris tout de suite. J'aime l'homme que tu es en dehors du porno, et le contraste que tu arbores parfois. Fort mais avec des faiblesses. J'aime quand t'es drôle et qu'en un regard, tu arrives à dire beaucoup de choses sans prononcer le moindre mot. J'aime l'idée que t'aies réussi à me montrer qu'on puisse aimer au delà des apparences. Je n'ai aimé et voulu que des femmes, mais aujourd'hui, la seule personne que je veux, c'est toi. Je veux qu'on fasse plus qu'essayer, Dereck. »

« — Je te revendique Dereck Cole, t’es à moi. Gay ou pas gay, témoin ou pas, Hardeur ou simple acteur, Australien et Américain, acteur porno ou globetrotteur. Amant et ami. Tu n’es pas un lâche, me confirme-t-il, et sans toi, peut-être que cette histoire n’aurait jamais vu le jour. Peut-être que Battle n’aurait pas payé pour ses crimes. Tu es un héros à mes yeux, le mien, un de ceux de ma fille. Et je vais être là pour t’aider à surmonter ça. »

« L’amour me semblait être une aventure interdite, jusqu’à lui. »

C’est normal Jax, de ressentir ça, déclare mon compagnon.

C’est normal de ressentir autant de haine pour quelqu’un qu’on a aimé avec autant de force ? Je ne crois pas. Je n’en sais rien, quand est-ce que ces sentiments se transforment en colère ?

— J’ai l’impression que je vais perdre ma fille, je murmure d’une voix brisée.

Je tremble comme une feuille, Dereck est enfin en moi, mon cul palpite autour de lui, une légère brûlure se fait ressentir. On reste immobile quelques secondes.

C'est une sensation étrange, mais qui me plait de plus en plus. J'ai l'impression d'être à quelqu'un, de me donner à une seule personne. Dereck est le seul à m'avoir ainsi. Le laisser me faire ça, c'est lui montrer encore une fois toute la confiance que je lui porte. C'est m'en remettre à lui, me laisser aller à ressentir sans réfléchir. Je lâche prise, et je sombre dans le plaisir, à ses côtés.

- Seigneur Jax, j'aime tellement t'avoir à moi, m'avoue-t-il.

Il embrasse ma nuque, sa main glisse le long de mon torse et vient saisir ma queue. Il m'accueille dans son poing et commence à me caresser pour me détendre. Ce simple contact m'électrise et enrichit ce feu qui me brûle.

- Aime-moi, je demande, le souffle court, je t'en prie, Dereck, j'ai besoin de toi.

Je perds la tête si je me mets à supplier mon amant, mais c'est vrai, et je ne parle pas seulement de sexe, même si à cet instant, je ne rêve que de ça.

C'est là que je comprends ce que Demon disait, quand nos sens sont supprimés, lorsqu'on doit donner sa confiance à quelqu'un, cet abandon provoque une réaction spéciale en nous. On cesse de contrôler son flot de pensées et tout ce qu'on désire révéler sort.

Aujourd'hui, je n'ai pas honte de lui dire que j'ai besoin de lui. C'est la vérité. Il est devenu mon essentiel.

- Toujours, me répond-il en bougeant.

- Dans ton porno de ménagère, répète Démon en prenant son ton amusé, les préliminaires ne sont que positifs.

...

Dans le BDSM, ce que tu appelles de la torture, ce sont des préliminaires plus intenses que le reste. Le fouet, la cravache, les pinces et les autres trucs, c'est pour atteindre le même but que ta partie de baise dans un lit : l'orgasme. Seulement, nous n'atteignons pas le bout du chemin en prenant le même parcours.

- J'ai une exception. C'est toi. C'est tout. Le reste, ça ne compte pas. Je ne m'identifie pas à cette étiquette. Ça ne fait pas de moi un gay parce que j'ai des sentiments envers un homme seulement, souffle Jax. Pourquoi faut-il que je rentre dans une case ?

- Dereck m'a fait de la peine, parce qu'il m'a caché des secrets, je tente d'expliquer.

- Il t'a fait mal ?

- Pas physiquement.

- Mais au cœur ? me questionne ma fille.

J'acquiesce.

- Nous avons un problème, Houston, lâche Sage en reprenant cette phrase culte.

Ne meurs pas avant que je ne t'aie dit à quel point je tenais à toi.