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— Vous avez demandé à me voir, oncle Henry ?

— En effet, ma chère.

Le marquis de Bramber joignit ses longs doigts maigres et y appuya son menton.

— J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Après cette longue année de chagrin et de scandale, la famille Dearing commence à s’en sortir. Bientôt, toutes ces épreuves seront définitivement derrière nous et nous pourrons enfin les oublier.

Oublier ? Aussi douloureux qu’aient été les événements de l’année écoulée, Artemis n’avait pas le moindre désir de les laisser derrière elle. C’eût été tourner le dos au souvenir de son frère et de sa sœur. Mais mieux valait garder ces pensées-là pour elle. Soucieuse de ne pas contredire son oncle, elle se contenta de rester debout en silence, dans l’attente de ce qu’il allait lui annoncer.

Le marquis ne la tint pas longtemps dans l’expectative.

— Figurez-vous, ma chère enfant, que j’ai demandé la main de Mme Bullworth. Et j’ai de bonnes raisons d’espérer qu’elle va me l’accorder.

— Mme Bullworth ? répéta Artemis, incrédule.

Malgré elle, sa surprise et sa réprobation transparurent dans sa voix. Depuis des années, les commérages allaient bon train au sujet d’Harriett Bullworth. L’ancienne actrice avait été entretenue par toute une kyrielle de gentlemen avant d’épouser un banquier trois fois plus âgé qu’elle. Devenue une riche veuve, elle n’avait pas fait mystère de ses intentions — s’acheter un époux titré, qui lui ouvrirait les portes de la meilleure société.

La perspective de voir cette aventurière succéder à une lignée de nobles dames aux mœurs irréprochables horrifia littéralement Artemis.

L’oncle Henry fronça les sourcils et prit un ton cassant.

— Vous avez bien entendu. Mme Bullworth représente un excellent parti pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle est encore jeune, et c’est à moi seul désormais qu’incombe le devoir de ne pas laisser s’éteindre la lignée des Dearing. Un homme de mon âge qui cherche une épouse pour procréer n’est guère en position de choisir. Surtout quand sa fortune n’est pas à la hauteur de sa généalogie !

Dûment réprimandée, Artemis baissa les yeux.

— Je comprends, mon oncle. Bien entendu, je tiens moi aussi à ce que les Dearing aient une descendance.

Son ton respectueux parut apaiser son oncle.

— Je savais que je pourrais compter sur votre soutien, ma chère enfant. Vous avez toujours été un parangon de devoir et de loyauté.

Mais il effaça le bon effet de ces paroles en ajoutant aussitôt :

— Si votre frère et votre sœur avaient suivi votre exemple, nous n’en serions pas là aujourd’hui.

Artemis ne put supporter d’entendre critiquer ainsi son frère et sa sœur.

— Si vous n’aviez pas interdit à Daphne de voir Julian Northmore, peut-être…

L’oncle Henry l’interrompit d’un claquement de doigts.

— Tout cela est du passé !

Artemis dut prendre sur elle pour contenir sa colère. La prudence lui conseillait de se taire. A présent que l’oncle Henry était le chef de famille, elle ne pouvait se permettre de l’affronter, autant pour son neveu que pour elle.

— Oui, vous avez été un modèle de devoir, répéta Henry. Vous avez pris soin de votre sœur et de son malheureux enfant avec un dévouement sans égal. Je suis sûr que la famille peut compter sur vous. Vous agirez au mieux pour préserver ses intérêts.

Artemis sentit affleurer une menace derrière ce flot de louanges.

— De quels intérêts s’agit-il, mon oncle ?

— Eh bien, ceux que nous venons d’évoquer, expliqua Henry avec impatience. Le fait que je doive prendre épouse et fournir un héritier aux Dearing…

Au risque de l’agacer davantage, Artemis insista.

— Qu’ai-je à voir dans ce projet ?

— Il vous faut prendre en compte la position de Mme Bullworth, ma chère enfant. Il serait fort inconvenant pour elle de vivre sous le même toit qu’un enfant illégitime, cela va sans dire.

Oncle Edward intervint à son tour.

— Sans compter le mal que vous vous faites en gardant le bébé avec vous. Cette situation n’a déjà que trop duré. Votre réputation…

— J’ai toujours pris le plus grand soin de ma réputation, mon oncle. Et je ne vois pas en quoi le fait de prendre en charge l’enfant de ma défunte sœur pourrait me nuire en quoi que ce soit. Quant à la position de Mme Bullworth…

Elle se mordit la lèvre

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— Mon chéri !

Artemis serra son neveu contre elle, inhalant sa douce odeur de bébé comme si c’était le seul parfum respirable en ce monde.

— Je ferais n’importe quoi pour ne pas t’abandonner, entends-tu ?

Ils rentraient à Bramberley par une douce journée de printemps, après avoir visité l’une des métairies où l’oncle Henry souhaitait qu’elle place l’enfant. Artemis avait longuement questionné ce couple de fermiers sans enfants et jaugé sa façon de se comporter avec Lee. Puis elle avait pris sa décision. Non, elle ne leur laisserait pas le bébé. Jamais !

— Tu ne les as pas aimés du tout, hein ? Cette femme si rude… et son mari, une vraie brute ! Ce n’est pas un fils qu’ils veulent, mais un futur serviteur. Et l’impertinence de madame, qui a osé me dire que tu étais visiblement trop gâté et qu’elle aurait tôt fait d’y remédier. Je tremble à la seule idée des remèdes qu’elle prétend appliquer ! Cela m’a tellement mise hors de moi que j’aurais voulu me montrer grossière.

Mais elle s’était contenue, bien évidemment. Toute sa vie, on lui avait enseigné à cacher ses émotions sous une façade de courtoisie et de décente réserve. Même avec ceux qu’elle aimait le plus, Artemis n’avait jamais su exprimer ses véritables sentiments.

A présent, elle regrettait que son frère et sa sœur aient quitté ce monde sans savoir à quel point elle les aimait.

D’une certaine façon, c’était plus facile avec Lee. Peut-être parce qu’il était si petit et désarmé, elle était parvenue à vaincre sa réserve et à lui montrer son affection. Et à présent elle le serrait trop fort dans sa peur éperdue de le perdre. L’enfant se mit à gigoter pour qu’elle le lâche.

— Oh ! très bien, tu peux marcher un peu !

Pour le calmer, elle déposa un bruyant baiser sur chacune de ses joues rebondies et le posa sur le sol tapissé de bruyères. Tout joyeux, il émit un gazouillement de plaisir et promena autour de lui son regard gris pétillant de curiosité. Artemis empoigna fermement les lisières pour le maintenir debout, tandis qu’il trébuchait en avant sur ses petits pieds.

— Tu es content d’être loin de Bramberley, n’est-ce pas ? Ici, tu peux tout explorer et faire autant de bruit que tu veux, personne n’y trouvera rien à redire.

Bramberley… Artemis réprima un soupir, le cœur déchiré à l’idée de devoir quitter la chère vieille demeure qui avait été son foyer pendant plus de vingt-cinq ans. Son seul réconfort, c’était de se dire qu’une maison de dimensions plus modestes recèlerait moins de dangers pour un petit garçon intrépide. Si seulement elle pouvait trouver un lieu adéquat et assez d’argent pour en payer le loyer !

Préoccupée par ses soucis et attentive à ne pas laisser Lee s’aventurer dans quelque buisson hérissé d’épines, elle ne s’aperçut qu’ils n’étaient pas seuls qu’à l’instant précis où son regard tomba sur une paire de bottes et des pantalons noirs. Avec un gloussement de joie, Lee se précipita vers le promeneur inconnu, dont il enserra une jambe de ses petits bras potelés.

— Oh ! mon Dieu, Lee ! Veux-tu bien ?

Artemis se baissa pour dégager l’inconnu.

— Pardonnez-moi, monsieur. Je ne vous avais pas vu, sinon j’aurais retenu le petit.

Un vague sentiment d’irritation s’empara d’elle. Pourquoi cet homme n’avait-il pas eu la courtoisie de signaler sa présence, plutôt que de les observer en silence ? Elle voulut soulever son neveu dans ses bras, pressée de s’éloigner avec autant de dignité que le lui permettaient les circonstances. Mais Lee ne l’entendait pas de cette oreille. Accroché au mollet de l’étranger, il opposa des hurlements stridents à toutes ses tentatives de lui faire lâcher prise.

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