Extrait

"-Je ne dors jamais. Je le veux mais je n'y arrive pas. Il y a toujours trop de choses dans ma tête. Il leva une main faible pour se tapoter le crâne.

Je crus que mon coeur s'était ouvert en deux en entendant ces mots. Flamme déglutit. Il était le même que la veille, le Flamme qui me parlait si tendrement, et je me détendis avant de me rallonger. Son corps tendu s'apaisa également.

-Tu ne dors jamais? Tu ne dors pas la nuit?

Flamme soupira. Il présenta un bras blessé sous mes yeux et désigna son poignet.

-Les flammes, elles me gardent éveillé. Elles courent dans mon sang, elles me brulent. Quand je dors, elles me réveillent et lui est toujours là pour me débarrasser d'elles. Alors je reste éveillé.

il fronça les sourcils.

-Je ne sens pas les flammes, en ce moment. (Il approcha son bras de mes jambes). Je ne les sens pas quand tu es près de moi. Je ne sais pas comment tu apaises les flammes.

Ma gorge se serra. J'avais littéralement mal au coeur. Je me replaçai sur le ventre, toute proche de lui. Il avait le corps crispé, mais il ne protesta pas face à cette proximité. Il serra les poings, mais il ne dit rien. Lorsque ses doigts se détendirent enfin, je pris la parole.

-Je dors peu, moi aussi. Pourtant, ici, sur ce sol dur et froid... (j'inclinai la tête en sentant la chaleur me monter aux joues) avec toi, près de moi, je ne me suis pas réveillée une seule fois.

Flamme scruta mon visage.

-Tes joues rougissent encore. ça veut dire que tu aimes ça. Tu m'as dit que tu rougissais quand tu aimais bien quelque chose, quand tu te sentais spéciale. (Il frotta ses lèvres l'une contre l'autre et je vis clairement qu'il réfléchissait). Tu as aimé dormir près de moi, parce que tu t'es sentie spéciale.

J'esquissai un sourire et je me retins d'aller me cacher.

-Oui.

Flamme siffla entre ses dents et poussa un long soupir.

-Moi aussi, j'ai aimé ça."