Extraits

Nous restâmes allongés, nous dévisageant. Je crus la voir dans ses yeux. Cette émotion que nous cherchions tous. Cette sensation brillante sur laquelle les paroliers écrivaient des chansons et dont les poètes faisaient l’éloge avec éloquence. Je savais que je la ressentais. Je croyais que je la ressentais. Peut-être que c’était simplement parce que je voyais l’amour grandir en moi et se refléter dans ses yeux. Peut-être que je me projetais trop, ou que je prenais mes désirs pour des réalités.

— Vous avez gagné un match, murmura-t-il contre ma gorge.

— Oui.

— Mais tu me serres contre toi.

— Ouais.

— Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Rien.

Je le serrai encore davantage et j’adorais qu’il me laisse faire.

— J’avais besoin d’un câlin.

Il rit alors, d’un petit bruit que je sentis le traverser.

— Ravi de pouvoir t’aider.

Nous nous étreignîmes, trop fatigués pour nous envoyer en l’air, satisfaits de nous blottir sur le grand lit doux de Ben. Nous nous endormîmes dans les bras l’un de l’autre.

Ce fut la meilleure victoire que j’avais eue depuis longtemps, puisqu’obtenir cette étreinte était encore mieux que de battre Washington.

« — Il s’appelle Bucky.

Là, je venais de parler à l’homme qui faisait bondir mon cœur dans ma poitrine comme une grenouille sur une autoroute.

— Comme l’acolyte de Captain America ?

Il baissa les yeux vers mon t-shirt usé avec le bouclier de Captain America dessus.

— Exactement. »