Extraits

Tout le monde est censé être un mélange d'inné et d'acquis. Notre personnalité est forgée par des années de relations amicales, de disputes, de parents, de rêves et de choses faites trop jeune, ou qui n'auraient pas dû être entendues. Par des secrets gardés ou révélés, des regrets, des victoires et des fiertés refoulées. Un vaste tas de détritus compact qui devient ce qu'on appelle notre vie.

My mother was raised on fairy tales, but I was raised on highways.

" Cherche les feuilles que le rouge mordore

Recouds les mondes au fil d'or.

Si ton voyage reste inachevé,

Crains du soleil le lever."

Ses paroles me traversèrent comme une bourrasque de vent glacial. Les comptines me faisaient toujours cet effet, même les plus inoffensives. Celle-ci n'avait pas du tout l'air inoffensive.

- Et si par Hinterland, elle voulait dire l'Hinterland ?

- S'il te plaît, Finch, fais des phrases qui veulent dire quelque chose.

- L'Hinterland. C'est l'endroit où, tu sais, les histoires se croisent. Elles se passent toutes dans un même lieu.

Il avait employé un ton bienvenu de spécialiste. L'asthme qui me serrait les poumons s'estompa.

-Finch, tous les contes de fées se déroulent au même endroit. Le pays fort lointain de " Il était une fois ".

- Pas ceux d'Althea. Il y a une théorie qui ...

Une fois de plus, je profitais de l'hospitalité de quelqu'un, et d'un garçon que je connaissais à peine, de surcroît. Un garçon aux yeux alertes, de la couleur du soleil à travers un verre de coca et à l'énergie cinétique qui lui donnait l'air de ne jamais dormir.

Mon amour m'a courtisée

Mon amour m'a massacrée

Mes os il a enterrés

Son amour il a épousé

Son amour j'ai enterré

Mon amour erre maintenant seul à jamais

Le monde était radieux, et la douleur inconnue.

Des chèvres broutaient l'herbe et m'observaient de leurs yeux oblongs. J'eus le sentiment qu'elles étaient capables de me parler mais qu'elles n'avaient rien à me dire.

Elle scruta mon visage comme si elle essayait de le déchiffrer. Comme on scrute une pièce de puzzle qui ne va nulle part.

- C'est comme si... on n'avait pas d'autre choix que d'avancer.

- Hein ? Bien sûr que si. On a le choix et on choisit d'avancer. Ce n'est pas un signe du destin, ça, Finch. Ça, c'est se faire emmerder par des enfoirés surnaturels.