Commentaire de Miaouss

Je me faisais une joie de lire enfin du Senécal dont j’avais entendu le plus grand bien par une connaissance, malheureusement pour moi, je n’ai pas du tomber sur son meilleur ou alors c’est son style qui ne me correspond pas.

Son plus grand défaut selon moi est qu’il met un temps fou à démarrer, plus de 200 pages pour avoir une micro idée de l’intrigue. Alors j’aime quand l’auteur prend le temps de poser ses personnages et sa base d’intrigue mais en général, pour que ça me plaise, il y a toujours un petit quelque chose pour m’intriguer, ce qui n’est pas le cas ici. Je n’ai pas eu le courage de le terminer mais dans la partie que j’ai lue, elle a de bonnes idées, à commencer par les personnages de Saul et Charron, les deux se jugent, ils se tirent dans un monde toujours plus obscur et dépravé. J’ai aimé l’idée d’une « reprise » de l’Enfer de Dante avec ses différents cercles adaptés sous les traits d’un site, au début pornographique puis on par rapidement toujours plus profondément dans les tentations. Le lecteur est comme un voyeur impuissant, et j’avoue ne pas avoir apprécié ce statut, on ne peut être que passif face aux atrocités et personne pour les arrêter.

Quand j’ai écrit le début de ma critique, je m’étais arrêté à environ 300 pages sur les 600 que compte le roman et après réflexion, j’ai voulu le finir pour savoir non pas ce que réserve le prochain cercle mais plutôt s’il y avait une fin à cette violence gratuite. Le livre tourne beaucoup autour du sexe et de ses pratiques les plus limites et de celles qui franchissent la légalité également, il faut donc avoir le cœur bien accroché et il se réserve pour un public averti car même si c’est un thriller, le roman est extrêmement violent. Je vais le comparer à Stephen King car la quatrième de couverture se le permet aussi, bien qu’ayant des styles différents et c’est d’ailleurs ce que j’aime chez King, il sait jouer avec les frontières de la réalité et nos peurs les plus profondes pour effrayer, marquer, ici c’est tout l’inverse, les frontières du gore sont vite franchies, peu de subtilité aussi, ce qui m’a plutôt déçu.

A coup sûr il m’a fait sortir de ma zone de confort, bien qu’il y ait une morale elle est souvent desservie par la violence présente dans le livre, trop puissante pour que vraiment ce soit utile à la fin. Le roman est transgressif, je n’ai jamais rien lu de tel jusqu’à présent et je ne sais, au final, pas si j’aime ou non, la seule chose de sûr est qu’il ne m’a pas laissé indifférent.