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Peut-être que la maladie m’a rendue plus sensible. Plus émotive, et égocentrique. Je n’en suis pas moins vaillante. Je dois honorer cette promesse tacite de vivre, établie au moment où le cœur de mon donneur a commencé à battre en moi.
Afficher en entierOn nous bouscule. Z m’écrase contre son corps et se crispe. Je tressaille ; il bande, et pas qu’un peu ! Je ne suis pas gay. Je m’accroche de toutes mes forces aux cheveux qui tombent dans sa nuque et soupire.
— Désolé, ça aussi c’est mécanique… grommelle-t-il entre ses dents en ne desserrant pas sa prise sur ma taille. Je me renfrogne.
— Merci…
— Ce n’est pas ce que je voulais dire.
— Trop tard. Il me reprend dans ses bras et j’explose à nouveau des records de diastole. Poum-poum. Poum-poum. J’en perds l’équilibre, étourdie par un vertige.
— Tu es vexée, Grace ?
— Non. Si. Il se penche à mon oreille.
— C’est l’effet que tu me fais… souffle-t-il. Je le dévisage, affolée, avant de le repousser violemment puis de me diriger vers la sortie. Le perron, la véranda. De l’air ! Z est derrière moi. Les mains dans les poches, il me regarde d’un air moqueur. — Qu’est-ce qui se passe, bon sang ?
— Tu as peur, répond-il tranquillement.
— Peur de quoi ?
— De moi. Il me montre du doigt.
— Et de toi, poursuit-il. Ensemble.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Là, je suis un humain qui rampe pour Grâce la Rouge, car il faut que je te dise : je n'ai aucun pouvoir. Je suis juste un mec ordinaire qui est tombé amoureux d'une fille extraordinaire,sous la pluie. Tu es devenue ma réalité, le jour dans nuit, quand tu as débarqué chez moi avec ton coeur tout neuf qui aime si fort, et ton âme perdue.
Afficher en entierMoi, je préfère les héros. Des gens comme nous qui apprennent à vivre avec leurs blessures et leur différence.
Afficher en entier- Je l’ai retrouvé depuis, grâce à toi, je balbutie, la gorge serrée. Tu es mon héros même si tu ne le vois pas. Même si tu n’envoies pas ces boules de feux merdiques.
Il rit et acquiesce en même temps qu’il chasse la pluie – ou les larmes – qui coulent sur mes joues.
- Je crois qu’on est un peu le héros de la personne qui nous aime Grace. Tu es mon héroïne aussi.
- Parce que tu m’aimes, Z ?
- Oui.
Afficher en entier- Reste maintenant à convaicre mon âme que ce nouveau coeur est super.
Les traits de son visage se détendent.
- Je pense qu'il l'est vraiment.
Sa main empaume mon sein gauche et il ferme les yeux.
- Boum, boum, boum, boum, chuchote-t-il au même rythme que mon coeur. Écoute, il le dit à ta place.
Quand Z pose sa bouche sur ma tempe, je n'ose plus respirer, fascinée par ce qu'il essaie de démontrer.
Afficher en entier[...] le mécanicien croise les bras sur son sweat gorgé d'eau et reste immobile. Mon imagination se réveille : ce gars se planque sous des fringues sombres, il est volontairement désagréable, il traîne avec un animal sauvage qui tient plus du loup que du chien.
Est-ce que je suis tombée sur Wolverine dès le premier jour ?
Afficher en entierChapitre 6 : Grave :
" - Superman est un gros con !
Ma colère se déverse à flot dans la mini-serre zen du studio.
- Un con ? s'étrangle Z en se redressant.
Il croise les bras sur son torse, vexé. Ses biceps gonflent et je fais un peu moins la maligne.
- Ouais, nase et ringard.
- C'est Batman qui te branche ? se moque-t-il. Parce qu'il est riche et mystérieux ? Parce qu'il a la tête de Bale, au cinéma ?
Je ris, navrée ?
- Non, il est trop orgueilleux et arrogant. Moi, je préfère Robin, surtout depuis qu'il est devenu Nightwing dans l'anthologie des Super-Vilains.
Z penche la tête et me dévisage. Ses yeux bleus n'ont jamais été aussi sombres bien qu'il fasse jour.
Il finit par lâcher :
- Mais tu es qui, au juste ?
C'est le moment de vérité, ensuite il sera temps de partir sans se retourner. De trouver un nouveau plan B.
J'inspire une grande goulée d'air avant de chuchoter :
- Je ne sais plus, c'est pour ça que je suis là."
Afficher en entier— Et la bibliothèque, Grace ?
— C’est encore à cause des bandes dessinées ?
Si j’avais su qu’elles allaient donner autant d’idées à ma tante, je les aurais laissées à Londres, et j’aurais lu sur ma tablette numérique.
— Un peu, avoue-t-elle. Mais tu ne m’aides pas beaucoup, Grace.
Je soupire.
— Si seulement je le pouvais…
— Est-ce que ta mère considère ça comme de la lecture ? réplique-t-elle, amusée.
— Laisse maman en Angleterre, et laisse mes super-héros tranquilles !
Afficher en entierTandis que Z suit avec précaution le renflement rouge - la ligne de vie, de mort, d'espoir-, je deviens ce cœur qui bat partout.
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