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Extrait

Extrait ajouté par pmpr 2013-04-14T23:32:38+02:00

Judith se tourna vers Brodick.

—Voyez-vous souvent votre frère ?

Le guerrier se contenta de hausser les épaules.

—Et son épouse, Isabelle ?

Il haussa de nouveau les épaules. Judith lui lança un petit coup de pied sous la table, et il fronça les sourcils, stupéfait.

—Vous venez bien de me donner un coup de pied ?

Inutile d'essayer la subtilité, avec lui !

—Oui.

—Pourquoi ? intervint Ian.

Elle lui adressa son plus beau sourire.

—Je veux que Brodick me réponde. J'ai envie qu'il parle d'Isabelle.

—Mais vous ne la connaissez même pas ! lui rappela Ian.

—J’ai quand même envie d'avoir de ses nouvelles ! s'entêta Judith.

Ian la regardait comme si elle avait perdu l'esprit. La jeune fille soupira et se mit à pianoter sur la table.

—Parlez-moi d'Isabelle, s'il vous plaît.

Brodick l'ignora.

—Brodick, accepteriez-vous, je vous prie, de sortir un moment avec moi ? J'ai quelque chose de terriblement important à vous dire en privé.

—Non.

Incapable de se dominer, elle lui lança un nouveau coup de pied avant de se tourner vers Ian.

Elle ne put voir le bref sourire qui avait illuminé le visage de

Brodick.

—Ian, s'il vous plaît, ordonnez à Brodick de venir dehors avec moi...

—Non.

Elle tambourina encore sur la table, tout en réfléchissant.

Lorsqu'elle croisa le regard éploré

de Margaret, elle décida que, quoi qu'il lui en coûtât, elle parviendrait à ses fins.

—Très bien, déclara-t-elle. Je parlerai donc à Brodick demain pendant le voyage. Je monterai avec vous, ajouta-t-elle avec un sourire innocent. Et comme je suis très bavarde, je babillerai sans doute du lever au coucher du soleil. Vous feriez mieux de prendre des forces !

La menace était convaincante. Brodick repoussa son siège. De toute évidence, il était fort en colère. Judith, quant à elle, était furieuse. Bon sang, elle avait hâte d'entraîner cette brute insensible au-dehors ! Elle parvint cependant à sourire en quittant la table, et même lorsqu'elle ferma la porte derrière elle.

Elle avait oublié les deux fenêtres qui flanquaient la porte.

Margaret et Gowrie se tenaient de dos, mais Ian et Alex avaient une vue parfaite sur ce qui se passait à l'extérieur. Gowrie lui-même se retourna pour assister à

la scène.

Ian ne quittait pas Brodick des yeux. Le guerrier lui faisait face, bien campé sur ses jambes, les mains dans le dos. Il n'essayait même pas de dissimuler son irritation. Malgré son caractère ombrageux, il ne toucherait Judith en aucun cas, mais il risquait de la blesser avec des remarques cruelles.

Ian se tenait prêt à intervenir. Il n'avait guère besoin ce soir d'une femme pleurnicharde sur les bras, or Brodick était excellent dans les ruses d'intimidation.

Le sourire du guerrier le prit totalement au dépourvu. Il n'en croyait pas ses yeux ! Alex non plus.

— Vous avez vu ça ? murmura-t-il.

— C'est impossible ! Notre Brodick battrait en retraite ? dit

Gowrie avec un petit rire amusé.

Je ne lui ai jamais vu cette expression ! Que lui raconte-t-elle, à

votre avis ?

Elle faisait passer un dur moment au guerrier, se dit Ian. Les mains sur les hanches, elle avançait vers son adversaire. Brodick reculait littéralement devant elle. Et il avait l'air...

étonné.

La voix de Judith était étouffée par le vent et la distance, mais elle ne chuchotait pas, pour sûr ! Elle criait, et parfois le farouche guerrier clignait des paupières.

Ian jeta un coup d'œil à Margaret. Elle avait la main sur la bouche, le regard affolé, et il se douta qu'elle était plus ou moins concernée.

La porte s'ouvrit enfin. Avec un sourire crispé, Judith revint à sa place. Puis elle croisa les mains sur ses genoux en soupirant. Brodick suivit plus lentement.

Quand il eut regagné son siège, tout le monde le fixa, et Judith se permit d'adresser un clin d'œil à Margaret.

La curiosité de Ian s'exacerbait.

Brodick toussota avant de marmonner:

—Winslow et Isabelle ont un cottage qui ressemble beaucoup à

celui-ci.

—C'est une agréable nouvelle, déclara Cameron.

Brodick, gêné, se trémoussa nerveusement sur son tabouret.

—Leur bébé ne va pas tarder à naître.

Margaret poussa un petit cri de joie, et des larmes lui montèrent aux yeux. Elle saisit la main de son mari.

—Nous allons être grands-parents !

Les yeux de Cameron s'embuèrent et il piqua du nez dans son assiette.

Ian avait enfin compris le jeu de Judith. Elle s'était mise dans une situation difficile simplement pour aider Margaret. Quelle gentillesse de sa part !

Jamais Ian n'aurait imaginé

que les parents d'Isabelle souhaitassent avoir des nouvelles de leur fille, mais une étrangère l'avait deviné, et elle s'en était chargée.

—Aimeriez-vous me poser quelques questions précises au sujet de votre fille ? demanda

Brodick.

Des questions, Margaret en avait des milliers ! A certaines, Alex et

Gowrie répondirent aussi.

Judith était aux anges. Le visage radieux de Margaret était une merveilleuse compensation à

l'attitude rébarbative de Brodick.

La pièce crépitait de chaleur et de joie. Judith tenta de s'intéresser

à la conversation, mais elle

était totalement épuisée. Elle remarqua soudain que le pichet d'eau

était vide, et alla le remplir. Cameron la remercia d'un signe de tête.

Dieu qu'elle était lasse ! Les hommes s'étaient resserrés pendant qu'elle s'était levée, et de toute façon, elle avait trop mal au dos pour rester sur un tabouret.

Elle retourna s'asseoir près de l'âtre et s'appuya au mur. Une minute plus tard, elle dormait à

poings fermés.

Ian ne pouvait détacher son regard d'elle. Elle était si ravissante, avec son visage d'ange ! Il la fixa longuement, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'elle était en train de glisser de son siège.

Après avoir fait signe à Brodick de continuer son histoire, il se leva, vint se poster à côté

d'elle. Les bras croisés, il s'adossa au mur pour écouter son ami parler d'Isabelle. Margaret et

Cameron étaient suspendus à ses lèvres. Ils eurent un sourire rayonnant quand Brodick leur dit qu'Isabelle était d'une générosité presque maladive.

Judith perdit soudain l'équilibre, et elle serait tombée si Ian ne l'avait retenue. Il la repoussa contre le mur, et, de sa jambe, l'empêcha de glisser de nouveau.

Ils restèrent ainsi une bonne heure, puis Ian mit un terme à la conversation.

—Nous partirons à l'aube, Cameron. Nous avons encore deux longues journées de voyage devant nous.

—Votre femme peut prendre notre lit, suggéra Cameron.

Il avait baissé la voix en s'apercevant que Judith dormait.

—Elle restera dehors avec nous ! répliqua Ian. Jamais elle n'accepterait que vous renonciez à

votre lit pour elle, ajouta-t-il pour adoucir son refus.

Margaret et Cameron n'osèrent discuter la décision du laird. Celui- ci se pencha pour prendre

Judith dans ses bras.

—La petite dort comme une marmotte ! remarqua Alex avec un bon sourire.

—Voulez-vous d'autres couvertures ? proposa Margaret. Le vent est glacial, cette nuit.

—Nous avons tout ce qu'il nous faut, répondit Gowrie en ouvrant la porte devant Ian.

Sur le seuil, Ian se retourna.

—Merci pour le souper, Margaret. C'était excellent.

Il se sentait un peu gauche, mais Margaret rougit de ravissement.

Cameron rayonnait, le torse bombé, comme si le compliment lui était adressé.

Ian se dirigea vers un bouquet d'arbres qui protégerait Judith du vent et lui offrirait quelque intimité. Alex lui prépara une tente rudimentaire et Ian la déposa sur le plaid que Gowrie avait déployé pour elle.

—J'avais promis à la petite qu'elle dormirait dans un bon lit, cette nuit, objecta Alex.

—Elle reste avec nous ! répéta Ian d'un ton sans réplique.

Personne n'aurait osé argumenter davantage. Les hommes s'éloignèrent tandis que Ian couvrait la jeune fille. Elle n'avait pas ouvert les yeux une seconde. Il lui caressa doucement la joue.

—Que vais-je faire de toi ? murmura-t-il.

Il n'attendait pas de réponse, et n'en reçut aucune. Judith s'enroula plus étroitement dans les couvertures. Ian n'avait guère envie de la quitter, cependant il s'obligea à se lever, prit un plaid et alla s'appuyer à l'arbre le plus proche. Il ne tarda pas à

s'assoupir. Il fut réveillé au milieu de la nuit par un bruit jusqu'alors inconnu. Les autres guerriers l'avaient entendu également.

—Bon Dieu, que se passe-t-il ? grommela Brodick.

C'était Judith. Elle avait l'impression qu'elle était en train de geler sur place. Elle tremblait de tous ses membres et ses dents s'entrechoquaient violemment.

C'était ce bruit qui avait alerté

les hommes.

—Je ne voulais pas vous réveiller, Brodick, cria-t-elle d'une voix entrecoupée. Mais je meurs de froid !

—Vraiment, petite ? s'étonna Alex.

—Je viens de vous le dire !

—Venez ici, ordonna Ian d'une voix bourrue.

—Non ! répliqua Judith sur le même ton.

Il sourit dans l'obscurité.

—Alors c'est moi qui viendrai à vous.

—Ne m'approchez pas, Ian Maitland ! décréta-t-elle. Et si vous avez l'intention de m'ordonner de cesser d'avoir froid, je vous préviens, ça ne marchera pas !

Il vint se poster devant la tente, et elle ne vit d'abord que le bout de ses bottes. Puis il arracha les fourrures.

—Voilà qui va me réchauffer ! s'indigna-t-elle en se redressant, courroucée.

Ian la repoussa sur le sol et s'allongea près d'elle, lui offrant la chaleur de son dos.

Brodick arriva soudain de l'autre côté et s'allongea aussi près d'elle. Instinctivement, elle se rapprocha de Ian, et le guerrier se pressa contre elle. A présent, elle n'avait plus froid ! La chaleur que dégageaient ces deux géants écossais était étonnante !

Et merveilleuse.

—On dirait un bloc de glace, remarqua Brodick.

Elle éclata de rire, et les deux hommes en furent attendris.

—Brodick ?

—Oui ? aboya-t-il.

Elle ne se laissa pas déconcerter par sa brusquerie. Elle commençait à le connaître. C'était une défense, elle le savait. Sous ses manières d'ours mal léché, il cachait un cœur d'or.

—Merci...

—De quoi ?

—D'avoir pris le temps de parler d'Isabelle.

Il grommela, et elle rit de nouveau.

—Judith ?

Elle se lova plus encore contre Ian avant de répondre :

—Oui, Ian ?

—Arrêtez de pouffer comme une petite fille, et dormez.

Elle ne se le fit pas dire deux fois.

Brodick attendit un long moment avant de parler. Il voulait être sûr que Judith ne pouvait l'entendre. Enfin il prononça à voix basse :

—Chaque fois qu'elle a le choix, elle se tourne vers toi...

—Que veux-tu dire, Brodick ?

—Elle s'est collée à ton dos, pas au mien. Elle préfère aussi chevaucher avec toi.

—J'ai remarqué, avoua Ian en souriant. Mais elle me préfère simplement parce que je suis le frère de Patrick.

—Bon Dieu, c'est bien plus que ça !

Ian ne commenta pas cette déclaration.

—Dis-moi, Ian... reprit Brodick au bout de quelques minutes.

—Te dire quoi ?

—Si tu as l'intention de la garder ou non.

—Et si c'est non ?

—Alors, moi, je la garde...

5

Il leur fallut en effet deux jours pour atteindre les terres des

Maitland. Ils passèrent leur dernière soirée dans la merveilleuse forêt de Gledden Falls.

Bouleaux, pins et chênes y étaient si denses que les chevaux avaient du mal à se frayer un passage dans l'étroit sentier. Le brouillard blanc qui flottait au ras du sol conférait au paysage une atmosphère presque magique.

Judith était ravie. Elle s'enfonça dans la brume jusqu’à y disparaître presque entièrement. Ian veillait sur elle. Elle se retourna et murmura, émerveillée, que c'était sûrement le plus bel endroit du monde.

—Pour moi, le paradis doit ressembler à ce lieu, Ian.

Surpris, il regarda autour de lui.

—Peut-être, dit-il enfin.

Visiblement, il n'avait jamais pris le temps d'apprécier la beauté de la nature, et elle le lui fit remarquer. Il l'observa longuement, vint à elle, lui effleura doucement la joue et souffla enfin :

—Mais si, j'apprécie la beauté.

Il faisait allusion à elle... La trouvait-il vraiment belle ? se demanda-t-elle en rougissant. Elle n'osa poser la question.

Heureusement, il détourna la conversation en lui annonçant qu'elle allait pouvoir prendre un véritable bain.

Quelle joie ! L'eau qui cascadait tranquillement était glaciale, mais

Judith était trop heureuse de pouvoir enfin se laver pour s'en soucier. Elle baigna même ses cheveux qu'elle dut tresser encore mouillés. Mais cela n'avait pas d'importance.

Elle voulait se montrer à son avantage pour ses retrouvailles avec

France Catherine. Elle redoutait un peu leur rencontre. Il y avait quatre ans qu'elles ne s'étaient pas vues. Son amie la trouverait-elle changée ? Et serait-ce en bien ou en mal ?

Elle ne voulait pas se tracasser à ce sujet. Au fond de son cœur, elle savait que tout se passerait bien. De plus en plus excitée, dès la fin du repas, elle se mit à tourner en rond autour du feu de camp.

—Savez-vous que l'épouse de Cameron a passé toute la nuit à

nous confectionner des gâteaux ? demanda-t-elle à la cantonade. Elle en a fait pour

Isabelle, mais pour nous aussi.

Alex, Gowrie et Brodick étaient assis près du feu, et Ian s'appuyait

à un gros bouleau non loin.

Ils ne prirent pas la peine de lui répondre.

Elle n'en fut pas mortifiée. Rien n'aurait pu ternir sa joie.

—Pourquoi avons-nous un feu, ce soir ? C'est la première fois depuis notre départ.

—Nous sommes chez les Maitland, à présent, répondit Gowrie. En sécurité.

Elle faillit s'étrangler.

—Cet endroit de rêve vous appartient ?

Alex et Gowrie sourirent. Brodick fronçait les sourcils.

—Ça vous ennuierait d'arrêter de tourner en rond, jeune fille ? dit- il. Vous me donnez mal à la tête!

Elle lui lança au passage un sourire éblouissant.

—Alors, ne me regardez pas !

Elle cherchait à l'asticoter un peu, mais il la surprit en lui rendant son sourire.

—Pourquoi vous agitez-vous ainsi ? demanda Ian.

—Je suis bien trop énervée pour rester tranquillement assise. Il y a si longtemps que je n'ai vu

France Catherine, et j'ai tant de choses à lui raconter ! Je ne vais pas fermer l'œil de la nuit, j'en suis sûre !

Ian était sûr du contraire.

Et il avait raison. Judith s'endormit à l'instant même où elle posa la tête sur le plaid qui lui servait d'oreiller.

Au matin, elle les avertit qu'elle prendrait du temps pour sa toilette. Quand elle revint au camp où les hommes l'attendaient sur leurs montures, elle était aussi merveilleuse que le décor. Sa robe était d'un bleu lumineux comme ses yeux, et elle portait ses cheveux dénoués, les boucles dansant sur ses épaules.

Ian en eut le cœur serré d'émotion. Il ne pouvait se détourner d'elle, et se reprocha son manque de maîtrise de soi.

En pénétrant dans la clairière, Judith s'arrêta net. Ian ne comprit son hésitation que lorsqu'il se tourna vers ses compagnons. Tous lui tendaient la main pour qu'elle vienne à eux.

—Elle monte avec moi ! déclara-t-il d'une voix dure.

Judith pensa qu'il était irrité parce qu'elle avait été longue à se préparer. Elle marcha lentement vers lui.

—Je vous avais prévenu que j'avais besoin de temps, ce matin, alors ne me faites pas ces yeux noirs !

—II n'est pas très correct de me parler sur ce ton, soupira-t-il, agacé.

—Quel ton ? demanda-t-elle, sincèrement étonnée.

—Exigeant.

—Je n'exigeais rien !

—Vous n'avez pas non plus à discuter avec moi...

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