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Il y a quantité de choses qu'on ne te dit pas sur la mort, avait-elle découvert, et l'une des plus importantes, c'est le temps que prennent les êtres que tu aimes le plus pour mourir dans ton cœur. C'est un secret, pensa Lisey, et c'est tant mieux, car qui voudrait jamais s'attacher à un autre être en sachant comme c'est dur de lâcher prise ? Dans notre cœur, ils meurent tout doucement, un petit peu à la fois.
Afficher en entierScott fait comme dit son père. C’est les années mil neuf cent soixante, c’est l’Amérique, des hommes bientôt marcheront sur la lune, mais ici ils ont à s’occuper d’un petit gars qui s’est apparemment changé en fauve au détour d’un instant. Le père accepte simplement le fait. Après ses premières questions choquées, le fils accepte aussi. Quand ils arrivent au bas des marches de la cave, Paul recommence à s’agiter et à émettre des gargouillis profonds dans sa gorge. Sparky Landon ferme les mains autour du cou de son fils aîné et commence à l’étrangler. Scott hurle d’horreur et tente d’agripper son père.
Afficher en entierElle fait oui de la tête. Tu es bon envers ceux que tu aimes. Tu veux être bon avec ceux que tu aimes, parce que tu sais que ton temps avec eux, si long soit-il, finira par être trop court.
Afficher en entierComme Scott l’avait observé en mainte occasion, Lisey possédait ce qui est certainement un des talents humains les plus rares : elle s’occupait de ses oignons et ne s’en faisait pas trop si les autres ne s’occupaient pas exclusivement des leurs.
Afficher en entierPendant vingt-cinq ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. Il avait tenté de lui ouvrir la porte du lieu, à la fois terrifiant et salvateur, où il puisait son inspiration.
À sa mort, désemparée, Lisey s'immerge dans les papiers laissés par Scott, s'enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres qu'il fréquentait...
Afficher en entierAutant dire que les épouses des écrivains célèbres sont invisibles au regard public et nul ne le savait mieux que Lisey Landon. Son mari avait remporté le prix Pulitzer et le Prix National du Livre, mais Lisey n’avait donné qu’une seule interview dans sa vie, et ce pour le célèbre magazine féminin où paraît la rubrique « Oui, je suis mariée avec lui ! » Lisey passait en gros la moitié de ses cinq cents mots à expliquer que son diminutif rimait avec « See-See » (autrement dit, prononcez « Lissi »). Presque toute l’autre moitié concernait sa recette de cuisson lente du rôti de bœuf. Amanda, l’une des sœurs de Lisey, disait que la photo illustrant l’interview la faisait paraître grosse.
Afficher en entierCe que ne dit pas Lisey fut Tu cherches quoi ? Ni Qu'est-ce que tu écris ? Comme Scott l'avait observé en mainte occasion, Lisey possédait ce qui est certainement un des talents humains les plus rares : elle s'occupait de ses oignons et ne s'en faisait pas trop si les autres ne s'occupaient pas exclusivement des leurs. Du moins tant qu'ils ne concoctaient pas des explosifs en vue de les balancer sur quelqu'un, et dans le cas d'Amanda, les explosifs n'étaient jamais exclus. Amanda était le genre de femme qui ne peut s'empêcher de sonder, le genre de femme qui ne manquerait pas d'ouvrir la bouche, tôt ou tard.
Afficher en entier"Elle avait fait une telle fixation sur les moyens de sortir sa sœur du Pays de Plus-Jamais-Jamais."
Afficher en entier"Tu pouvais mesurer les limites de son monde à cet arc de cercle... cet arc de merdes... là où il allait au bout de ses chaînes... pour s'accroupir... et chier."
Afficher en entier"Tout est idem mon cul, rien n'est idem sans lui, elle le déteste, elle le vomit, elle est en manque de lui, il y a un trou en elle, un vent encore plus froid que celui qui descendait tout droit du Canada souffle maintenant à travers elle, le monde est si vide et sans amour quand il n'y a plus personne pour hurler votre nom et vous rappeler très fort à la maison."
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