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Je m’accroche à son tee-shirt, à ses larges épaules, à sa peau tatouée, chaude et interdite. Harry se crispe, mais ne s’échappe pas. Pas encore. Il soupire, son torse se soulève avec plus de violence, je devine sa lutte intérieure entre le désir et la raison. La situation nous échappe, mais c’est trop bon. Impossible de reculer. Le bad boy baisse légèrement la tête, je trouve sa bouche. Je la happe, l’aspire, la mordille, je tremble, je gémis. Ce baiser ne ressemble à rien, il est maladroit, il manque de douceur, mais dans mon corps, tout s’allume, se réveille. Harry grogne lorsque je glisse ma langue entre ses lèvres, sa main se perd dans mes cheveux, les tire en arrière.
Je me retrouve subitement plaquée au mur, son corps de mauvais garçon collé au mien. Dans chacun de ses baisers, je sens son envie, son impatience, je retrouve la même urgence qui coule dans mes veines et fait battre mon cœur à tout rompre.
– Putain, mais je fais quoi, là ?! lâche-t-il en reculant pour mettre de la distance entre nous. Toi et moi, June, c’est mort et enterré. J’ai quelqu’un !
Je m’en doutais, mais ça me fait un mal de chien de l’entendre. Surtout lorsque je peux encore sentir l’empreinte de ses lèvres sur les miennes. Face à moi, mon amour d’enfance enrage intérieurement. En fixant ses pompes, il souffle d’une voix ferme :
– C’était une erreur, encore notre putain de passé qui nous joue des tours… Ça n’arrivera plus jamais. Inutile d’en reparler.
Afficher en entierTrois ans plus tard, comment sera-t-elle ? Je l'ai connue gamine, téméraire, insolente, avec les genoux écorchés, des gros mots plein la bouche et des rêves plus grands qu'elle. Je l'ai retrouvée ado, impétueuse, fière, écorchée tout entière, une bombe toujours sur le point d'exploser. Avant de me quitter, elle était sereine, apaisée, du moins je le pensais. Elle me traitait d'emmerdeur, mais elle le faisait en souriant. Elle courait toujours plus vite que moi, mais c'était souvent pour se jeter dans mes bras. J'ai cru qu'elle avait pris goût au bonheur, qu'elle allait nous laisser une chance de réaliser notre pacte d'enfants : être libres, seuls au monde et s'aimer à la vie, à la mort.
Afficher en entier-il t'a cherché pendant des mois Juno, il a cru que...
- je sais. Je dois être morte pour lui
Mon cœur essaie de mourir pendant que je prononce ces mots. En tout cas il me fait mal comme s'il s'arrêtait de vivre peut-être juste pour voir ce qua ça fait.
Afficher en entierTout l'océan
June
Il lui ressemble. Comme deux gouttes d'eau de mer. Douce et salée. L'un est immense, tatoué et en colère, l'autre minuscule, impressionné, l'innocence même. Pourtant, la même intensité bouillonne dans leurs regards gris-bleu. Les mêmes tempêtes y grondent.
Il y a tout le ciel et l'océan, dans ces deux paires d'iris. Les quatre plus beaux yeux du monde.
Afficher en entier- Finalement, dans quelques années, je n'aurais rien contre agrandir notre famille... avec une mini-Juno.
Afficher en entierDes cris joyeux retentissent derrière nous. Je me retourne, vois Sonny s’approcher de l’eau et m’élance vers lui. Mon fils tend ses petites mains vers moi, je le récupère au vol et retourne jusqu’à June. Tous les trois, comme des fous, on se met à tournoyer dans l’océan.
Le bonheur à l’état pur.
– June ?
– Hmm ? fait-elle, essoufflée.
– Finalement, dans quelques années, je n’aurais rien contre agrandir notre famille… avec une mini-Juno.
Son sourire. Putain, son sourire.
Afficher en entier– Au fait, je ne vous ai pas dit…
Deux paires d’yeux se tournent vers moi. Légèrement inquiets, totalement méfiants.
– Sonny est un Quinn…, fais-je d’une voix qui se veut mystérieuse.
– Évidemment que c’est un Quinn ! ronchonne Tristan, sans comprendre.
– Non, ce que je veux dire, c’est que ça y est, mon fils est officiellement un Quinn, précisé-je.
– Comment… ?
– June m’a fait la surprise, lâché-je dans un sourire. Elle m’a donné rendez-vous au tribunal hier, j’ai pu le reconnaître et lui transmettre mon nom. Notre nom…
Une assiette s’écrase à nouveau au sol, mais cette fois, Sienna ne l’a pas prémédité. Folle de joie, ma mère accourt jusqu’à moi et m’étouffe à moitié en m’embrassant.
– Putain, ne la laisse plus s’échapper, H, dit Tristan en me souriant. June est un sacré numéro, mais elle t’aime vraiment. Et elle t’a donné le plus beau rôle de ta vie…
– Ouais… Elle est un peu détraquée, murmuré-je. Parfaite pour moi.
Afficher en entier– Je t’aime et j’ai refusé de me l’avouer parce que ça voulait dire sombrer à nouveau. Je t’aime et je pensais que ça me détruisait, alors que c’est tout le contraire. Je t’aime et je n’ai jamais arrêté de t’aimer, alors que j’ai essayé de toutes mes forces. T’oublier. Te rayer de la carte. Je t’ai détestée parce qu’il n’y a que comme ça que j’arrivais à me regarder dans la glace. Mais ce n’était pas moi, là-dedans ! Ce n’était pas moi qui voulais épouser Athena. C’est moi sans toi. C’est le gosse qui a arrêté de rêver. J’ai retrouvé notre pacte d’enfants, le petit bout de papier que tu as glissé dans la photo de nous… Je l’ai vu et j’ai su. Je t’aime, June, à la vie, à la mort, et il n’y a absolument rien qui pourra briser cette promesse.
Mon cœur tombe du toit. Harry le ramasse. Il se rapproche encore de moi, me frôle, me serre dans ses bras. Il pose son front contre le mien, m’insuffle son énergie, son amour, sa force de vie. Il recule et me crie à nouveau ce qu’il a sur le cœur, pendant que je ris, je pleure, je vibre. Ces mots d’amour, ce sont ceux que j’attends depuis des mois. Je réalise seulement maintenant que je ne me trompais pas. Que je connais ce garçon par cœur, qu’il est bien mon âme sœur, mon double, mon meilleur ennemi, mon ami d’enfance, le père de mon fils et mon plus grand amour. Mon premier et mon unique amour.
Afficher en entierJe me maudis d'avoir fui. Puis de l'avoir laissé m'embrasser. Je tuerais pour qu'il revienne. Je le supplie silencieusement de ne pas le faire. Et je rêve en secret qu'il me désobéisse.
Afficher en entierA la vie, à la mort. Ensemble pour toujours.
Tous les deux. Ce n'est pas un jeu.
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