Extraits

"Si l'on n'espère jamais rien, on ne sera jamais déçu, non ?"

" Rip van Winkle laisse ses enfans courir alors qu'ils ont jamais de chaussures et que le pantalon de son fis tombe toujours. " C'était là toute la dissertation de Mark Foley. Mais Jim voyait ce qui avait retenu l'attention de Mark: le père insouciant et paresseux qui ne s'occupait jamais de ses enfants, de telle sorte que son fils devait courir après sa mère dans son pantalon en lambeaux-" qu'il avait beaucoup de mal à tenir d'une main, comme une dame élégante tient la traîne de sa robe lorsqu'il pleut ".

En même temps, il sentit un froid intense, ne ressemblant à aucun froid qu'il eût senti auparavant . Ce n'était pas le froid sec que l'on ressentait sur les pistes de ski,ni le froid vivifiant à bord d'un voilier en pleine mer . Non,c'était un froid glacial,mortel,...un froid qui pouvait faire éclater des rochers ou geler un corps pour toujours .C'était le froid de la nuit arctique, où des monstres contrits dérivaient à travers les ténèbres sur des masses flottantes de glace blafardes.

Il s'apprêtait à lire la dissertation de Rita Munoz (écrite en lettres capitales, comme d'habitude, avec des feutres multicolores), lorsqu'il tourna la tête par hasard vers la fenêtre. Au-dehors, le soleil brillait avec éclat, mais il voyait l'ensemble de la cour. Un groupe de garçons jouait au basket-ball devant la porte du b‚timent des chaudières. Sue-Robin Caufield, adossée à une grille, parlait avec Jeff Griglak, le capitaine de l'équipe d'athlétisme du collège et l'un des élèves les plus brillants du collège de West vood depuis des années. John Ng, assis à l'autre extrémité

" Les gens disaient que les orages étaient des orages mais c'était pas des orages, c'était des types genre gobelins vraiment minables qui jouaient aux quilles et les genoux de Rip van Winkle s'entrechoquaient. " Et Beattie McCordic, bien s˚r, avait changé l'épouse acari‚tre de Rip van Winkle en un porte-drapeau féministe: " C'était un homme typique, un bon à

-C'était Walt Whitman, parlant de Thomas Paine, et si jamais un homme a mérité le respect, c'est bien Thomas Paine. Il a mérité le respect parce que, au péril de sa vie, il s'est battu pour l'égalité et la justice, et pour ce qu'il estimait être bien.

Tee Jay lut le paragraphe d'une voix hésitante. Il suivait lentement les mots du bout de l'index. A présent son oeil gauche était complètement fermé, et il était obligé de pencher sa tête d'un côté.

Ma foi, je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Parce que les morts... ils ont fait tout ce qu'ils étaient à même de faire. Nous pouvons respecter les efforts qu'ils ont accomplis, mais cela ne sert à rien de critiquer ce qu'ils n'ont pas réussi à faire, parce qu'ils n'ont pas la possibilité de s'excuser, ni de rectifier leurs erreurs.

Tous les élèves de la classe de Jim étaient des élèves qui ne pouvaient aller nulle part ailleurs. Trop lents d'esprit, trop agressifs, trop orgueilleux, trop stupides, trop immatures. Ou bien ils avaient des difficultés chroniques pour apprendre. Certains d'entre eux, il en avait la certitude, avaient des qI très élevés. Mais un qI élevé ne signifie rien si vous n'êtes pas capable de l'utiliser, ou si vous ne voulez pas l'utiliser, ou encore si vous voulez l'utiliser uniquement pour des activités qui sont hors de propos ou antisociales.

Il y avait John Ng, originaire du Sud Viêt-nam-poli, timide et tout juste capable de comprendre ce qu'on lui disait. Beattie McCordic avec ses cheveux coupés ras, son tatouage et ses idées résolument féministes, sans parler de son anomie, une incapacité chronique à se rappeler comment on nomme des objets. Elle était incapable de dire " un marteau ". Elle était incapable de se rappeler ce nom. Elle était obligée de dire ce morceau de métal sur un b‚ton que l'on utilise pour enfoncer des clous ".