Extraits

« Alors, tu es gay maintenant ? demanda Dean, fronçant les sourcils vers Lewis. Je croyais que tu avais une petite amie avant.

— J’en avais une, répondit Lewis.

Max avait toujours sa main sur la hanche de Lewis, un lien tangible de soutien silencieux.

— Et oui, je le suis.

— Je l’ai converti avec le pouvoir de ma bite magique, ricana Max. C’est un truc qui arrive parfois. Tu devrais probablement garder tes distances.

Beth éclata de rire, tandis que Dean faisait un doigt d’honneur à Max. »

Ils restèrent assis en silence pendant un court moment. Ce n’était pas un silence gênant, mais confortable, ils buvaient et observaient la salle bruyante remplie d’étudiants. Max s’étala sur son siège, une jambe croisée de sorte que sa cheville repose sur son autre genou. Une certaine grâce émanait de sa personne. Sa façon de bouger semblait attirer le regard de Lewis.

Il se retrouva à observer Max à nouveau. Il remarqua que les lèvres de son vis-à-vis se courbaient en un sourire suggestif alors que ses yeux se concentraient sur quelqu’un dans la foule. Lewis tourna la tête pour apercevoir un garçon aux cheveux bruns, avec la même moue engageante alors qu’ils se fixaient l’un l’autre. Lewis sentit une douleur dans sa poitrine quand il comprit. Il se racla la gorge, voulant attirer l’attention de Max en se demandant pourquoi il s’en souciait.

— Désolé, s’excusa Max, dont les yeux brillaient d’un éclat malicieux quand ils se posèrent sur Lewis. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Il est assez mignon.

— Ne te retiens pas pour moi, déclara Lewis tournant la tête vers le type brun.

— Il ne me regarde plus, répondit Max en souriant. Je crois qu’il pense que j’ai déjà trouvé ma proie.

Une fois de plus, Lewis fut à court de répliques spirituelles, alors il prit son verre et avala une autre longue gorgée. Il se sentait un peu bourré maintenant.

— Quand as-tu su que tu étais gay ?

La question surgit, apparemment sans l’autorisation de son cerveau, mais il était trop tard pour la retirer.

— Je veux dire… si ça ne te dérange pas que je te le demande.

— Non, ça ne me dérange pas. Les gens veulent toujours savoir.

Max semblait imperturbable, alors Lewis se détendit un peu.

— C’est difficile à dire, vraiment. Il n’y a pas eu de prise de conscience soudaine. Je n’y avais pas vraiment réfléchi avant d’atteindre la puberté, mais ensuite j’ai compris assez rapidement. Je devais avoir douze ou treize ans.

— Comment as-tu su ? insista Lewis.

C’était quelque chose qui l’avait souvent interpelé. Il s’était interrogé sur sa propre sexualité pendant un certain temps, quand il avait une quinzaine d’années, mais il n’en avait jamais parlé à personne, pensant qu’il était normal de se poser des questions à cet âge. Et quand il avait commencé à fréquenter Cara, il avait mis ça de côté et avait cessé de s’inquiéter.