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Extrait

Extrait ajouté par loveuse 2019-08-16T14:26:49+02:00

Dima entendit avant tout le monde les portes de l’étable se refermer bruyamment. Dans la maison, la cuisine bouillonnait telle une casse- role sur un poêle. Avec ses fenêtres barricadées pour résister à la tempête, l’air y était chaud et humide. Les murs tremblaient du chahut causé par la discussion animée de ses frères, tandis que sa mère fre- donnait une chanson que Dima ne connaissait pas, tout en battant la mesure avec le pied. Elle recousait la manche déchirée d’une des chemises de son père, son aiguille perçant le tissu à un rythme régu- lier, un écheveau de laine glissant entre ses doigts.

Dima était le dernier de six garçons, le bébé arrivé tard dans la vie de sa mère. Bien après que le médecin, qui passait dans leur village chaque été, lui avait annoncé qu’elle n’aurait plus d’enfant. Une béné- diction inattendue, aimait répéter maman en tenant son petit dans ses bras et en le cajolant, les autres déjà occupés à leurs tâches quotidiennes. Encore une bouche à nourrir, se moquait Pyotr, l’avant- dernier dans la fratrie.

Comme Dima était le plus jeune, on le mettait souvent de côté : il était tenu à l’écart des plaisanteries et des disputes tonitruantes de la maisonnée. C’est pour cette raison qu’en cette nuit d’automne, alors qu’il lavait les casseroles que ses frères lui avaient laissées, il fut le seul à entendre le claquement funeste des portes de l’étable. Dima se mit à récurer avec plus de vigueur, déterminé à s’acquitter de sa tâche et à aller se coucher avant qu’on pense à l’envoyer dehors dans le noir. Il entendit leur chienne, Molniya, sur le seuil de la cuisine, réclamer d’entrer pour avoir des caresses et s’abriter du vent furieux.

Des branches cinglaient les fenêtres. Maman leva la tête, les rides sinistres autour de sa bouche se creusant encore. Elle affichait une mine sévère, comme si elle voulait envoyer le vent au lit sans dîner.

– L’hiver arrive trop tôt et reste trop longtemps.

– Hmm, lâcha papa. Tout comme ta mère.

Elle lui donna une tape du bout de sa botte.

Ce soir-là, elle avait laissé un verre de kvas aux esprits du foyer qui veillaient sur la ferme et dormaient au chaud derrière le vieux poêle en fer. C’était du moins ce que prétendait maman. Agacé, leur père se plaignait qu’elle gâchait leur précieux alcool.

Dima savait qu’une fois tout le monde endormi, Pyotr le sifflerait avec une part du gâteau au miel que maman enveloppait dans un linge.

« Le fantôme d’arrière-grand-mère va te hanter », l’avait un jour mis en garde Dima.

Peu impressionné, Pyotr s’était contenté de se frotter le menton avec sa manche.

« Les fantômes, ça n’existe pas, imbécile. Baba Galina sert de repas aux vers de terre du cimetière, et il va t’arriver la même chose si tu la fermes pas. »

Pyotr donna une tape à Dima, le tirant de sa rêverie. Le jeune garçon se demandait toujours ce que son frère faisait pour avoir les coudes si pointus.

– Tu as entendu ça ? demanda ce dernier.

– Il y a rien à entendre, rétorqua Dima, tendu. Ce sont juste les portes de l’étable qui...

– Quelque chose rôde dehors, chevauchant la tempête. Son frère essayait seulement de l’effrayer.

– Tu racontes n’importe quoi, répliqua Dima.

– Écoutez! lança Pyotr.

Alors que le vent cognait le toit de la maison et que le feu crépitait dans l’âtre, Dima crut percevoir, par-dessus les bourrasques, un hurlement lointain pareil au rugissement d’une bête affamée ou aux pleurs d’un enfant.

– Quand le vent se lève dans le cimetière, il réveille les esprits de tous les bébés qui sont morts avant d’être baptisés. Les malenchki. Ils volent les âmes des vivants afin d’entrer au paradis.

Pyotr se pencha et enfonça un doigt dans l’épaule de Dima.

– Ils prennent toujours le plus jeune.

Du haut de ses huit ans, Dima savait bien que ce n’était pas vrai, mais il ne put s’empêcher de tourner la tête vers les fenêtres sombres. Dans la cour éclairée par la lune, les arbres étaient agités par de violentes rafales. Il tressaillit. Il aurait juré... L’espace d’un instant, il aurait juré voir une ombre s’étendre dehors. La silhouette aux contours noirs d’un être bien plus grand qu’un oiseau aux ailes déployées.

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