Commentaire de Isallya

Commençons cette critique par un grand remerciement à Booknode et aux éditions Milan pour m'avoir fait découvrir cette série plus tôt que je ne l'avais prévu. (Je passe sous silence la galère que j'ai eu à mettre la main sur le premier tome, mais ça mériterait de finir en chanson avec un refrain du style : bouquin où t'es ? bouquin où t'es ?)

Le premier tome avait été une excellente surprise, et le deuxième... Eh bien, ce fut un coup de cœur ! Même sans avoir lu Grisha (auquel King of Scars fait énormément référence, pour mémoire) je me suis sentie impliquée du début à la fin. Bien sûr, comme pour le premier volume, nous explorons en profondeur les arcanes du pouvoir sans que rien ne nous soit épargné mais, comme pour le premier volume, ça s'est révélé bien plus passionnant que je ne l'avais craint. Ravka entre (enfin) en guerre ouverte contre Fjerda, le pays voisin, et mine de rien, ce conflit s'avère riche en rebondissements.

Il faut dire que la structure narrative y joue pour beaucoup. Comme d'hab, nous avons droit aux points de vue de Nikolai, de Zoya et de Nina qui ont tous un rôle à jouer dans le combat. Leur détermination et leur ingéniosité nous offrent de très belles scènes d'action, ponctuées de passages un peu plus posés, voire même introspectifs : oui, nos trois protagonistes sont toujours aux prises avec eux-mêmes et cherchent à déterminer qui ils sont et quels sont véritablement leurs rêves. Les autres personnages sont tout aussi creusés, ce qui est assez rare pour être souligné : je n'ai pas eu le sentiment que Leigh Bardugo ait oublié de creuser le potentiel de l'un d'entre eux. Et vu leur nombre, c'est plutôt remarquable.

Je n'ai pas grand-chose de plus à dire. Réussir à garder le lecteur en haleine pendant presque 600 pages me semble relever d'un exploit, et pourtant Leigh Bardugo l'a fait. Oui, il y a évidemment quelques moments un peu mous, et j'ai eu l'impression que l'issue de quelques événements était assez prévisible, mais la variété de points de vue et les cliffhangers qui concluent un certain nombre de chapitres remplissent bien leur office. Sans parler du fait que nos trois narrateurs et leurs compagnons sont dans l'ensemble très attachants par leur complexité (et par leur sens de la répartie, il faut bien le dire), et que cela suffit à donner envie de les suivre jusqu'au bout de leurs aventures.

En parlant de la fin, justement... Elle n'a rien de décevant et est très bien comme elle est, mais j'espère que l'autrice nous gratifiera d'une autre série plutôt que de nous laisser en plan comme ça ! Je ne crois pas que je me lasserais un jour d'explorer le grishaverse, c'est un univers tellement riche et cohérent qu'il y a toujours matière à exploiter.