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Il se figea, respirant de manière saccadée.
— J’ai dit à Joslyn que je ne l’aimais pas parce que… je suis tombé
amoureux de quelqu’un d’autre.
Je le fixai, pétrifiée, mon cœur battant si vite que je crus qu’il allait exploser.
— Qui ça ? demandai-je d’une voix timide en priant pour connaître la réponse.
— Vous. Je vous veux, vous, insista-t-il.
Je déglutis, une foule de pensées contradictoires s’entrechoquant dans ma tête. Joslyn. Remplaçante. Embrasser Cal. Matrice royale. Héritier.
Remplaçante. Remplaçante. Remplaçante.
— Vous ne me voulez pas. Vous avez besoin de moi, clarifiai-je, incapable de passer outre cette vérité.
Si Joslyn n’était pas morte, et si je n’étais pas sa seule option pour avoir un enfant, m’aurait-il tenu de tels propos ?
— Vous êtes une femme impossible ! hurla-t-il en se jetant sur moi.
Je reculai en titubant, de peur qu’il me frappe. C’était idiot. Sa main s’enroula autour de ma nuque et il m’attira vers lui, appuyant ses lèvres sur les miennes.
Je haletai, inspirant son souffle. Ma bouche s’ouvrit et nos langues se mêlèrent en une danse torride. Nos baisers étaient toujours comme ça :
sauvages, passionnés, fébriles. Son autre bras se lova autour de mon dos et il plaqua son ventre contre le mien. Je poussai un gémissement en sentant nos corps collés ainsi, la chaleur monta entre nous et je perdis pied. Il y avait une avidité dans ce baiser que j’adorais. J’avais l’impression qu’il était affamé de moi et qu’il n’était jamais rassasié. Moi aussi, je voulais le dévorer, mais un mot tournait en boucle dans ma tête.
Remplaçante.
M’embrasait-il uniquement parce que Joslyn était morte et que j’étais sa seule chance d’avoir un fils ? Lui en voulais-je ? Avais-je toujours envie de son affection même si elle était feinte ?
Je m’écartai de lui, comme si j’avais soudainement dessaoulé. Ses sourcils se froncèrent de perplexité.
— Je respecte la position dans laquelle vous êtes, mais…
(Je pris une grande inspiration.)
Je ne suis le plan de secours de personne.
Je vaux mieux que ça.
Afficher en entierIf I don’t make you my wife, I might have to put you in my army.”
His tone was joking, but I couldn’t help the lopsided grin that graced my face.
Afficher en entierUne énergie surnaturelle parcourut mon corps tout entier et des flammes bleues me dévorèrent. Une chaleur consumma ma peau alors que le brasier se propageait et que la pièce s’emplissait de cris. Une douleur irradia mes omoplates, m'attirant brusquement en arrière
Afficher en entierLe sanglot qui s’étrangla dans ma gorge me surprit. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je m’étais laissée aller à envisager ma vie avec lui. À quel point je l’aimais.
Je courus sans savoir où j’allais jusqu’au moment où j’aperçus un petit bosquet de saules pleureurs devant moi. Un soupir résigné m’échappa alors que je me précipitais vers le réconfort de ces arbres. C’était un lieu propice
à la tristesse, où l’on pouvait déverser tout son chagrin. Drae et Amélia y avaient pleuré la perte de leurs enfants. Puis le roi y avait pleuré la perte de son épouse et d’un autre enfant. Aujourd’hui, j’y pleurerais la perte d’un avenir qui ne m’avait appartenu qu’un bref instant.
Quelques heures d’espoir, voilà ce qui suffit à briser quelqu’un. Quand on vous les enlève, elles laissent un trou béant qui semble impossible à combler.
Je me recueillis devant la tombe de la reine Amélia, sans trop savoir pourquoi j’avais choisi la sienne. Peut-être parce qu’elle aurait été la seule à saisir l’ampleur de ma peine. Malgré un mariage arrangé, ils avaient fini par tomber amoureux l’un de l’autre. Elle aurait compris mon chagrin d’avoir perdu ma chance d’être aimée de lui.
Je jetai un coup d’œil aux petites pierres tombales et mon cœur s’alourdit. Ce qui aurait dû être une perspective joyeuse – avoir une famille – s’était soldé par une perte atroce. Aucun parent ne devrait avoir un cimetière rempli d’enfants.
Personne. Jamais.
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