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Extrait ajouté par ArkhamAsyluum 2021-06-20T21:31:33+02:00

Mon père, entendant cette étrange histoire, insulta le cheminot-poète de manière particulièrement obscène. Ma mère s'exclama que quelqu'un aurait dû se charger d'éclater la tête de merde de ce type de merde.

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Extrait ajouté par Alyer 2021-04-04T13:17:43+02:00

Nous arrivâmes au parc, repartîmes en sens inverse et puis refîmes le chemin jusqu'au jardin. Il était tôt, il n'y avait pas encore le brouhaha du dimanche ni les vendeurs de noisettes, amandes grillées et lupins. Avec prudence, Lila m'interrogea à nouveau sur le lycée. Je lui dis le peu que je savais mais en l'exagérant le plus possible. Je voulais qu'elle soit intriguée, qu'elle désire participer au moins un peu, de l'extérieur, à ma nouvelle aventure et qu'elle sente qu'elle perdait quelque chose de moi, comme moi je craignais toujours de perdre une part - et une grande part - d'elle. Je marchais du côté de la rue et elle à l'intérieur. Je parlais et elle écoutait avec grande attention.

Puis la Millecento des Solara s'approcha de nous, Michele au volant et Marcello à ses côtés. Ce dernier commença à nous lancer des plaisanteries. Ils nous les adressaient à toutes les deux, pas seulement à moi. Il chantonnait en dialecte des phrases du genre : << Qu'elles sont jolies, ces demoiselles ! Mais ne vous fatiguez pas avec tous ces allers et retours ! Vous savez, Naples est une grande ville, et la plus belle du monde, belle comme vous ! Montez donc, rien qu'une demi-heure, après on vous ramène. >>

Je n'aurais pas dû le faire mais je le fis quand même. J'aurais dû poursuivre tout droit comme s'ils n'existaient pas, ni sa voiture, ni son frère, ni lui, et continuer à bavarder avec Lila en les ignorant ; mais au lieu de cela, poussée par le besoin de me sentir attirante, chanceuse et sur le point d'aller à l'école des bourgeois où je trouverais selon toute vraisemblance des garçons avec des voitures plus belles que celle des Solara, je me retournai et dis en italien :

<< Merci, mais nous ne pouvons pas .>>

Alors Marcello tendit la main. Je vis qu'elle était petite et grosse, tandis que lui-même était un jeune homme grand et bien fait. Ses cinq doigts passèrent la fenêtre et vinrent saisir mon poignet, tandis que sa voix disait :

<< Michè, vise un peu le beau bracelet qu'elle a, la fille du portier ! >>

La voiture s'arrêta. Les doigts de Marcello autour de mon poignet me plissèrent la peau et je retirai mon bras avec horreur. Le bracelet se brisa et tomba entre le trottoir et la voiture.

- C'est pas vrai, regarde ce que t'as fait ! m'écriai-je en pensant à ma mère.

- Du calme, répliqua-t-il, ouvrant la portière et sortant de la voiture, je vais te le réparer. >>

Il était joyeux et cordial, il essaya à nouveau de me prendre le poignet comme pour établir une familiarité susceptible de me calmer. Alors tout se passa en un éclair : Lila, la moitié de sa taille, le poussa contre la voiture et lui colla le tranchet sous la gorge. Elle lu dit calmement, en dialecte :

<< Tu la touches encore une fois et tu vas voir ce qui t'arrive. >>

Marcello s'immobilisa, incrédule. Michele sortit aussitôt de la voiture en disant d'un ton rassurant :

<< Elle te fera rien, Marcè, cette salope n'en a pas le courage. >>

Michele contourna la voiture tandis que je me mettais à pleurer. D'où j'étais, je voyais bien que la pointe du tranchet avait déjà coupé la peau de Marcello et qu'un mince filet de sang sortait de cette égratignure. J'ai toujours la scène clairement à l'esprit : il faisait encore très chaud, il y avait peu de passants, et Lila était sur Marcello comme si elle avait vu un vilain insecte sur son visage et voulait le chasser. Et j'ai aussi conservé l'absolue certitude qui me saisit alors : elle n'aurait pas hésité à lui couper la gorge. Michele s'en rendit compte lui aussi :

<< Ca va, sois gentille >>, dit-il et, toujours avec le même calme, presque amusé, il rentra dans sa voiture : << Monte, Marcè, dis pardon aux demoiselles et on y va. >>

Lila éloigna lentement la pointe de la lame de la gorge de Marcello. Il esquissa un sourire timide, il avait l'air perdu :

<< Un instant >>, fit-il.

Il s'agenouilla sur le trottoir, devant moi, comme s'il voulait s'excuser en se soumettant à la forme ultime de l'humiliation. Il fouilla sous la voiture, récupéra le bracelet, l'examina et le répara en resserrant avec ses doigts le petit anneau qui avait cédé. Cependant, quand il me le donna ce n'est pas moi qu'il regardait, mais Lila. Et c'est à elle qu'il dit : << Pardon. >> Puis il monta dans la voiture qui redémarra.

<< J'ai pleuré à cause du bracelet, pas parce que j'avais peur >>, précisai-je.

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Extrait ajouté par Alyer 2021-04-04T12:22:38+02:00

Au bar Solara, quand il faisait chaud, entre les pertes au jeu et les ivresses mauvaises, on arrivait souvent au désespoir (un mot qui, en dialecte, voulait dire avoir perdu tout espoir mais aussi, en même temps, être sans le sou), et alors aux coups. Silvio Solara, le patron, un gros type au ventre imposant, les yeux bleus et le front très haut, gardait un bâton noir derrière le comptoir avec lequel il n'hésitait pas à frapper ceux qui ne payaient pas leurs consommations, ceux qui avaient demandé des prêts et à échéance ne voulaient pas rembourser, bref tous ceux qui négociaient des pactes quelconques mais ne s'y tenaient pas; et souvent il était aidé par ses fils Marcello et Michele, des garçons qui avaient l'âge du frère de Lila mais qui frappaient encore plus dur que leur père. Au bar on donnait des coups et on en recevait. Puis les hommes rentraient chez eux exaspérés par les pertes au jeu, l'alcool, les dettes, les échéances et les bagarres et, au premier mot de travers, ils battaient les membres de leur famille : un enchaînement de fautes qui engendrait d'autres fautes.

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Extrait ajouté par Alyer 2021-04-04T12:07:38+02:00

<< Cerullo, qu'est-ce qu'il y a d'écrit ? >>

Dans la classe, un silence intrigué s'installa. Lila esquissa un demi-sourire, presque une moue, puis se jeta sur le côté, tout contre sa voisine de table qui multiplia les signes d'agacement. Alors elle lut d'un ton boudeur :

<< Soleil. >>

Nunzia Cerullo se tourna vers la maîtresse et son regard était hésitant, presque effrayé. Sur le coup, Mme Oliviero n'eut pas l'air de comprendre pourquoi, dans ces yeux de mère, elle ne voyait pas l'enthousiasme qui était le sien. Mais ensuite elle dut se douter que Nunzia ne savait pas lire, ou qu'en tout cas elle n'était pas bien sûre qu'au tableau il y ait vraiment écrit soleil, et elle fronça les sourcils. Donc, à la fois pour clarifier la situation au bénéfice de Mme Cerullo et pour féliciter notre camarade, elle dit à Lila :

<< C'est bien, c'est ce qui est écrit : soleil. >>

Puis elle ordonna :

<< Allez, Cerullo, viens au tableau. >>

Lila se rendit au tableau en traînant, et la maîtresse lui tendit la craie :

<< Ecris : craie >>, lui dit-elle.

Lila, très concentrée et avec une écriture tremblante, plaçant les lettres tantôt en haut tantôt en bas, écrivit : crai.

Mme Oliviero ajouta le << e >> et Mme Cerullo, en voyant la correction, lança avec désolation à sa fille :

<< Tu t'es trompée ! >>

Mais la maîtresse la rassura aussitôt :

<< Non non non : Lila doit s'exercer, c'est vrai, mais elle sait déjà à la fois lire et écrire. Qui est-ce qui lui a appris ? >>

Mme Cerullo répondit, les yeux baissés :

<< Pas moi. >>

- Mais chez vous ou dans votre immeuble, est-ce que quelqu'un a pu le faire ? >>

Nunzia secoua la tête avec énergie.

Alors la maîtresse s'adressa à Lila et, avec une admiration sincère, lui demanda devant nous toutes :

<< Qui est-ce qui t'a appris à lire et à écrire, Cerullo ? >>

Cerullo, menue, les cheveux, les yeux et la blouse tout noirs, un nœud rose autour du cou, et six années de vie seulement, répondit :

<< Moi. >>

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Extrait ajouté par Alyer 2021-04-04T11:41:00+02:00

Un jour, Lila et moi décidâmes de monter l'escalier qui conduisait, marche après marche, étage après étage, jusqu'à la porte de l'appartement de Don Achille : c'est ainsi que notre amitié commença.

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Extrait ajouté par Talou61 2021-03-26T16:27:08+01:00

Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. Il nous arrivait toutes sortes d'histoires, chez nous et à l'extérieur, jour après jour ; mais je ne crois pas avoir jamais pensé que la vie qui nous était échue fût particulièrement mauvaise. C'était la vie, un point c'est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.

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Extrait ajouté par Talou61 2021-03-26T16:26:54+01:00

J'eus l'impression - pour le formuler avec des mots d'aujourd'hui - que non seulement elle parlait très bien mais qu'elle développait un don que je lui connaissais déjà : encore mieux que lorsqu'elle était enfant, elle savait s'emparer des faits et, avec naturel, les restituer chargés de tension ; quand elle réduisait la réalité à des mots, elle lui donnait de la force et lui injectait de l'énergie.

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Extrait ajouté par Talou61 2021-03-26T16:26:12+01:00

La plèbe, c'était nous. La plèbe, c'étaient ces disputes pour la nourriture et le vin, cet énervement contre ceux qui étaient mieux servis et en premier, ce sol crasseux sur lequel les serveurs passaient et repassaient et ces toasts de plus en plus vulgaires.

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Extrait ajouté par Alyer 2021-03-17T16:04:23+01:00

Lila va trop loin, comme d'habitude, ai-je pensé.

Elle élargissait outre mesure le concept de trace. Non seulement elle voulait disparaître elle-même, maintenant, à soixante-six ans, mais elle voulait aussi effacer toute la vie qu'elle laissait derrière elle.

Je me suis sentie pleine de colère.

Voyons qui l'emporte cette fois, me suis-je dit. J'ai allumé mon ordinateur et ai commencé à écrire notre histoire dans ses moindres détails, tout ce qui me restait en mémoire.

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Extrait ajouté par Talou61 2021-03-02T11:01:05+01:00

La plèbe, c'était nous. La plèbe, c'étaient ces disputes pour la nourriture et le vin, cet énervement contre ceux qui étaient mieux servis et en premier, ce sol crasseux sur lequel les serveurs passaient et repassaient et ces toasts de plus en plus vulgaires.

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