Extraits

Pocket, p. 85

« Mme Préau avait grande satisfaction à revoir ces dessins où les parents sont souvent figurés d'une façon grotesques, hérissés de poils ou filiformes.

Les princesses que dessinaient les petites filles nées dans les années soixante étaient parées de colliers de perles bigarrées, de robes en forme de chapiteau agrémentées de manches ballon figurant de gros biceps.

Quant aux chevaliers apparus sous les pinceaux des garçons, ils ployaient sous le poids d'épées fabuleuses, combattant aux portes de châteaux forts ou chutant de leurs murailles dentelées.

Des voitures rikiki menaçaient de tomber dans des ravins et l'on n'oubliait jamais l'antenne sur le toit des maisons ni la fumée sortant de la cheminée.

Puis les enfants s'étaient mis à dessiner les paraboles sur ces balcons et des poissons carrés dans les assiettes.»

Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent.

(Voltaire, Zadig ou La Destinée)

Les minuscules étoiles.

Des milliers d’étoiles jaunes.

Je veux mourir.

Cousin, étouffe-moi dans tes bras.

Fais-moi encore mourir.

Agenouillé devant la table basse du salon, l’enfant déballait son cadeau avec l’enthousiasme d’un condamné à mort. Les dimensions de l’objet entouré de papier vert sapin étaient bien trop modestes pour correspondre aux souhaits de Martin. Il avait commandé un Meccano géant et la boîte du petit chimiste pour son anniversaire. Des Legos étaient également sur la liste de Noël. L’enfant souleva le paquet : trop lourd pour être un jeu de société ou un puzzle géant.

Si je peux vous aider d’une quelconque façon, dites-le-moi, je viens d’enterrer un chat dans mon jardin, je ne suis pas à quelques coups de pioche près.

Martin n'ignorait pas quel pouvoir détenait un procureur. Sa mère en avait l'amère expérience. C'est à l'opiniâtreté d'un magistrat que Me PREAU devait d'avoir rejoint le banc des accusés alors que, depuis le début de l'affaire, selon les premières expertises psychiatriques, il était clair qu'elle n'y avait pas sa place

Je serai toujours à tes côtés.

Tu n'auras jamais plus froid.

Dors tranquille mon chaton.

Mamie Elsa veille sur toi.

Elsa avait un grain, dit- il avec nostalgie.

Un charmant et délicieux petit grain.

C'est en cela qu'elle était fascinante et tellement différente des autres....

Ta Mére voyait des choses que nous n'imaginions pas et qui la rassuraient....

Pour elle, il n'y avait pas de frontière entre le réel et l'irréel.....

"

- J'ai eu des soucis avec les chats.

- Les chats ?

- Les chats errants du quartier. Je les nourris de temps en temps. Il y en a un, très hostile, il attaquait les autres mais maintenant c'est fini.

- Que s'est-il passé ?

Mme Préau chuchota avec malice.

- Il mange de la terre.

- Il est beau votre jardin.

- Merci Laurie, mais tu sais, c'est beaucoup de travail.

- Nous, il est pas beau le jardin. Y a pas de fleurs.

- Si Laurie, il y a toi.