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A l’une de leur premières rencontres, Franz lui dit avec une intonation singulière : « Sabina, vous êtes une femme. » Elle ne comprenait pas pourquoi il lui annonçait cette nouvelle du ton solennel d’un Christophe Colomb qui viendrait d’apercevoir le rivage d’une Amérique. Elle comprit elle comprit seulement plus tard que le mot femme qu’il prononçait avec une emphase particulière, n’était pas pour lui la désignation de l’un des deux sexes de l’espèce humaine, mais représentait une valeur. Toutes les femmes n’étaient pas dignes d’être appelées femmes page 133
Afficher en entierDans une société riche, les gens n’ont pas besoin de travailler de leurs mains et se consacrent à une activité intellectuelle. Il y a de plus en plus d’universités et de plus en plus d’étudiants. Pour décrocher leurs parchemins, il faut qu’ils se trouvent des sujets de diplômes. Il y a un nombre infini de sujets, car on peut disserter sur tout. Les liasses de papier noirci s’accumulent dans les archives qui sont plus tristes que les cimetières […]. La culture disparait dans une multitude de productions, dans une avalanche de phrases, dans la démence de la quantité.
Afficher en entierL'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures.
Afficher en entierEn travaux pratiques de physique, n'importe quel collégien peut faire des expériences pour vérifier l'exactitude d'une hypothèse scientifique. Mais l'homme, parce qu'il n'a qu'une seule vie, n'a aucune possibilité de vérifier l'hypothèse par l'expérience de sorte qu'il ne saura jamais s'il a eu tort ou raison d'obéir à son sentiment.
Afficher en entierSeul le hasard peut nous apparaître comme un message. Ce qui arrive par nécessité, ce qui est attendu et se répète quotidiennement n'est que chose muette. Seul le hasard est parlant. On tente d'y lire comme les gitanes lisent au fond d'une tasse dans les figures qu'a dessinées le marc du café.
Afficher en entier[Les vies humaines] sont composées comme une partition musicale. L'homme, guidé par le sens de la beauté, transforme l'événement fortuit (une musique de Beethoven, une mort dans une gare) en un motif qui va ensuite s'inscrire dans la partition de sa vie. Il y reviendra, le répétera, le modifiera, le développera comme fait le compositeur avec le thème de sa sonate.
Afficher en entierLa sensualité, c'est la mobilisation maximale des sens : on observe l'autre intensément et on écoute ses moindres bruits.
Afficher en entierCe qui distingue l'autodidacte de celui qui a fait des études, ce n'est pas l'ampleur des connaissances, mais des degrés différents de vitalité et de confiance en soi.
Afficher en entierLe rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'homme.
Afficher en entierJe pourrais dire qu'avoir le vertige c'est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s'y abandonner. On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s'écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre.
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