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Cette phrase réveilla toutes les craintes du jeune peintre, qui rougit en regardant la mère d’Adélaïde ; mais il ne vit sur ce visage que l’expression d’une bonhomie sans fausseté :
Afficher en entier– Oh ! rien, répondit la baronne. Adélaïde a passé quelques nuits pour achever un ouvrage de femme, et n’a pas voulu m’écouter lorsque je lui disais qu’un jour de plus ou de moins importait peu
Afficher en entiermpolitesse. – Oui, dit-il, j’ai été fort occupé, mais j’ai souffert… À ces mots, Adélaïde leva la tête, regarda son amant, et ses yeux inquiets ne lui reprochèrent plus rien. – Vous nous avez donc supposées bien indifférentes à ce qui peut vous arriver d’heureux ou de malheureux ? dit la vieille dame
Afficher en entierCe fut des observations, des rires, des moqueries, faites innocemment et avec toute la gaieté des artistes ; mais desquelles Hippolyte souffrit horriblement. Une certaine pudeur d’âme le mettait mal à l’aise en voyant le secret de son cœur traité si légèrement, sa passion déchirée, mise en lambeaux, une jeune fille inconnue et dont la vie paraissait si modeste, sujette à des jugements vrais ou faux, portés avec tant d’insouciance. Il affecta d’être mu par un esprit de contradiction, il demanda sérieusement à chacun les preuves de ses assertions, et les plaisanteries recommencèrent
Afficher en entierL’amiral se mordit les lèvres et se mit à jouer. Le peintre resta près d’Adélaïde qui lui proposa de faire une partie, il accepta. Tout en jouant, il observa chez madame de Rouville une ardeur pour le jeu qui le surprit. Jamais cette vieille baronne n’avait encore manifesté un désir si ardent pour le gain, ni un plaisir si vif en palpant les pièces d’or du gentilhomme.
Afficher en entierHuit jours se passèrent ainsi, pendant lesquels les sentiments du peintre et ceux d’Adélaïde subirent ces délicieuses et lentes transformations qui amènent les âmes à une parfaite entente. Aussi, de jour en jour, le regard par lequel Adélaïde accueillait son ami était-il devenu plus intime, plus confiant, plus gai, plus franc ;
Afficher en entier– Vous voyez notre voisin, lui dit la vieille dame en lui montrant Hippolyte. Monsieur est un peintre célèbre dont le nom doit être connu de vous malgré votre insouciance pour les arts. Le gentilhomme reconnut la malice de sa vieille amie dans l’omission qu’elle faisait du nom, et salua le jeune homme
Afficher en entierLa vieille dame tressaillit en entendant ces paroles, et Adélaïde jeta sur le peintre un de ces regards recueillis qui semblent être un jet de l’âme. Hippolyte voulait appartenir à ses deux voisines par quelque lien, et conquérir le droit de se mêler à leur vie. Son offre, en s’adressant aux plus vives affections du cœur, était la seule qu’il lui fût possible de faire : elle contentait sa fierté d’artiste, et n’avait rien de blessant pour les deux dames. Madame Leseigneur accepta sans empressement ni regret, mais avec cette conscience des grandes âmes qui savent l’étendue des liens que nouent de semblables obligations et qui en font un magnifique éloge, une preuve d’estime
Afficher en entier– Eh bien, monsieur ! j’espère que vous ne vous sentez plus de votre chute ? lui dit la vieille mère en se levant d’une antique bergère placée au coin de la cheminée et en lui présentant un fauteuil. – Non, madame. Je viens vous remercier des bons soins que vous m’avez donnés, et surtout mademoiselle qui m’a entendu tomber
Afficher en entier– Oui, maintenant, dit-il. – Oh ! cela ne sera rien, reprit la vieille mère. Votre tête a, par bonheur, porté sur ce mannequin. – Je me sens infiniment mieux, répondit le peintre, je n’ai plus besoin que d’une voiture pour retourner chez moi. La portière ira m’en chercher une. Il voulut réitérer ses remercîments aux deux inconnues ; mais, à chaque phrase, la vieille dame l’interrompait en disant : – Demain, monsieur, ayez bien soin de mettre des sangsues ou de vous faire saigner, buvez quelques tasses de vulnéraire, soignez-vous, les chutes sont dangereuses
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