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Il n'est jamais fait mention des cloches de Santa Maria avant 1714, date à laquelle Philippe V vainquit les Catalans. Le roi castillan greva alors d'un impôt spécial les cloches de Catalogne, pour n'avoir cessé d'appeler les patriotes catalans à sometent, autrement dit à prendre les armes pour défendre leur terre. Les Castillans ne furent pas les seuls à maudire les cloches qui appelaient les citoyens à la guerre. Quand il réussit à écraser l'opposition valencienne qui s'était révoltée, les armes à la main, contre lui, Pierre le Cérémonieux ordonna l'exécution de certains rebelles qu'il obligea à boire le métal fondu de la cloche de l'Union qui avait appelé les Valenciens à sometent.
Afficher en entierLes humbles, qui transportaient gratuitement des pierres jusqu'à Santa Maria, sont le plus bel exemple de la ferveur populaire qui présida à l'érection de l'église. La paroisse leur accorda des privilèges et la trace de leur dévotion mariale est encore visible aujourd'hui dans les figures en bronze du porche principal, sur les reliefs du presbytère ou sur les chapiteaux de marbre, où sont partout représentés ces simples portefaix.
Afficher en entierLe droit de coucher avec la mariée lors de sa nuit de noces était un des droits des seigneurs sur leurs serfs qu'autorisaient les usatges. L'existence des mauvais usages en Catalunya Vella, et non en Catalunya Nova, poussa les serfs à se soulever à plusieurs reprises contre leurs seigneurs, jusqu'aux jugements arbitraux de Guadalupe, en 1486, qui les abolit en contrepartie d'une indemnité considérable versée aux seigneurs privés de leurs droits.
Afficher en entierLe juif Hasdai Crescas a bel et bien existé - tout comme un certain Bernat Estanyol, capitaine des mercenaires -, mais si le premier a été délibérément choisi par l'auteur, le deuxième n'est que le pur produit d'une coïncidence. Le métier de cambiste et l'existence qui lui est attribuée sont l'invention de l'auteur. Sept ans après l'inauguration officielle de Santa Maria, en 1391 - plus d'un siècle après que les Rois Catholiques eurent ordonné l'expulsion des juifs de leurs royaumes -, le barrio juif de Barcelone fut saccagé par la population, ses habitants massacrés et les plus chanceux, comme ceux qui parvinrent à se réfugier dans des couvents, furent contraints de se convertir. Une fois le barrio juif détruit, ses maisons abattues et des églises élevées à leur place, le roi Jean, préoccupé par le préjudice économique qu'impliquait pour les coffres royaux la disparition des juifs, essaya de les faire revenir à Barcelone ; il leur promit des exonérations fiscales tant que la communauté ne dépasserait pas les deux cents personnes et abrogea certaines obligations, comme celle de laisser lits et meubles à disposition de la cour quand celle-ci se trouvait à Barcelone ou encore celle de nourrir les lions et autres fauves royaux. Mais les juifs ne revinrent pas et, en 1397, le roi concéda à Barcelone le privilège de ne pas avoir de barrio juif.
Afficher en entierLa particularité de Santa Maria est qu'elle a été construite sur une période continue de cinquante-cinq années et que peu d'éléments ont été ajoutés par la suite, ce qui fait d'elle le plus fameux exemple du gothique catalan ou gotico ancho. Comme il était l'usage à l'époque, afin de ne pas interrompre les offices religieux, Santa Maria fut bâtie sur une ancienne église. L'architecte Bassegoda Amigo a d'abord situé le temple primitif au coin de la calle Espaseria, précisant que l'actuelle église avait été construite devant l'ancienne, plus au nord, et qu'elles étaient séparées toutes deux par ce qui est aujourd'hui la calle de Santa Maria. Cependant, la découverte en 1996, suite aux travaux de construction d'un nouveau presbytère et d'une crypte dans le temple, d'une nécropole romaine sous Santa Maria a amené à reconsidérer la théorie de Bassegoda, et son petit-fils, architecte et spécialiste du temple, soutient aujourd'hui que les églises successives se sont toujours trouvées sur le même lieu et que les édifices se sont superposés. C'est dans son cimetière, suppose-t-on, qu'aurait été enterré le corps de Santa Eulalia, patronne de Barcelone, dont les restes furent transférés par le roi Pierre de Santa Maria à la cathédrale.
Afficher en entierLa Vierge de la Mer décrite dans le roman est celle qui se trouve actuellement sur le maître-autel. Elle était auparavant située sur le tympan du porche de la calle del Born.
Afficher en entierLa première accusation connue de crucifixion d'un enfant chrétien est mentionnée en Allemagne, à Würzburg, en 1147, et, comme souvent envers les juifs, le délire morbide de la population s'étendit rapidement dans toute l'Europe. A peine un an plus tard, en 1148, on accusa les juifs anglais de Norwich d'avoir crucifié un autre enfant chrétien. Les accusations de meurtres rituels par crucifixion, principalement à Pâques, se généralisèrent alors : Gloucester en 1168, Fulda en 1235, Lincoln en 1255, Munich en 1286... La haine des juifs et la naïveté populaire étaient telles qu'au XVe siècle, un franciscain italien du nom de Bernanito da Feltre annonça à l'avance la crucifixion d'un enfant à Trento, prophétie dont il fut dit qu'elle s'était accomplie. L'Eglise béatifia Simon, mais le franciscain n'en reste pas là et continua d' << annoncer >> des crucifixions : à Reggio, Bassano ou Mantoue. L'Eglise s'amenda seulement au XXe siècle et annula la béatification de Simon, martyr du fanatisme et non de la foi.
En 1369, postérieurement à ce qui est relaté dans le livre, la host de Barcelone se souleva contre le peuple de Creixell qui avait empêché la libre circulation et le pâturage du bétail destiné, vivant, à la ville ; cette attitude poussa la host citadine à sortir défendre ses privilèges face aux villages et seigneurs féodaux.
Afficher en entierEn 1367, suite à la profanation d'une hostie, et après avoir été enfermés dans une synagogue sans eau ni nourriture, trois juifs furent exécutés par ordre de l'infant Jean, lieutenant du roi Pierre.
Pendant la Pâque chrétienne, il était formellement interdit aux juifs de sortir de sortir de leurs maisons ; mieux encore, tout au long des journées de célébration, ils devaient garder en permanence portes et fenêtres de leurs foyers closes pour ne pas voir les nombreuses processions chrétiennes ni interférer dans leur bon déroulement. Malgré ces mesures, la Pâque attisait les obsessions des fanatiques, et les accusations de rituels hérétiques connaissaient un pic à cette période de l'année que les juifs redoutaient non sans raison.
Afficher en entierEn 1360, le cambiste F. Castello, déclaré abatut ou en faillite, fut décapité devant son bureau de change, ainsi que l'établissait la loi, près de l'actuelle plaza Palacio.
Afficher en entierAu cours de la révolte de la plaza del Blat, à une époque où les mauvaises récoltes privèrent les Barcelonais de blé, les instigateurs de la rébellion furent effectivement soumis à un jugement sommaire et pendus, exécution que, pour des raisons évidentes, j'ai située sur la même plaza del Blat. Les autorités municipales avaient visiblement espéré qu'un simple serment suffirait à conjurer la famine.
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