Extraits

« Mais quand je suis près de toi, je n’ai pas du tout envie de me passer de ces complications. » Les lèvres d’Ash descendirent sur ma joue, me tirant un hoquet étouffé quand elles approchèrent de mon oreille. « Ni d’être dans le contrôle. Ou décent, dit-il et je frissonnai à la sensation décadente de sa langue humide sur ma peau. Ce que je veux, c’est sentir ton goût sur ma langue. Ce que je veux, c’est m’enfouir si profondément en toi que j’en oublierai mon propre nom. » Ses dents aiguisées se refermèrent sur mon lobe. Mon corps tout entier tressaillit, et rien de tout ça n’était forcé. « Et je n’ai pas besoin de lire tes émotions pour savoir à quel point tu as envie de la même chose. »

Un désir impudique s’installa en moi, et je n’essayai même pas de former la pensée que je n’aimais pas ça – lui et ce qu’il me faisait.

« Alors, garde ça à l’esprit la prochaine fois que tu douteras de la réalité de mon intérêt, m’avertit-il. Parce que ce n’est pas contre un mur que je te plaquerai. Tu seras sur le dos, sous moi, et aucun de nous deux ne se rappellera son propre nom. » Il posa un baiser sur mon pouls palpitant. « Est-ce que c’est clair, liessa ? »

Je dus fournir un effort pour retrouver ma voix.

« Oui.

“Death always finds you, one way or another.”

« À la réflexion, merci pour ce que tu fais », dit-il et je le regardai. Ma respiration se coupa quand, de façon totalement stupide et inexplicable, mon ventre se contracta puis se creusa à la vue de l’intensité brûlante dans ses yeux. Il y avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi. « S’il te plaît, continue à combattre dans cette… Euh… Je ne sais pas comment tu appelles ce vêtement presque inexistant que tu portes. Est-ce que ça me distrait ? Oui. Mais de la meilleure façon possible.

— Pervers », grognai-je tout en jaillissant en avant quand la créature leva son épée.

Levant le bras, Ash posa une main à côté de ma tête. Il se pencha si près que l’air que je respirais avait un goût d’agrumes.

« Mon intérêt pour toi va bien au-delà des mots. » Une décharge électrique me traversa alors que ses doigts effleuraient ma joue. J’étais soudain muette. Il était si incroyablement grand qu’il emplissait tout mon champ de vision à cette distance. « Mon intérêt pour toi est un désir très concret et très puissant. » Ses doigts frôlèrent la courbe de ma mâchoire, puis la ligne de mon cou. Ils s’arrêtèrent sur mon pouls qui battait furieusement. « C’est presque comme s’il avait sa propre existence. Une entité palpable. Il occupe mes pensées dans les moments les plus incongrus », dit-il, son souffle dansant sur mes lèvres. Contre toute logique, une impatience s’empara de mes muscles, qui se contractèrent. « Je me souviens de ton goût sur mes doigts un peu trop fréquemment. » Je pris une inspiration enivrante alors que de minuscules frissons parcouraient tout mon corps. J’aplatis mes paumes sur le mur. « J’essaie de m’en empêcher, poursuivit-il, inclinant la tête en même temps que sa voix baissait d’intensité jusqu’au chuchotement. Les choses sont déjà assez compliquées entre nous, n’est-ce pas ? »

Je ne répondis pas, me contentant de rester là, le cœur tambourinant, dans l’attente.

« Mais quand je suis près de toi, je n’ai pas du tout envie de me passer de ces complications. » Les lèvres d’Ash descendirent sur ma joue, me tirant un hoquet étouffé quand elles approchèrent de mon oreille. « Ni d’être dans le contrôle. Ou décent, dit-il et je frissonnai à la sensation décadente de sa langue humide sur ma peau. Ce que je veux, c’est sentir ton goût sur ma langue. Ce que je veux, c’est m’enfouir si profondément en toi que j’en oublierai mon propre nom. » Ses dents aiguisées se refermèrent sur mon lobe. Mon corps tout entier tressaillit, et rien de tout ça n’était forcé. « Et je n’ai pas besoin de lire tes émotions pour savoir à quel point tu as envie de la même chose. »

Un désir impudique s’installa en moi, et je n’essayai même pas de former la pensée que je n’aimais pas ça – lui et ce qu’il me faisait.

« Alors, garde ça à l’esprit la prochaine fois que tu douteras de la réalité de mon intérêt, m’avertit-il. Parce que ce n’est pas contre un mur que je te plaquerai. Tu seras sur le dos, sous moi, et aucun de nous deux ne se rappellera son propre nom. » Il posa un baiser sur mon pouls palpitant. « Est-ce que c’est clair, liessa ? »

Je dus fournir un effort pour retrouver ma voix.

« Oui.

— Bien. Heureux que nous soyons sur la même longueur d’onde, dit-il lentement avant de reculer.

« Tu as raison, tu sais. J’avais le temps au lac de t’informer de ma véritable identité. J’aurais dû te le dire. » Son bras s’enroula autour de ma taille et il me tira contre lui. Je ne résistai pas, pressant mon dos contre son corps, mon cœur battant de façon erratique.

Un brouillard blanc tourbillonna autour des jambes d’Odin, qui nous emporta au sein de la magie vaporeuse. Un nouveau frisson me secoua. J’ignorais s’il était provoqué par la descente au fond de la crevasse ou par les paroles de l’Originel.

« Mais tu étais sans peur, dans tes paroles et dans tes actes. Chaque fois que je t’ai vue, continua-t-il. Tu m’intriguais, et je ne m’y étais pas attendu. Je ne l’avais pas cherché. Mais au bord de ce lac, tu étais seulement Seraphena », dit-il et je cessai de respirer en l’entendant prononcer mon nom. C’était la première fois qu’il franchissait ses lèvres. « Et j’étais seulement Ash. Pas de pacte. Pas de considération de nos obligations. Tu es restée juste parce que tu le voulais. Je suis resté, juste parce que je le voulais. Tu m’as laissé te caresser, parce que tu en avais envie, pas parce que tu avais le sentiment que tu le devais. J’aurais sans doute dû te le dire, mais je… J’ai apprécié ce moment avec toi. Je n’étais pas prêt à ce qu’il s’achève. »

« Je me suis toujours demandé si les mortels ne seraient pas moins effrayés par la mort s’ils la considéraient autrement – pas comme une fin mais comme un nouveau commencement. »

Du désespoir des couronnes dorées et enfantée de chair mortelle, une grande puissance originelle se lève, héritière des terres et des mers, des cieux et de tous les royaumes. Une ombre dans la braise, une lumière dans la flamme, pour devenir un feu dans la chair. Quand les étoiles tomberont de la nuit, que les grandes montagnes sombreront dans les mers, et que les épées des vieux os se lèveront aux côtés des dieux, l'usurpateur sera déchu de sa gloire jusqu'à la naissance de deux âmes au royaume des mortels engendrées de la même abomination, issues de la même force originelle et primordiale. Une première fille au sang de feu, destinée à celui que devait être roi. Et la seconde fille au sang de cendre et de glace, âme soeur du roi à venir. Ensemble, elles transformeront les royaumes et les conduiront à leur fin. Et tout commencera par le dernier sang des Élus répandu, le grand conspirateur né de la chair et du feu des Originels s'éveillera pour devenir l'Annonciateur qui amènera la Mort et la Destruction sur les terres données par les dieux. Prenez garde, car la fin viendra de l'Occident pour détruire l'Orient et anéantira tout ce qui existe entre les deux.

Ash ne répondit pas, ce qui me laissa le temps d’essayer de donner un sens à tout ça – de comprendre ce qui avait motivé son père.

« Ta mère… ? »

Son sourcil s’arrondit davantage.

« Tu dis ça comme si tu n’étais pas sûre que j’en avais une.

— J’imagine que oui.

— Bien. J’ai eu peur un instant que tu croies peut-être que j’étais né dans un œuf.

— Je ne sais vraiment pas quoi répondre à ça, murmurai-je.

“Did you kill that man?”

Smoothing out the skirts of the gown, I crossed my ankles. “I believe he slipped and fell upon my blade.”

“Was it his throat that fell upon your blade?”

“Odd, right?”

“Odd, indeed.”

— C’est l’amour, déclara Holland. L’amour est l’unique chose contre laquelle même le destin ne peut pas lutter. » Je clignai les yeux. C’était tout ce que je pouvais faire. Nyktos semblait, lui aussi, frappé de stupeur, incapable de réagir. « L’amour est plus puissant que la destinée. » Holland baissa la main et tous les fils disparurent, sauf un. Sauf le fil cassé, et l’ombre de celui à la longueur changeante, qui scintillaient dans l’espace entre nous. « L’amour est encore plus puissant que l’essence qui coule dans nos veines, tout aussi merveilleux et terrifiant dans son égoïsme. Par sa seule volonté, il peut étendre un fil et devenir cette magie pure que la biologie ne peut anéantir, comme il peut couper un fil prématurément de façon inattendue.

— Qu’est-ce que vous êtes en train de dire, exactement ? lui demandai-je.

— Ton corps est incapable de supporter la Sélection. Pas sans la volonté pure de ce qui est plus puissant que le destin et même que la mort. » Holland se tourna vers Nyktos. « Pas sans l’amour de celui qui permettra son Élévation. »

Ce qu’Aios m’avait dit au sujet des séraphins et de la Sélection me revint en mémoire.

« Vous faites référence au sang d’un dieu. Vous dites que j’aurai besoin du sang d’un dieu qui éprouve pour moi de l’amour ? »

Je n’arrivais pas à croire à ce que je disais moi-même.

« Pas juste un dieu. Un Originel. Et pas n’importe lequel. » Les yeux bleus de Penellaphe se posèrent sur Nyktos. « Le sang de l’Originel à qui la braise appartenait – ça et la force pure de l’amour peuvent défaire le destin. »