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J’étais vidée de toute chaleur et de toute peur. Je me sentais étrangement en paix. La cloche de verre était suspendue au-dessus de ma tête. J’étais la proie du souffle d’air.
Afficher en entierJe ne voulais pas être photographiée, parce que j'allais pleurer. Je ne savais pas pourquoi j'allais pleurer, mais je savais que si quelqu'un m'adressait la parole ou me regardait d'un peu trop près, les larmes jailliraient de mes yeux, les sanglots éclateraient dans ma gorge et je pleurerais pendant une semaine. Je sentais les larmes me noyer les yeux et déborder comme de l'eau d'un verre trop plein que l'on agite.
Afficher en entierElle avait une odeur intéressante de sueur légère qui me rappelait les feuilles très découpées des jeunes fougères que l'on peut casser puis écraser entre ses doigts pour en respirer le musc.
Afficher en entierJe me souvenais de cette pièce uniquement parce qu’il y avait un dingue. Tout ce que j’avais lu sur les fous me restait en mémoire, alors que tout le reste s’évaporait.
Afficher en entierMon arbre préféré était le saule pleureur Humaniste. J’étais persuadée qu’il venait du Japon. Là-bas ils comprennent les choses de l’esprit.
Au Japon, ils s’ouvrent les entrailles dès qu’il y a quelque chose qui cloche.
Afficher en entierIl me semblait idiot de laver un jour ce qu’il faudrait relaver le lendemain.
J’étais fatiguée, rien que d’y penser.
Je voulais faire les choses une fois pour toutes et en finir avec elles pour de bon.
Afficher en entierEt puis je me suis dit que je pourrais peut-être laisser tomber le collège pendant un an et faire de la poterie, ou alors, me débrouiller pour aller en Allemagne et travailler comme serveuse jusqu’à ce que je devienne bilingue.
Mais tous mes plans se sont mis à sautiller dans ma tête comme toute une famille de lapins insouciants.
Afficher en entierL’idée que je pourrais bien me tuer a germé dans mon cerveau le plus calmement du monde, comme un arbre ou une fleur.
Afficher en entierJe me voyais assise sur la fourche d’un figuier, mourant de faim, simplement parce que je ne parvenais pas à choisir quelle figue j’allais manger. Je les voulais toutes, seulement en choisir une signifiait perdre toutes les autres, et assise là, incapable de me décider, les figues commençaient à pourrir, à noircir et une à une elles éclataient entre mes pieds sur le sol.
Afficher en entierQuelques pétales de cerisier flottaient dans l’eau et j’ai cru que ce devait être une sorte de bouillon japonais qui se boit après le repas. J’avais tout bu, y compris les fleurs de cerisier.
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