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Extrait ajouté par Talou61 2024-01-04T18:43:07+01:00

Le vestibule était d'un grand luxe. En entrant, on éprouvait une légère sensation d'étouffement. Les tapis épais qui couvraient le sol et qui montaient les marches, les larges tentures de velours rouge qui masquaient les murs et les portes, alourdissaient l'air d'un silence, d'une senteur tiède de chapelle. Les draperies tombaient de haut, et le plafond, très élevé, était orné de rosaces saillantes, posées sur un treillis de baguettes d'or. L'escalier, dont la double balustrade de marbre blanc avait une rampe de velours rouge, s'ouvrait en deux branches, légèrement tordues, et entre lesquelles se trouvait, au fond, la porte du grand salon.

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Extrait ajouté par Talou61 2024-01-04T18:37:13+01:00

La calèche prit l'avenue de la Reine Hortense, et vint s'arrêter au bout de la rue Monceau, à quelques pas du boulevard Malesherbes, devant un grand hôtel situé entre cour et jardin. Les deux grilles chargées d'ornements dorés, qui s'ouvraient sur la cour, étaient chacune flanquées d'une paire de lanternes, en forme d'urnes également couvertes de dorures, et dans lesquelles flambaient de larges flammes de gaz. Entre les deux grilles, le concierge habitait un élégant pavillon, qui rappelait vaguement un petit temple grec.

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Extrait ajouté par Talou61 2024-01-04T18:33:03+01:00

Et elle ne continua pas. Elle s'était tout à fait tournée, elle contemplait l'étrange tableau qui s'effaçait derrière elle. La nuit était presque venue ; un lent crépuscule tombait comme une cendre fine. Le lac, vu de face, dans le jour pâle qui traînait encore sur l'eau, s'arrondissait, pareil à une immense plaque d'étain : aux deux bords, les bois d'arbres verts dont les troncs minces et droits semblent sortir de la nappe dormante, prenaient, à cette heure, des apparences de colonnades violâtres, dessinant de leur architecture régulière les courbes étudiées des rives ; puis, au fond, des massifs montaient, de grands feuillages confus, de larges taches noires fermaient l'horizon. Il y avait là, derrière ces taches, une lueur de braise, un coucher de soleil à demi éteint qui n'enflammait qu'un bout de l'immensité grise. Au-dessus de ce lac immobile, de ces futaies basses, de ce point de vue si singulièrement plat, le creux du ciel s'ouvrait, infini, plus profond et plus large. Ce grand morceau de ciel, sur ce petit coin de nature, avait un frisson, une tristesse vague ; et il tombait de ces hauteurs pâlissantes une telle mélancolie d'automne, une nuit si douce et si navrée, que le Bois, peu à peu enveloppé dans un linceul d'ombre, perdait ses grâces mondaines, agrandi, tout plein du charme puissant des forets.

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Extrait ajouté par wendy_bouquine 2022-05-01T00:43:22+02:00

L’idée de posséder Renée ne lui était jamais nettement venue. Il l’avait effleurée de tout son vice sans la désirer réellement. Il était trop mou pour cet effort. Il accepta Renée parce qu’elle s’imposa à lui, et qu’il glissa jusqu’à sa couche, sans le vouloir, sans le prévoir. Quand il y eut roulé, il y resta, parce qu’il y faisait chaud et qu’il s’oubliait au fond de tous les trous où il tombait. Dans les commencements, il goûta même des satisfactions d’amour-propre. C’était la première femme mariée qu’il possédait. Il ne songeait pas que le mari était son père

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Extrait ajouté par Milouchka 2021-03-27T21:33:01+01:00

Spoiler(cliquez pour révéler)C'était alors au fond de cette cage de verre, toute bouillante des flammes de l'été, perdue dans le froid clair de décembre, qu'ils goûtaient l'inceste, comme le fruit criminel d'une terre trop chauffée, avec la peur sourde de leur couche terrifiante.

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Extrait ajouté par Laurine-25 2021-01-05T13:55:38+01:00

C'était sa mère qui parlait en elle. Sa puérilité continuait ce vice. À mesure qu'elle grandissait, rien ne l'étonnait, elle se rappelait tout, ou plutôt elle savait tout, et elle allait aux choses défendues, avec une sûreté de main, qui la faisait ressembler, dans la vie, à une personne rentrant chez elle après une longue absence, et n'ayant qu'à allonger le bras pour se mettre à l'aise et jouir de sa demeure.

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Extrait ajouté par Belami77 2020-11-19T13:46:32+01:00

Un silence terrible se fit. Lentement, Renée détacha des bras du cou de Maxime ; et elle ne baissait pas le front, elle continuait à regarder son mari de ses grands yeux fixes de morte ; tandis que le jeune homme, écrasé, terrifié, chancelait, la tête basse, maintenant qu'il n'était plus maintenu par son étreinte. Saccard, foudroyé par ce coup supprême qui faisait enfin crier en lui l'époux et le père, n'avançait pas, livide, les brûlant de loin du feu de ses regards. Dans l'air moite et odorant de la pièce, les trois bougies flambaient très haut, la flamme droite, avec l'immobilité d'une larme ardente. Et, coupant seul le silence, le terrible silence, par l'étroit escalier un souffle de musique montait ; la valse, avec ses enroulements de couleuvre, se glissait, se nouait, s'endormait sur le tapis de neige, au milieu du maillot déchiré et des jupes tombées à terre.

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Extrait ajouté par Belami77 2020-11-19T13:40:31+01:00

Ils avaient glissé à l'inceste, dès le jour où Maxime, dans sa tunique râpée de collégien, s'était pendu au cou de Renée, en chiffonnant son habit de garde-française. Ce fut, dès lors, entre eux, une longue perversion de tous les instants. L'étrange éducation que la jeune femme donnait à l'enfant ; les familiarités qui firent d'eux des camarades ; plus tard, l'audace rieuse de leurs confidences ; toute cette promiscuité périlleuse finit par les attacher d'un singulier lien, où les joies de l'amitié devenait presque des satisfactions charnelles. Ils s'étaient livrés l'un à l'autre depuis des années ; l'acte brutal ne fut que la crise aigüe de cette inconsciente maladie d'amour. Dans le monde affolé où ils vivaient, leur faute avait poussé comme sur un fumier gras de sucs équivoques ; elle s'était développée avec d'étranges raffinements, au milieu de particulières conditions de débauche.

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Extrait ajouté par Gargali 2020-02-02T18:47:26+01:00

Peu à peu, le père l'avait ainsi rendue assez folle, assez misérable, pour les baisers du fils. Si Maxime était le sang appauvri de Saccard, elle se sentait, elle, le produit, le fruit véreux de ces deux hommes, l'infamie qu'ils avaient creusée entre eux, et dans laquelle ils roulaient l'un et l'autre.

Elle savait maintenant. C'étaient ces gens qui l'avaient mise à nue. Saccard avait dégrafé le corsage, et Maxime avait fait tomber la jupe. Puis, à eux deux, ils venaient d'arracher la chemise.

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Extrait ajouté par mavie95 2019-06-14T20:51:42+02:00

C'était une réduction du nouveau Louvre, un des échantillons les plus caractéristiques du style Napoléon III, ce bâtard opulent de tous les styles.

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