La Curée

Trop focus sur Renée. Je voulais suivre Aristide en personnage principal.

"L'or et la Chair »

La Curée, le deuxième tome des Rougon-Macquart est paru en 1871 ; il a pour thème la vie débauchée de Paris au Second Empire, que Zola résume en ces termes : « l'or et la chair ».

Je poursuis mon défi "Zola" avec cette Curée ; un titre bien adaptée à cette société du second Empire toute en vices et en poursuite de richesses où l'on suit la "réussite" sociale d'Aristide Rougon dès 1852 !

Curieuse coïncidence que cette lecture que j'ai effectué à Royan où Zola passait des vacances…

L'auteur nous emmène durant le Second Empire et nous dépeint une société parisienne toute entièrement consacrée à l'argent avec les travaux d'Hausmann…

Sûrement influencé par l'affaire de la Société du canal Zola (constituée par son père) qui construit un système pour amener de l'eau potable à Aix-en-Provence depuis la montagne Sainte-Victoire.

La société a été poursuivie en justice par ses créanciers et en 1851, Emile Zola assiste aux procès au cours desquels la société sera bradée aux enchères et rachetée par ses créanciers, ce qui entraine la ruine de sa mère.

J'ai trouvé le style de Zola particulièrement fluide, précis dans les descriptions des fêtes, tenues, et surtout les rues et les quartiers de ce Paris en train d'être détruit par des financiers sans scrupules.

L'or : tout est bon pour s'enrichir, surestimer le prix des bâtiments (par les loyers) et les terrains qui doivent faire l'objet d'expropriations.

Il y a incontestablement délit d'initié, car Aristide Rougon est employé comme commissaire adjoint à l'hôtel de ville (poste obtenu par son frère Eugène Rougon).

Toutes les malversations sont bien décrites et malheureusement elles résonnent d'une actualité fragrante !

La chair : celle-ci fait l'objet de plusieurs chapitres consacrés surtout à Renée ; cette jeune fille après avoir été enfermée en pension jusqu'à 19 ans, est violée par un homme marié ; découvrant son état de grossesse, son père "la vend" à Aristide Rougon.

Une femme passionnée qui s'éprendra de son beau-fils Maxime et sera trahie par ce dernier et son époux.

Dans ce roman, les femmes sont terriblement décrites : comme des femmes de petite vertu, des arrivistes, des tremplins, des victimes…

Quant aux hommes, ils sont haïssables : particulièrement Aristide Rougon qui conclut son second mariage alors que sa première épouse n'est pas encore décédée et qui entend tout le marchandage…

Il ne s'offusque pas de la liaison de sa femme avec son fils et en profite pour le marier à une jeune héritière handicapée…

Loin, de la légende rose de cette époque du second Empire, dont on ne voit l'empereur que de profil, ce roman nous décrit une société toute concentrée sur la fortune, à n'importe quel prix…

Horrible !

Si j'ai aimé l'ascension de ces hommes et de ces femmes, tous aussi corrompus que cette société, je me suis ennuyée dans les descriptions de la vie et des sentiments de Renée Saccard, l'épouse d'Aristide Rougon (comme elle, finalement).

J'ai particulièrement adoré la dénonciation de cet Empire, fondé sur un coup d'Etat par des aventuriers (terme repris par Nicolas Chaudun dans son livre sur le coup d'Etat…)

Dans ce 2eme tome, nous suivons Aristide Rougon (fils de Pierre Rougon) présent dans le tome 1. Non plus à Plassans mais à Paris où il change de nom pour éviter des conflits avec son frère Eugène. Il s'appelera donc Aristide Saccard. Comme son père, il cherche la fortune. A la mort de sa femme Angèle qui, entre parenthèse est un de mes passages préférés dans ce livre, il n'hésitera pas longtemps à épouser Renée pour sa dot ! Avide d'argent et de pouvoir, il devient un spéculateur véreux sous Paris en pleine reconstruction. Pendant ce temps, Renée s'ennuie ... Les salons, les bals, les toilettes sublimes, etc (si bien décrits par l'auteur) n'arrivent plus à égayer la jeune femme. C'est dans les bras de Maxime (fils d'Aristide et Angèle) qu'elle trouvera du réconfort. La descente aux enfers commence pour elle ...

J'ai beaucoup aimé ce livre mais j'ai préféré la fortune des Rougon (le tome 1). Les descriptions de Zola sont superbes et rendent les personnages, les lieux, les choses vraies ! J'ai adoooré tous les détails quand il nous explique la serre, le cabinet de toilette de Renée, la féminité de Maxime et la masculinité de Renée. Mais j'avoue que les détails sur la spéculation financière m'ont donné du mal ... A très vite pour le tome 3 !

Je poursuis ma découverte des RM avec ce deuxième tome. Le style de Zola est tellement précis, élégant, c'est un régal !

Les personnages sont travaillés à merveilles. Renée m'a à la fois émus, énervé, peiné, dégouté...

Zola est en train de se faire une place parmi mes auteurs favoris, sans aucun doute !

Zola et moi, c'est une grande histoire d'amour. C'est la première fois que j'ai enfin l'occasion de l'étudier dans mes cours en profondeur. Je l'ai habituellement pour évoquer le naturalisme et son concept des Rougon-Macquart. La Curée est une lecture que j'ai lu lors de mes années de collège, cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu. Je pars donc en mode redécouverte.

J'aime beaucoup ce livre qui est pour moi l'un des romans les plus importants des Rougon Macquart car il prépare plus ou moins la suite ou des thématiques qu'on retrouve plus tard. Je pense aux chiffons d'Au bonheur des dames, la notion d'esthétisme dans L'Oeuvre ou encore les magouilles financières dans L'Argent. C'est pour cela que ce livre a autant d'importance à mes yeux.

Zola nous dépeint à merveille ce Paris en pleine transformation avec les travaux d'Haussmann mais il montre l'envers du décor avec les spéculations, les complots, l'importance de la réputation, etc. C'est un Paris qui se pare de ses plus beaux atouts pour cacher sa laideur incarnée par les êtres humains. Tout repose sur l'être et le paraître. J'ai apprécié de suivre l'ascension sociale d'Aristide Saccard, un simple provincial qui débarque à Paris en mode conquête. On peut dire que c'est un Picsou car il ne cesse de magouiller avec ses spéculations, de trafiquer les rapports, de vouloir s'enrichir davantage quitte à arnaquer et à profiter des biens de sa seconde épouse. De l'autre côté, nous suivons Renée, la seconde épouse d'Aristide. J'ai souvent comparé Renée à Emma Bovary, héroïne de Flaubert. En effet, toutes les deux aspirent à une autre vie, à une vie remplie d'aventures et de scandales. Renée s'ennuie dans sa vie luxueuse où elle enchaîne les mondanités, s'intéresser à ses tenues et voilà. Sa seule source de plaisir réside en son beau-fils Maxime avec qui elle a un lien spécial. Ils seront plus des camarades que beau-fils et belle-mère avant de commettre l'irréparable dans une relation très intime. J'ai apprécié voir l'évolution de chacun, d'atteindre le point de non-retour où tout s'écroule. Est-ce la fin ou le début ?

En tout cas, La Curée est le roman où tous les excès et les plaisirs sont au rendez-vous ; tout semble démesuré qu'on en perd la tête. Entre raison et folie, il n'y a qu'un pas.

Pour conclure, Zola nous propose un livre qui pourrait être le premier roman de sa grande saga car elle introduit de nombreux thèmes qui seront reprises dans d'autres romans ainsi que les personnages. Avec sa plume incisive et ses recherches minutieuses, il nous plonge dans ce Paris à la fin du XIXe siècle qui subit sa transformation et où les magouilles financières et la luxure sont au sommet. Une petite pépite à découvrir.

La Curée est un roman de Zola qui critique la spéculation immobilière du XIXe siècle alors que la ville de Paris est engagée dans les travaux sous le Second Empire qui donnent à la ville de nouvelles perspectives.

L'on y rencontre Aristide Saccard, protagoniste dont les vertus semblent peu honorables. En effet, c'est lui qui est au cœur de l'intrigue puisqu'il est le spéculateur, l'éventreur de Paris, celui qui va profiter de la démolition de la ville pour faire fortune. A ses côtés, Renée, personnage désespéré, nous montre le luxe mondain, les bals et les désirs inavoués. Perdue dans ce monde de "chair et d'or", elle se cherche au travers de son amour pour Maxime, le fils de Saccard, consumant ainsi le vice de l'inceste.

Ce roman, en plus d'être bien construit et dont les personnages sont des plus intéressants par leurs défauts, est truffé de descriptions sublimes de la ville de Paris, sous un angle dont seul Zola est capable d'exploiter par son génie d'écriture.

Une pépite des classiques de la littérature française du XIXe siècle, à lire avec Victor Hugo et Baudelaire.

Tome suivant de la série des Rougons-Macquart. Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce livre qui m'a paru très long sur liseuse malgré le petit nombre de pages.

J'ai mis pas mal de temps pour le lire mais j'ai bien aimé l'histoire. On est dans le Paris du XIXe siècle, Zola dépeint les plaisirs des aristocrates, les amours des uns et des autres, l'amour interdit.

Bref, j'ai beaucoup aimé et hâte de découvrir le tome suivant.

La débauche du Paris de l'empire avec ces bouleversements dans la structure même de la ville servent de terreau à la naissance de nouvelles richesses. Aristide Saccard sera l'une d'elle, quel qu'en soit le prix. Y compris sa femme

Un roman où sont abordés énormément de questions sur la société. Le texte de Zola est encore une fois très puissant. Pas mon roman préféré de l'auteur mais à lire absolument !

J'ai eu un peu peur en commençant ce deuxième tome où j'ai trouvé le début vraiment long contrairement au tome précédent mais passé les cinquante premières pages, on découvre la vie débridée d'Aristide, de son fils et de sa femme qui rattrape ce début très descriptif et un peu lent.

Dans ce tome, Aristide, le troisième fils de Pierre et Félicité Rougon, se rend à Paris et obtient un poste de commissaire noyer grâce à son frère Eugène. Il découvre alors les plans de Napoléon qui confie au Baron Haussmann la tâche de restructurer la capitale. Pour réaliser les plans ambitieux de restructuration, il faut exproprier et indemniser les propriétaires. Aristide rêvant de nager dans de l'argent facilement gagner attend la mort de sa femme pour épouser Renée Béraud de Châtel qui possède des immeubles. Pour Aristide, c'est le plan en or, et il devient spéculateur en faisant gonfler artificiellement gonfler la valeur des indemnités. Ainsi la richesse de la famille Saccard est garantie mais à force de nager dans l'or ont fini par se lasser, Renée cède à tous les vices jusqu'à tromper son mari avec son beau-fils.

Cette intrigue se concentrait moins sur la politique même si elle restait un peu présente ainsi que l'histoire pour plus se concentrer sur la famille Saccard, anciennement Rougon, où on peut voir toute l'hérédité qui est abordée dans le premier tome. Nous y retrouvons le vice d'ambition, d'envie de richesse et de luxure qui sont le centre de toute l'histoire ce que j'ai grandement apprécié et ce que j'ai trouvé qu'il manquait au premier tome. La plume de Zola reste identique même s'il y a de lourdes descriptions au début, ces dernières sont mieux intégrées dans la suite de l'histoire et elles passent beaucoup mieux sans être trop lourdes. J'ai été surprise de voir le péché de luxure extrêmement détaillé pour une histoire classique, ce qui était agréable au lieu que tout soit caché sous le tapis, Zola met clairement les mots sur ce qu'il se passe dans des scènes de sexe sans que cela ne soit non plus explicite, il arrive à doser pour que cela soit suffisant sans en faire trop non plus.

Concernant les personnages, le personnage de Renée m'a énormément fait penser à Emma Bovary, un personnage que je déteste mais étrangement j'ai eu beaucoup moins de mal avec Renée, sans doute parce que Aristide est un égoïste, qui trompe sa femme à tout bout de champs et qui lui escroque de l'argent si bien que ce que fait Renée notamment avec Maxime n'était qu'une douce vengeance. Ses vices de luxure et d'éternelle dépensière font d'elle un personnage en dehors des codes et un peu loufoque par rapport à la bonne société. Ce décalage est intéressant et ses mœurs débridées font que j'ai grandement apprécié ce personnage.

J'ai eu plus de mal avec Aristide même s'il est très présent dans l'histoire, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de cachet et qu'il ne faisait pas grand chose mis à part extorqué sa femme, il s'appuie sur son frère pour l'aider et sur ses acolytes. Ce qui ne lui a finalement pas grandement réussi. J'aurai aimé avoir son point de vue à la femme sur la découverte de la relation adultérine de sa femme mais ses émotions ne sont pas assez décrites, c'est un personnage un peu oublié par rapport à Maxime et Renée.

En parlant de Maxime, je suis mitigé sur ce personnage, j'ai aimé son côté provocateur et malicieux qui arrive à séduire avec un simple sourire ou en se comportant comme une femme, ou bien encore sa relation avec Renée que je trouve belle et intrigante à analyser au cours de l'histoire mais j'ai détesté son côté plus lâche, il rejette sans cesse la faute sur les autres sans assumer ses choix et je l'ai trouvé un peu vicieux avec son père certaine fois. Cela reste un très bon personnage, j'aimerai voir son évolution dans un autre des tomes s'il réapparaît.

Ce deuxième tome se concentre sur un huis clos, mêlant luxe et luxure, richesse et débauche, que Zola mène d'une main de maître.