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Je le fixai et je pus littéralement sentir le sang quitter mon visage et la nausée me prendre aux tripes. Je faillis vomir.
— Je ne suis pas drogué, murmurai-je.
— L’alcool est la drogue la plus consommée au monde, et le mot drogué ne s’applique pas seulement aux personnes qui prennent des stupéfiants ou des barbituriques.
Je secouai la tête, l’estomac retourné et en ravalant la bile qui menaçait de fuser.
— Je ne suis pas un drogué, murmurai-je à nouveau, le souffle court, ce qui m’empêchait d’articuler correctement. Je ne suis pas…
Afficher en entierJe le désirais. Je le voulais. Je voulais le toucher, le sentir contre moi. Je voulais l’embrasser. Je voulais découvrir le goût qu’il avait. Et je voulais savoir à quoi cela ressemblerait de le sentir s’insérer en moi. Mais par-dessus tout, je voulais qu’il m’aime autant que moi je l’aimais. Je voulais me réveiller près de lui. Je voulais me coucher à ses côtés, lui préparer le petit déjeuner, masser ses pieds après une dure journée. Je voulais lui servir son café préféré et regarder ses films idiots, et je voulais passer toutes mes soirées sur son canapé à passer mes doigts dans ses cheveux jusqu’à ce qu’il s’endorme.
Afficher en entierJe me servis une bonne dose de vodka.
Il me dévisagea.
— Ne le bois pas.
À présent c’était moi qui le fixais.
— Quoi ?
— Ne le bois pas, répéta-t-il. Pour moi.
— Pour toi ? Que veux-tu dire par pour toi ?
Afficher en entierIl souffrait d’une addiction, et il était la mienne.
Son alcoolisme le tuait.
Le voir lentement perdre tout contrôle, me trouver si près de lui et à la fois si loin, me tuait.
L’addiction craignait, quelle qu’elle soit.
Afficher en entierMon cœur pesait une tonne dans ma poitrine. J’avais l’impression que mes côtes étaient trop serrées pour que je puisse respirer. Comme si je n’avais pas réussi à respirer convenablement depuis des années. La maison de Monroe était immense, du carrelage au sol, de hauts plafonds, des baies vitrées donnant sur l’océan, du haut de gamme, et pourtant, le vide colossal qui y régnait était écrasant. Cette demeure de plusieurs millions de dollars, qui se trouvait sur la liste de toutes les agences immobilières de luxe d’Australie, n’était qu’un vide sidéral de solitude et de douleur, à l’image de son propriétaire. En ce moment même, ce dernier était ivre mort dans son lit.
Afficher en entier« — Un jour, quelqu’un m’a dit que lorsqu’on boit par haine, à un moment ou à un autre, c’est tout ce que l’on ressent en soi, dit-il. Et c’est la pure vérité. Cependant, cet adage peut s’appliquer à l’amour. Si tu t’en abreuves, si c’est la seule chose que tu ingères eh bien, dans ton cœur, tu n’auras que de l’amour. Et cela, je te le dois, Erik. L’amour que tu me donnes n’a pas de limites, il est pur et c’est la seule addiction que je ne désirerais jamais. Tu as donné un sens à ma vie, tu m’as offert une famille, alors je passerai tous les jours de l’éternité à être l’homme que tu mérites. C’est la promesse que je te fais. »
Afficher en entier« — Je suis toujours étonné de la façon dont nous traitons nos blessures physiques sans nous poser de questions, poursuivit Saul. Nous nous tournons vers des traitements, des docteurs, les urgences sans réfléchir. Ça nous paraît normal. Nous n’éprouvons aucune honte à soigner, nettoyer, recoudre et guérir les lésions de notre peau. Pourtant, dès que la blessure est interne, lorsqu’elle se situe dans notre esprit et dans notre cœur…
Il posa main sur la tempe de Monroe puis sur sa poitrine.
— … alors, on ressent de la stigmatisation et de la honte à demander de l’aide. Les gens voient cela comme un signe de faiblesse. Pourtant, je peux t’assurer, Monroe, qu’il faut faire preuve d’une force incroyable pour surmonter ça. Il n’y a ni honte ni stigmatisation. Nous allons traiter ton esprit et ton cœur exactement de la même manière que l’on a soigné ta main. »
Afficher en entier"Lorsque tu ne bois que de la haine, c’est tout ce qu’il reste en toi."
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