Commentaire de Aline-100

La Nuit des enfants rois est un roman absolument passionnant !

Bernard Lenteric y développe un suspense digne des thrillers américains: jusqu'au bout du récit, impossible de réellement savoir de quel côté se trouve Jimbo Farrar. du côté de l'ordre établi par nos sociétés ? Ou de celui du chaos créé par les Sept ?

Car Jimbo est lui-même supérieurement intelligent. Et l'on en vient à se demander si la fascination qu'il éprouve pour les Sept ne vient pas du fait qu'il aurait facilement pu devenir comme eux. Et qu'il s'en rend compte.

Le roman pose aussi, sans en avoir l'air, la question des enfants surdoués. Quelle structure peut-on mettre en place pour éviter que ces enfants se sentent en marge d'une société qui ne répond pas à leurs attentes ? Comment gérer au mieux leurs capacités hors du commun ?

Car les Sept, bien qu'extrêmement intelligents, sont tout à fait inadaptés à la vie en société. Même s'ils sont des pros de la dissimulation, tentant de se faire passer pour des enfants ordinaires (et y réussissant !), ils n'ont aucun sentiment, aucune émotion, et envisagent la vie comme un immense champ d'expérimentation. Aucun de ces enfants n'éprouve de sentiment d'amour ou même d'affection pour sa famille. Leurs réflexions se font froides et distantes lorsqu'ils pensent à leurs parents ou à leur frères et sœurs: ils les observent comme les scientifiques observent les rats de laboratoire auxquels ils inoculent des virus particulièrement dangereux. On a presque l'impression qu'ils ne considèrent pas les autres comme des êtres humains, qu'ils n'en sont pas eux-mêmes. Tout au long du récit, les Sept donnent l'impression d'être des équivalents de Fozzy: comme s'ils étaient simplement des ordinateurs super-performants enfermés dans des corps. Flippant...