Ajouter un extrait
Liste des extraits
Les coups de l’horloge ramenèrent brutalement Ophélie au moment présent.
– Nous ne devrions pas perdre davantage de temps.
– Je ne perds jamais mon temps, affirma Thorn en arquant les sourcils. Tout ce que je vous ai dit, je devais vous le dire maintenant. Il vous appartiendra d’en faire un meilleur usage que moi.
Sur ces mots, il déplia les doigts qu’il avait tenus fermés en poing : ils renfermaient un petit pistolet de poche. Ophélie eut un coup au cœur en le voyant. Elle était certaine que Thorn avait les mains vides au moment de signer les papiers du magistrat.
Afficher en entierJamais elle ne s’était sentie aussi petite et jamais il ne lui avait paru aussi grand : qu’elle se tînt debout et lui plié en trois sur sa chaise n’y changeait rien. Cet homme était un parfait misanthrope, mais il pensait tout en plus vaste, en plus profond que les autres, bien au-delà de ses intérêts personnels.
Afficher en entierThorn prit tout son temps pour boire son eau, une gorgée après l’autre. Ophélie ne comprenait pas comment il faisait pour rester aussi calme dans un moment pareil ; en ce qui la concernait, elle fournissait des efforts considérables pour ne pas céder à la panique.
Quand il eut fini de boire, Thorn plongea son regard au fond de son gobelet vide, son autre main toujours serrée en poing sur la table. Il parut se perdre dans une profonde réflexion.
Afficher en entierOphélie se retrouva seule face à Thorn et son regard de plomb. Bien que ses sangles eussent été ôtées, il se tenait encore les poings sur la table, le dos voûté, la lumière de la lampe soulignant les plaies et les bosses sous la poudre de sa figure.
Afficher en entierPrise dans les glaces du regard de Thorn, Ophélie ne s’était jamais sentie aussi mal dans ses bottines. Non seulement elle lui avait désobéi, mais en plus elle n’avait rien arrangé à la situation. Au moment de devoir signer les documents notariés, elle était si nerveuse qu’elle brisa la plume d’un stylo, déchira une feuille et renversa deux fois l’encrier. Thorn, pour sa part, signa chaque papier d’un geste mécanique, à peine gêné par ses sangles, sans prononcer un mot ni cesser de fixer Ophélie.
Afficher en entierOphélie prit place de l’autre côté de la table. Quand elle croisa le regard de Thorn, en face d’elle, elle le trouva aussi indéchiffrable que celui d’un oiseau de proie. Le seul éclairage de la pièce provenait d’une lampe à incandescence, posée sur la table, et soufflait des ombres inquiétantes derrière les angles de sa figure.
Afficher en entier« Mon fil avec la Toile est brisé, répondit-il en pensée, je n’ai pas perdu mon pouvoir familial pour autant. Vous et Thorn serez bientôt unis par des liens plus intéressants que ceux du mariage. »
Afficher en entier– Je vous demande pardon ?
– Scelle tes charmes, répéta le groom. Je veux dire sèche tes larmes. Ce qui est fait est fait et ce qui doit être fait sera fait.
Le groom referma la grille et remonta avec l’ascenseur. Ophélie n’avait absolument rien compris.
Afficher en entier– Épousez M. Thorn, déclara-t-il enfin.
Ophélie aspira une profonde bouffée d’air. Elle avait attendu le verdict avec une telle appréhension qu’elle en avait oublié de respirer.
– Merci.
Afficher en entierComme il n’y avait aucun domestique et qu’Ophélie n’était pas d’humeur à attendre, elle ouvrit la porte sans avoir été annoncée.
Afficher en entier