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Extrait ajouté par Edith972 2017-10-12T20:57:29+02:00

.Les coups redoublent et sont plus violents. Ca cogne à coups de bottes. Voilà, on arrive, on n'a plus vingt ans!!

L'Allemand fait trois pas en avant et craque une allumette. Il s'approche du vélo..Faut me prendre mon vélo, j'en ai besoin.J'suis pas riche.. me suis privé pour l'acheter, moi, ce vélo. J'ai travaillé toute ma vie..

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Extrait ajouté par Edith972 2017-10-12T20:57:11+02:00

De nouveau très nerveux, Joseph grogne :

- Bon Dieu, vous êtes butés tous les deux. Il est pas question de l'emmener vivant.

- On tue pas un homme comme ça.

- C'est la guerre. S'il avait pu sortir son feu, il aurait pas fait de détail, lui...Et vous auriez plus de souci, vous ! Et nous non plus !

- On se battait, c'est pas pareil.

- Assez tergiversé, faut y aller !

Il fait un geste pour empoigner un tonneau mais la poigne terrible de Ferdinand l'arrête par un bras et l'oblige à pivoter.

- Ecoute, petit. On va tout de même essayer de lui demander sa parole...

- Trop de risques. Y sont fanatisés. Ce serait un vieux, je ne dis pas. Mais un SS, on peut rien espérer...Et puis, ils ont tous assez de crimes sur la conscience pour mériter d'être nettoyés.

- On peut pas dire ça. C'est un gamin. Il est pas responsable.

- Et les gosses qu'ils fusillent, y sont responsables de quoi ? De pas être nés de l'autre côté du Rhin ? D'être juifs ? D'être enfants de résistants ou pris en otage!

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Extrait ajouté par Edith972 2017-10-12T20:56:51+02:00

Il s'appelait Klaus Burger. Il était de Hambourg. Il avait douze ans lorsque son père, fonctionnaire du Parti, l'a inscrit aux Jeunesses hitlériennes. Là, parmi tant d'autres, il a admis tout de suite que sa vie ne lui appartenait pas. Elle appartenait à son Furher Adolf Hitler.

Sa maman n'était pas d'accord, mais elle n'avait rien à dire. Il lui restait seulement le droit de prier en silence pour son enfant, ce qu'elle faisait souvent.

Un jour, Klaus est parti pour la guerre. Il a connu les camps d'entraînement, les neiges immenses de la Russie, les sables du désert, le soleil de la Côte d'Azur, les bons vins du Rhône.

Il a tué sans jamais éprouver le moindre pincement au coeur. Il a tué parce que son dieu l'exigeait. A présent, il est mort. Mort parmi des millions d'autres. Comme des millions d'autres aussi, sa maman va pleurer.

Il n'y a rien à dire : c'est la guerre. La guerre que les peuples ont accepté comme une fatalité. La guerre que certains peuples ont voulue de toutes leurs forces. La guerre que quelques hommes ont refusée sans rien pouvoir faire pour lui barrer la route.

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