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Stephen gloussa, le cœur léger et plein à la fois.

Puis il remarqua que Juliana le regardait d’une manière étrange.

— Quoi ? fit-il, incapable d'effacer ce sourire stupide de son visage. Qu'y a-t-il, baronne ?

— Vous, murmura-t-elle d'une voix douce et emplie d'émerveillement.

Elle tendit une main qui tremblait et passa son pouce sur sa lèvre inférieure.

— Je ne vous ai jamais vu sourire auparavant, Stephen, ne vous ai jamais entendu rire.

Elle avait raison, constata-t-il avec un sursaut. Les rares sourires qu'il avait en lui, il les gardait comme un miséreux sa fortune.

— N'est-ce pas vous qui vouliez un époux sobre et sérieux ?

— Si, mais ceci est différent.

Elle laissa tomber sa petite main, mais n'abaissa pas son regard ébloui. La brise d'été soulevait ses cheveux comme un voile, et Stephen combattit l'envie de couler ses mains dans leur longueur veloutée.

— Les sourires, le rire — ils vous rendent très beau. Le saviez-vous ?

Ennuyé, Stephen se sentit rougir.

— Si cela est vrai — et j'en doute sincèrement —, je ne le considère pas comme une qualité nécessaire.

— Bien sûr que non, mais... Elle haussa les épaules.

— Vous avez un air de contentement qui me séduit.

Elle pressa ses mains, légères comme des ailes d'oiseau, sur le devant de son justaucorps.

— Stephen?

— Oui?

Juste pour un instant, il céda à son envie et toucha sa chevelure d'ébène. Du satin, mais plus doux. Plus lisse. Et fleurant les herbes d'été. Jésus...

— Restez avec moi ce soir après souper. Ne vous en allez pas comme vous le faites toujours.

L'ancienne peur s'empara de lui, et dissipa les derniers vestiges de gaieté. Sa requête prouvait simplement qu'il ne pouvait pas vivre comme les autres hommes.

Et Juliana, avec ses yeux rieurs et son sourire attendrissant, était une menace pour son nécessaire isolement.

— Non, se força-t-il à dire, sachant qu'il la blessait. Vous avez eu une bonne idée, Juliana. Vous m'avez procuré un moment ou deux de gaieté. Et, par Dieu, vous êtes une lass avenante.

Il recula, se mettant hors de sa portée.

— Mais ne songez pas à me faire faiblir pour coucher avec vous.

Elle n'aurait pas pu paraître plus outragée si quelqu'un avait mis le feu à son postérieur.

— Coucher ! s'écria-t-elle. Vous pensez que c'est mon objectif?

Sa saute d'humeur la rendit plus attirante que jamais, en avivant la couleur de ses joues et augmentant l'éclat de ses yeux.

— Quand une femme commence à toucher mes habits, dit-il, j'en conclus généralement que c'est son but.

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Stephen de Lacey, baron de Wimberleigh, pénétra dans la chambre à coucher royale pour trouver sa promise au lit avec le roi.

Le visage aussi froid et impassible qu'un portrait d'Holbein, il fixa la beauté galloise aux yeux sombres quasiment cachée sous la courtepointe de soie. Une vague sifflante de ressentiment déferla au fond de lui, menaçant de le submerger. Serrant les poings sur ses côtés, Stephen domina son agitation intérieure. Les yeux délibérément inexpressifs, il regarda le roi Henry VIII.

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«- Que cherchez-vous à dire ? demanda t'il de cette voix lasse, de nouveaux.

- Que je commence à vous apprécier.

- Madame, c'est une pitié, vraiment. Elle lui touche hardiment la joue.

- N'ayez pas pitié de moi parce que je vous apprécie. Ayez pitié de vous même pour être incapable d'accepter mon amitié. »

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Elle jeta un coup d'œil autour d'elle pour évaluer les risques d'être prise. Une paire de sentinelles dans la livrée verte et blanche de Kendal montait la garde devant les poternes jumelles, à deux cents pas environ. Leur regard inexpressif était fixé sur l'horizon et les collines qui se dressaient au-dessus de la Tamise; ils ne prêtaient pas attention au cheval qui se tenait paisiblement dans l'ombre.

Juliana s'arrêta pour toucher son porte-bonheur — la broche à la dague qu'elle portait épinglée à l'intérieur de sa ceinture. Puis elle se faufila hors du bosquet. L'herbe épaisse était humide et souple sous ses pieds nus, et ses anneaux de cheville en fer blanc tintaient doucement à chaque pas. Ses jupes, composées de morceaux d'étoffe bigarrés, frôlaient le sol.

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Stephen souhaita pour la centième fois avoir ignoré la convocation annuelle du roi et être resté dans le Wiltshire.

Mais refuser cet ordre revenait à risquer la seule chose pour laquelle il était prêt à tuer afin de la préserver. Si le prix pour garder son secret était d'avoir le cœur arraché et sa fierté mise publiquement en pièces, qu'il en soit ainsi.

Sa conviction que le roi n'en avait pas fini avec lui se révéla correcte, car une heure plus tard un majordome hautain le convoqua dans la salle d'audience.

Un haut plafond voûté aux poutres apparentes dominait la salle. Le pâle soleil de début de printemps filtrait à travers une double rangée de fenêtres à meneaux. Le verre coloré formait des motifs changeants et aux tons vifs sur les murs et le sol. Quelque part, un joueur de luth invisible grattait doucement ses cordes, la musique ondoyante servant agréablement de fond au murmure des voix.

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Rien. Rien faire sauf regarder le meurtre de sa famille. Elle aperçut Alexei qui courait çà et là, et un moment l'espoir grandit en elle. Peut-être qu'il sauverait ses frères.

Mais aussi vite qu'il était apparu, il disparut à sa vue, entouré par des attaquants menaçants et des flammes grondantes.

C'était une affreuse torture pour Juliana de rester allongée là, impuissante, comme en proie à un hideux cauchemar. Les assassins frappaient comme la foudre. Ce n'était pas une bande de hors-la-loi, mais des soldats, sans nul doute sous le commandement d'un des nombreux rivaux de son père. Fyodor Glinsky de l'autre côté de la rivière, peut-être — la semaine précédente seulement le seigneur ennemi avait traité son père de traître.

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Les mots chuchotes rudement flottèrent dans la pénombre, suspendus comme des grains de poussière. Juliana restait assise sans bouger, une part d'ellemême parfaitement consciente que Zara était une filoute expérimentée qui ne pouvait pas plus voir l'avenir que le poney de troïka favori de son frère. Mais tout au fond d'ellemême quelque chose remuait et frémissait, devenait aussi chaud qu'une braise attisée par le vent. Elle percevait une magie puissante dans les mots de la gitane, et ils n'avaient beau être que de vagues prophéties, ils s'inscrivaient dans son cœur.

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La gitane cachait quelque chose, Juliana en était sûre. Même dans la pénombre de la grange, éclairée seulement par une mèche qui brûlait dans une corne emplie d'huile, elle pouvait voir les yeux de Zara aller et venir nerveusement, ses mains aux articulations épaisses se dissimuler dans les plis de ses jupes en haillons.

— Oh, allons, Zara, insista-t-elle. Vous avez promis de me lire l'avenir.

Les doigts de la gitane jouèrent avec son collier de pièces de monnaie.

— Il se fait tard. Vous devriez rentrer à la maison. Si votre mère savait que vous êtes sortie en douce pour rencontrer des bohémiens, elle vous battrait et nous mettrait dehors dans la neige, pour y geler.

Juliana tritura les boutons de grenats de sa cape.

— Maman ne s'en apercevra pas. Elle ne vient jamais à la nurserie le soir.

Elle plissa le nez.

— En outre, je ne devrais plus dormir à la nurserie. Je deviens trop grande pour les niches idiotes de Misha et les frayeurs nocturnes de Boris.

Zara caressa la joue de Juliana avec une gentillesse qu'elle n'avait jamais reçue ; même pas de sa propre mère. La main de la gitane, grande et lourde, sentait légèrement la graisse de mouton.

— Quatorze ans n'est pas si vieux, murmura-t-elle.

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Avec une promptitude qui démentait son âge et sa corpulence, le roi quitta son trône. Sa main aux doigts épais se referma sur le devant du pourpoint matelassé de Stephen.

— Par Dieu, cela ne me convient point.

Il approcha son visage de celui de Stephen, si près que ce dernier put sentir la chaude douceur du vin blanc dans son haleine.

— Trouvez-vous une épouse, Wimberleigh, et ayez un héritier, sinon toute l'Angleterre saura ce que vous cachez dans votre domaine du Wiltshire.

Un grondement animal de déni monta dans la gorge de Stephen. Au prix d'un effort né d'années d'un contrôle de fer, il s'obligea à se retenir de se jeter à la figure du roi. Comment Henry en était venu à connaître son terrible secret, c'était un mystère ; mais comment il avait l'intention de se servir de ce savoir devenait péniblement évident.

Faisant appel à sa volonté, Stephen relâcha lentement son souffle et recula. Le roi ne le tenait plus, néanmoins l'emprise persistait, invisible — et persisterait tant que Stephen ne se débarrasserait pas une fois pour toutes du courroux du souverain.

— A genoux, Wimberleigh.

Les joues enflammées de rage, Stephen obéit.

— A présent, faites-m'en le serment. Je veux vous entendre jurer que vous m'obéirez.

La voix du roi était sonore.

— Je veux vous entendre dire que vous vous marierez — si ce n'est avec lady Gwenyth, avec une autre.

L'ordre demeura suspendu dans le silence assourdissant qui suivit.

De sa position en contrebas, Stephen remarqua des détails avec une clarté inhabituelle : la poussière accrochée à l'ourlet de la cape du roi, la légère odeur infectée de l'ulcère sur sa jambe, le cliquetis de sa chaîne tandis que sa poitrine massive se soulevait et s'abaissait, l'écho mourant des cordes d'un luth.

Toute la cour attendait en retenant son souffle. Le roi avait jeté le gantelet, avait défié l'un des rares hommes du royaume qui osait s'opposer à lui.

Stephen de Lacey n'était pas sot, et tenait à son cou. Les années, au moins, lui avaient appris à user de faux-fuyants.

— Votre volonté sera faite, sire.

Il parla clairement pour que tout le monde l'entende, car il savait que s'il marmonnait sa réponse le roi la lui ferait répéter.

Un soupir collectif monta des Conseillers privés. Ils aimaient voir humilier l'un des leurs.

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— C'est un étonnement sans fin pour moi, reprit distraitement Stephen en réglant le treuil de la pompe, que ce grand animal retrouve chaque soir le chemin du manoir pour dormir dans votre lit.

Juliana lui jeta un coup d'œil hésitant. Dans des moments comme celui-ci, elle le trouvait particulièrement fascinant, quand il oubliait qu'il était le seigneur du manoir et que toute son attention était absorbée par une nouvelle invention. Il semblait indifférent à la brise fraîche provoquée par la pompe, bien qu'elle soulevât ses cheveux cendrés.

— Depuis quand vous souciez-vous de qui — ou de quoi — dort dans mon lit ?

Il ne leva même pas les yeux vers elle, mais elle vit sa peau hâlée se tendre sur ses pommettes.

— Que cela nous plaise ou non, vous êtes ma baronne, et je ne veux pas que ma réputation soit ternie.

— Le fait que je dorme avec un barzoï donnerait lieu à de curieux ragots, vraiment, dit-elle en soufflant.

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